Près de 200 personnes ont marché pour Alassane Sangare

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Société

Ce samedi 18 février 2023, près de 200 personnes ont répondu présentes à la marche blanche organisée en hommage à Alassane Sangare. Disparu le 24 novembre 2022 à la Maison d’Arrêt de Fleury-Merogis, dans des circonstances douteuses !
Si Alassane a enfin pu être enterré le 10 février dernier et repose au cimetière de Valenton, sa famille, elle, s’est engagée, en sa mémoire, à poursuivre le combat. Le combat pour la vérité et la justice. Car Alassane ne s’est pas suicidé !, clame-t-elle sans équivoque. Ce combat est pour Alassane et toutes ces victimes silencieuses du système qui écrase. Car c’est bien face au système que la famille Sangare se heurte. Incarcéré pour un simple conflit de voisinage, version officielle d’un suicide douteux, refus de communication du rapport d’autopsie par le parquet d’Evry. Censée défendre les véritables victimes, l’institution judiciaire semble, ici, couvrir la vérité, par son silence et ses barrières.

Il faut être fort pour se battre pour la vérité et la justice, fort pour résister à la pression du système, fort pour dénoncer l’enfer du milieu carcéral et les défaillances meurtrières de la justice. Cette force, la famille Sangare la puise dans le soutien de plus en plus grandissant qu’elle reçoit. Par des témoignages ou de simples messages, de nombreuses personnes sont touchées, concernées, scandalisées. Et c’est tout naturellement qu’elles se joignent au combat.
Comme nous l’a confié Djeneba Sangare, la grande soeur d’Alassane, voir autant de personnes marcher derrière eux pour Alassane a été une touchante surprise et une force de taille pour ne pas abandonner le combat.

Comme annoncé, la marche a débuté à 14h au Marché du Mont-Mesly à Créteil. La foule calme et disciplinée, composée de proches et d’inconnus, et présidée par l’épouse, les enfants et les cousines d’Alassane, s’est dirigée vers le tribunal judiciaire de Créteil. Devant ce lieu, lourd de sens, c’est une famille reconnaissante qui s’est exprimée face à la foule. Affirmant que le combat continue et qu’elle a besoin de cette mobilisation pour que leur cri soit entendu auprès des institutions. Car Djeneba nous l’a clairement dit, il faut que les élus soient interpellés et réagissent. Ils ne doivent pas oublier qu’ils ont été élus par le peuple et doivent cesser de mépriser le peuple, surtout face à de telles injustices.

Originaire de Créteil, Alassane était le seul fils aux cotés de ses quatre soeurs, Djeneba, Maimouna, Ami et Fatoumata. Meilleur ami de sa mère, Kadiatou, Alassane était le pilier masculin de la famille après la perte douloureuse de leur père il y a 7 ans. Aujourd’hui, il laisse les femmes Sangare dans le deuil mais prêtes à monter au front pour sa mémoire. Sans oublier Kelly, sa veuve, qui ne lâche pas et tient debout pour leurs trois enfants, Tidiane, Halima et Amy. Alassane n’était pas un criminel mais a été incarcéré à Fleury-Merogis, pour un simple conflit de voisinage. Et pourtant, l’on nous rabâche que les prisons sont surpeuplées !

’Je n’aurais imaginé que le pays que j’aime, dans lequel j’ai grandi, soit un pays d’injustice, vraiment c’est une déception totale. Mais pas que pour moi, c’est pour pleins de gens autour de nous. On est tous choqués. Peut-être qu’il a fallu que ce soit un électrochoc pour qu’on se rende compte de ce qu’il se passe réellement ?’, déplore Djeneba.

En effet, peu le savent s’ils ne le vivent pas où n’y sont confronté. C’est pourquoi Djeneba interpelle les médias pour qu’ils se mobilisent sur ce qui se passe dans l’ombre et détruit des familles. Car il y a un grave problème avec le système judiciaire en France, le système carcéral, où règnent les inégalités et les injustices. Où l’on donne à un être humain, rempli de préjugés, d’humeurs changeantes, avec ses problèmes personnels, le pouvoir de vie ou de mort sur un autre être humain. Et pourtant seul Dieu le Père est le Juste Juge qui sonde les coeurs et les reins [Cf. Jérémie 11 v.20-Bible]

A la marche, plusieurs personnes sont intervenues au micro. Djeneba, sa mère Kadiatou, des amis d’enfance d’Alassane, sa veuve Kelly, mais aussi Assa Traoré, présente, qui a adressé un discours rempli de courage et exhortant la foule à soutenir la famille Sangare pour la vérité et se lever contre l’injustice du système. Il y avait aussi M. Salah Zaouiya, président de l’association « Combat pour Jawad ». Jawad étant son fils qu’il a perdu aussi en prison dans les années 90. En témoignant son histoire, son combat, il est une voix de plus pour la lutte pour la justice.

Ce n’est que le début, puisque d’autres actions seront menées par la famille Sangare. Qui souhaite vraiment que leur histoire dépasse les frontières et retentisse à l’international pour que les atrocités perpétrées sur notre sol soient mises en lumière et stoppées.
Qu’elle ne s’effraie point comme nous dit le Seigneur : « Ne les craignez donc point; car il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu. » [Matthieu 10 v.26-Bible] Autant dire que ces injustices ne resteront pas cachées ni impunies, nous l’espérons.
En attendant, Djeneba à tenu à dire : « Merci à tous, à toutes les personnes qui sont de plus en nombreuses, et qui sont à nos côtés pour mener le combat. Et on est toujours à l’écoute de personnes qui souhaiteraient nous apporter quelconque témoignage. Il y a peut-être des personnes qui ont des choses à dire mais qui n’osent pas. Hé bien qu’elles osent via la page Instagram « Pour Alassane Sangare ». On est toujours à l’écoute de témoignages. »
Le combat continue !

La Rédaction

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