Invitée à l’ONU, Assa Traoré attise la haine de ses détracteurs

Assa Traoré, étoile montante malgré elle ? Manifestement oui, mais au prix de dures et très lourdes circonstances. Nul besoin de retracer l’affaire de son défunt frère Adama Traoré, décédé sous la violence et le mépris d’une police raciste, dénigrante et fuyant ses responsabilités. Un drame qui la poussa à se lever contre l’injustice, contre les auteurs du crime de son frère et toutes les autorités qui n’ont cessé de tenter de lui marcher dessus de toutes sortes de manières, mais qui découvrirent que le cri de cette femme est entendu, au-delà même de nos frontières. Et cet engouement poussa près d’une cinquantaine de policiers dans leur retranchement, en allant porter plainte contre une femme qui crie justice, mais en vérité qui les effraye.

Nous avons été agréablement surpris et admiratifs de l’engouement autour du combat d’Assa Traoré. Rappelons-nous de la marche pour Adama Traoré ce fameux été 2020, une marche historique qui rassembla des milliers voire des millions de personnes pour dénoncer le mal, incarné cette fois sous la forme des violences policières. Une marche qui fit écho à celle organisée en mémoire de Georges Floyd, aux USA. Cet homme d’une quarantaine d’années également décédé par la violence policière. Aujourd’hui, le combat d’Assa Traoré ne vise plus seulement à reconnaître l’injustice dont elle et sa famille ont été et sont victimes. Sa voix porte pour toutes les victimes des autorités et du camouflage de la justice préférant fermer les yeux sur les crimes de leurs représentants de la loi. À ce jour, Adama Traoré est devenu hélas un symbole international, qu’Assa défend avec brio et détermination. Mais cela dérange. Si la justice refuse de reconnaître les atrocités des policiers à l’égard de son défunt frère, et de bien d’autres jeunes, elle ferme également les yeux sur les années de menaces et d’intimidations que cette même police inflige à Assa Traoré.

C’est donc dans ce contexte qu’Assa Traoré gravit une nouvelle marche, et fit sortir les crocs de ses détracteurs. Nul doute que vous ayez été informés de son passage à l’ONU. Assa Traoré fut invitée à Genève pour s’exprimer sur son combat dans le cadre de la réunion du Comité en lutte contre les discriminations raciales (CERD) dans le monde. Il faut dire que cette invitation a fait couler beaucoup d’encre, chez des personnalités et même des médias aux idéologies racistes, qui l’ont considérée comme une menace.

« Assa Traoré pourra dire que la France est raciste. Que les Blancs font du mal aux Noirs. Que ces derniers ont peur, se terrent et se cachent. Que la police tue en prenant bien soin de ne tuer que les Noirs et les Arabes. Dans cette Commission, il n’y aura pas de défenseurs. La Commission en question n’est composée que d’accusateurs. […] L’aller-retour Paris – New York est coûteux. Qui va couvrir les frais de voyage et de séjour d’Assa Traoré ? La France ? Les Nations Unies ? Mais Assa Traoré, elle, pourrait payer de sa poche. En effet, elle n’est pas pauvre. Elle sait fabriquer un juteux business. Car elle fabrique et vend de coûteux tee-shirts avec écrit dessus «justice pour Adama». Et d’autres avec «la police assassine». Dans les banlieues, ça se vend comme des petits pains. », cite un extrait de l’article « Assa Traoré aux Nations Unies …» du journal Causeur.

Ses détracteurs ont été nombreux à s’exprimer avec violence, dénigrement en proférant des injures, avant et après son intervention à l’ONU. Mais les plus virulents restent hélas des policiers. En guerre contre Assa Traoré depuis des années, certains membres de la police ont enchaîné une série de menaces et d’intimidations à son encontre, ce qui n’échappa guère à l’ONU. « Elle a fait par la suite l’objet de nombreux « messages d’intimidation et de menaces » en ligne. Le CERD demande à la France qu’elle poursuive en particulier les agents de police auteurs sur Twitter de ces messages diffamatoires et de menaces. », rapporte le Monde.
Ce comité composé de 18 experts, préoccupés par les fruits de l’injustice liée au racisme, appela les autorités Françaises à clôturer l’affaire d’Adama Traoré et sanctionner les auteurs à l’origine de sa mort, comme ceux à l’origine des menaces et intimidations sur la personne d’Assa Traoré.

La France, foyer de discriminations, dans le collimateur de l’ONU

Il faut dire que la France a du pain sur la planche pour la nouvelle année qui arrive. Ce 2 décembre, le comité délivra les observations sur la politique de la France envers ses minorités et le bilan n’est pas bon. Il s’agit là d’une réunion périodique, explique le Monde, instaurée depuis 1965 pour lutter contre toutes discriminations. Il faut dire que le cas Français inquiète. Pour cause, en plus d’avoir ciblé l’affaire d’Adama Traoré, le comité soulève dans son document de 10 pages, « la mauvaise qualité de l’accueil des demandeurs d’asile et des mineurs isolés étrangers, le manque de formation des agents publics à la lutte contre les discriminations, les discriminations des Roms et des « gens du voyage », les difficultés d’accès à l’éducation des enfants en Guyane et Nouvelle-Calédonie, le profilage racial ou ethnique des contrôles de police ou encore le manque de suivi des plaintes pour violences policières. »

Les cris des victimes d’injustice s’entendent jusqu’aux cieux. Et si les autorités humaines peinent à rendre justice avec équité, la justice divine existe bel et bien. Mais nous devons d’ores et déjà prier pour ce pays, pour que le règne de Dieu y rétablisse une justice équitable et saine au sein de nos autorités, car le secret d’une vie paisible réside certainement dans ce verset : « J'exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, » [1 Timothée 2 v.1-3 Bible].
Notre Dieu porte l’injustice en horreur. Et il ne demeure pas insensible aux victimes d’abus de toutes sortes. Si donc il rend à chacun selon ses actes, quelle terrible sentence est réservée pour ceux qui s’adonnent impunément au mal contre l’autre.

La Rédaction