Harcèlement scolaire : suicide de Lindsay, 13 ans ; 5 personnes mises en examen

Dans la soirée du 12 mai dernier à Vendin-le-Vieil au Nord-Pas-de-Calais, une adolescente, victime d’harcèlement scolaire, s’est donnée la mort à son domicile. L’information circule partout. Il s’agit de la petite Lindsay, 13 ans. Une information judiciaire a été ouverte le 20 mai pour des chefs d’harcèlement, ayant pour « effet une dégradation des conditions de vie altérant la santé et ayant conduit la victime au suicide ». Selon le procureur de Béthune, quatre mineurs ont été mis en examen ainsi qu’une personne majeure pour menace de mort. Ils ont été par la suite placés sous contrôle judiciaire conformément aux réquisitions du parquet, a informé le procureur le jeudi 25 mai 2023.

D’après les informations du rectorat, Lindsay était scolarisée en classe de 4ème au collège Bracke-Desrousseau de Vendin-le-Vieil. Sa mère impuissante face à la situation de sa fille, n’a jamais pu trouver aucune aide, confiait-elle auprès du quotidien La Voix du Nord. « J’ai frappé à toutes les portes. Finalement, c’est quand Lindsay est partie qu’ils ont décidé d’agir !» Elle confia également que le harcèlement aurait commencé, en septembre dès la rentrée scolaire. « C’était des insultes au collège et ça continuait par message et sur Internet ». Un premier signalement avait été fait et traité par l’établissement, qui avait déclenché « une commission harcèlement et les sanctions adéquates avaient été prononcées », précisa le rectorat à l’AFP. L’élève mis en cause avait quitté l’établissement. Ce qui n’a guère, hélas, été suffisant.

Ce mercredi 24 mai, une marche blanche avait été organisée en mémoire de la collégienne et depuis le 15 mai une cellule de soutient avait été mise en place. Plus tard dans la soirée, le ministre de l’éducation Pape N’Diaye s’exprimait sur Twitter : « Je pense à Lindsay, sa famille, ses amis. Nous continuons le combat ». Dans un élan pour restreindre ce type de phénomène il ajouta que « le harcèlement à l’école est un fléau que nous devons combattre collectivement : pour le bien-être de nos élèves, pour leur sécurité, pour le vivre-ensemble ».

Ce jeudi 1er juin, au cours d’une conférence de presse, l’avocat de la famille de Lindsay a lu ouvertement une lettre de la jeune fille, rédigée des mois avant son suicide, dans laquelle elle décrivait le calvaire qu’elle endurait à l’école et sur les réseaux sociaux. « Je n'en peux plus et j'ai envie d'en finir, mais rien ne les arrêtera car malgré tout ce qu'il s'est passé, elles me voudront toujours du mal. […] J’espère de tout cœur que ce que j'ai fait aura servi à quelque chose. Je pense que ce que j'ai fait va les réjouir. Elles penseront qu'elles ont gagné et arrêteront tout ça »
Cette lettre avait été envoyée par la mère de Lindsay à l’académie de Lille, au principal du collège ainsi qu’à la police. Elle avait aussi déposé plainte et rencontré le principal du collège. Toutes ces démarches ont été ignorées. Aujourd’hui, l’avocat de la famille a annoncé que plusieurs plaintes ont été déposées contre l’académie de Lille, le principal du collège, Facebook France et Instagram France et la police. Tout en sachant que Maëlys, la meilleure amie de Lindsay, continue elle aussi, d’être harcelée et recevoir des messages d’insultes.

En tant qu’enfants de Dieu, nous ne pouvons pas ignorer ce fléau qu’est le harcèlement scolaire, qui arrache tant de jeunes vies. Nous pensons aussi à Lucas, 13 ans, une autre victime qui s’était suicidé plus tôt cette année. Et le constat est là, il y a trop peu de réactivité pour résoudre ce problème. Le système éducatif censé encadrer et discipliner nos enfants se trouve à présent compromis. Ils n’y sont plus en sécurité et le libertinage s’est installé, la méchanceté, la haine et toutes sortes de vices. Or la Parole de Dieu nous enseigne « que votre liberté ne devienne une pierre d'achoppement pour les faibles » [1 Corinthiens 8 v. 9]. Elle nous enseigne l’amour, le respect, la bienveillance. Et protéger nos enfants devrait être une priorité.

La psychothérapeute et psychiatre Marie-France Hirigoyen a rappelé que « Respecter l'autre, c'est le considérer en tant qu'être humain et reconnaître la souffrance qu'on lui inflige ».
Le dispositif de prévention du harcèlement scolaire dans les écoles élémentaires et collèges, le programme pHARe, a été expérimenté depuis 2019 dans six académies. Selon le ministère, on compterait actuellement 91% des collèges et 64% des écoles désormais inscrits dans ce programme. Cette année, sa généralisation se fera dans toutes les écoles élémentaires et collèges publics. Pour atteindre l’objectif de 100%, les recteurs devront par ailleurs mobiliser les services académiques et départementaux à la demande du ministre de l’éducation Pap Ndiaye.

La Rédaction

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