Quand l’entraide fait la force ! Olivier, 10 ans, autiste, exclu a pu regagner la cantine de son école

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Société

Une chose et sûre, des réseaux sociaux peuvent émerger une grande force de mobilisation, de soutien et d’entraide. Un témoignage peut susciter un grand mouvement, sensibiliser et impacter des vies, voir même trouver l’aide dont on a besoin.
Nous pouvons parfois traverser une situation isolée, mais découvrons que d’autres peuvent subir des situations plus compliquées encore. Vous avez sûrement du apercevoir le petit minois du tout jeune Olivier, ce petit garçon âgé de 10 ans, autiste qui le 28 novembre dernier suscita un grand émoi sur les réseaux sociaux.

Olivier avait été exclu de la cantine de son école pendant plusieurs jours, à la suite d’une crise qu’il aurait eu au moment de la sonnerie pour retourner en classe, entre le temps périscolaire et le temps scolaire. Cette décision prise par l’établissement a contraint ce jeune garçon de 10 ans, à rester dehors de 12h à 14h ; temps durant lequel sa mère Cecile devait quitter son travail, effectuer 1h de trajet en transport en commun pour retrouver son fils et lui apporter un déjeuner, avant de reprendre son trajet à partir de 14h pour regagner son travail.
C’est à travers une vidéo de détresse, que la mère d’Olivier, épuisée et inquiète, s’est exprimée. Une vidéo relayée notamment par le compte Instagram « Un révélateur » et sur Twitter par handicap.fr, qui ne passa point inaperçue, provoquant une vive réaction des internautes.

Exclu à cause de son handicap pour une durée indéterminée

Indignation ! Colère ! Un grand nombre d’internautes ont exprimé leur mécontentement face à la décision prise, taguant, ciblant précisément cette école primaire Fréderic Mistral du 9ème arrondissement de Lyon qui jusqu’à présent ne s’est pas exprimée.
Pourtant la loi de 2005 défendant une école inclusive a été adoptée pour tout enfant, pour une égalité des chances et des droits de permettre à un enfant en situation d’handicap d’être scolarisé dans un milieu ordinaire non seulement près du domicile mais également en ayant une scolarisation continue et adaptée.
Comme l’a précisé Cécile, « J’ai le coeur en miette, on exclue mon enfant, qui est porteur d’handicap; la loi de 2005 n’est pas respectée, l’inclusion d’enfants porteurs de handicaps n’est pas respectée. »
En effet, depuis 2013, sous la présidence de François Hollande, le gouvernement fit un effort face à la scolarité des enfants et plus encore en situations d’handicap, ayant pour mot d’ordre « l’école inclusive » consacrant près d’1,5 millards d’euros pour scolariser près de 260 000 enfants. Comme dirait l’ancienne ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem, « Je défends le thème de l’école inclusive. Ce n’est pas à l’élève de s’adapter au système mais au système de s’adapter aux spécificités des élèves. » 
Le gouvernement s’est montré déterminé à ce que les choses changent, motivation que semble vouloir poursuivre Emmanuel Macron, mais pourtant malgré les fonds apportés, le manque viendrait de la main d’oeuvre.

L’école inclusive, une réalité bien différente

Pour qu’adapter l’école à l’élève en situation d’handicap fonctionne, un certain nombres de facteurs doivent se coordonner, car ce ne sont pas toutes les écoles qui peuvent accueillir les enfants en situation d’handicap. Seuls certains établissements dans différentes communes sont aménagés d’un dispositif de scolarisation pour enfants handicapés. Il appartient à la Commission départementale des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) d’attribuer à chaque enfant un établissement, et de définir son orientation scolaire en fonction de ses besoins par un projet personnalisé de scolarisation (PPS).
Comme le précise Cécile, Olivier est en « Ulis », il s’agit là d’une Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire, un dispositif pour permettre à des enfants présentant des troubles compatibles d’être scolarisés dans le premier et second degré.
Cet aménagement scolaire est un des moyens de scolarisation pour les enfants de plus de 6 ans; disposant d’un ensemble d’adaptations pédagogiques, d’aménagements et la mise en place d’une équipe éducative.

Olivier, pour le prendre en exemple, peut donc, à travers un projet scolaire étudié avec l’aide d’une équipe, disposer d’un maître référent l’accompagnant tout au long de sa scolarité, lui permettant d’avoir des temps de classe dits obligatoires, en commun avec ses camarades de classe.

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Malheureusement les effectifs professionnels ne suffisent pas. Interpellé sur la situation du jeune Olivier, Grégory Doucet, maire actif de Lyon, réagissait sur Twitter, se disant préoccupé par le cas d’Olivier, qui n’est malheureusement pas isolé, face à une problématique qui dure depuis bien des années. « Ce sujet, nous, on l’a mis sur la table à plusieurs reprises. On a déjà alerté. On sait qu’on a besoin d’un investissement beaucoup plus massif notamment, il faut être clair auprès de l’Etat et du gouvernement, on veut pouvoir offrir aux enfants en situation de handicap, des conditions d’inclusion, des conditions d’accueil bien évidemment à l’école mais pas que, qui soient satisfaisantes et qui soient dignes ».
Cet investissement est non seulement d’ordre financier mais également humain. « La ville fait face, comme beaucoup d’autres communes à une pénurie généralisée de professionnels du soin et en particulier d’AESH (Accompagnant des Elèves en situation d’handicap). On sait qu’il n’y en a pas assez en France. On souffre d’un sous-investissement qui ne date pas d’hier malheureusement », a-t-il rappelé.
Il faut dire que l’exclusion d’Olivier est intervenue car depuis la rentrée scolaire, le jeune élève n’a pas d’accompagnant, le poste est vacant, compensé tant bien que mal par le personnel de l’établissement non formé. Une situation déstabilisante pour Olivier, jusqu’à lors toujours encadré et accompagné. Bien qu’un protocole de gestion de crise avait été mis en place, s’il n’y a pas de personnel spécialisé, comment peut-il fonctionner !, alerta Cécile, la maman.

Interrogé à nouveau sur le plateau de BFMTV, Grégory Doucet exprima son regret devant le rejet subi par Olivier, « la situation n’est pas acceptable, chaque enfant doit pouvoir être inclus dans notre société et dans l’école; doit pouvoir avoir accès à l’éducation ». Mais pour cela, encore une fois, il faut du personnel, un personnel de soin formé et spécialisé. Cette crise va de mal en pis, la France fait face depuis plus d’une décennie à un manque de médecins, à des fermetures d’hôpitaux rendant davantage difficile l’accès aux soins pour les personnes en incapacité de se déplacer et isolées, à un manque d’infirmiers davantage accentué par les milliers d’infirmiers non vaccinés et mis de coté depuis le Covid.
Il est peut être encore trop tôt pour crier victoire, car le combat est toujours présent mais grâce à une grande mobilisation sur les réseaux sociaux, Olivier a pu, depuis le 6 décembre dernier, regagner la cantine de son école.

L’autisme, un univers encore inconnu

L’autisme est un trouble du développement d’ordre neurologique qui se manifeste principalement par une altération des interactions sociales et de la communication, visible particulièrement par des comportements inadaptés dans certaines situations, d’intérêt restreints et/ou répétitifs avant l’âge de 3 ans.
Comme le précise autismeinfoservice.fr, « les caractéristiques psychologiques des parents ne sont pas responsables de l’autisme de l’enfant. Ne cherchez pas un événement traumatisant ou un comportement qui aurait pu le déclencher. » Il existe différents types d’autismes, classifiés en Trouble du spectre de l’autisme (TSA), anciennement appelé Trouble du envahissant du développement (TED) afin d’évaluer l’intensité des manifestations tant cognitives, sensorielles, relationnelles et de communication.
Non considérée comme une maladie mais comme un trouble, il n’existe pas de traitement contre l’autisme mais les progrès scientifiques permettent d’améliorer les troubles, d’un point de vue comportemental, dans l’interaction et la compréhension.

Prendre en charge un enfant autiste au quotidien est difficile, les troubles du comportement peuvent s’accompagner de crises variables dans leur intensité voir même violentes. Selon, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, il y aurait en France près de 700 000 personnes présentant un trouble du spectre autistique, on dénombre à la naissance près de 8 000 enfants autistes par année. Très longtemps mal vu dans les familles, l’entourage et dans la société, un grand nombre de parents ont été exclus et abandonnés par manque de connaissance face à cet inconnu, car peu de structures étaient en mesure de prendre en charge des enfants autistes. Le cas d’Olivier qui n’est pas isolé a suscité un nombre important de commentaires de soutien et d’aide.

Les saintes écritures nous ont déjà avertis ; l’amour d’un grand nombre se refroidira [Cf. Matthieu 24 v.12]. Mais chers lecteurs, nous ne devons pas oublier que l’amour est la base de tout. L’amour à l’état pur est la raison fondamentale de notre existence. C’est lui qui nous a créés, qui nous rassemble et nous unit. De nombreuses familles se retrouvent démunies avec un enfant, un frère, un parent victime de ces troubles. Et chère église, n’est-ce pas la mission que nous avons ? Celle non seulement d’aimer et de prier pour notre prochain mais également d’être un soutien. La parole nous le dit très bien : « Ayez tous les mêmes pensées et les mêmes sentiments, soyez pleins d'amour fraternel, de compassion, de bienveillance. » [1 Pierre 3 v.8]. Comment donc pouvons-nous aider et soutenir ces familles ? Comment pouvons-nous les soulager ? Pouvons-nous consacrer des temps d’accueil dans nos églises ? Pouvons-nous former des membres de l’Eglise dans la prise en charge d’enfants en situation d’Handicap ? Que des questions et résolutions qui méritent humblement d’être posées.

La Rédaction

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