Vincent Lambert : une vie qui ne tient plus que sur un conflit

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Santé

Voici une histoire qui n’a pu vous laisser dans l’indifférence. Une histoire qui demeure au coeur de l’actualité depuis plus d’une décennie, touchant et révoltant les coeurs, exposant au grand jour une famille plongée dans le tourment, une famille se déchirant mêlant politique, justice et amour.
Depuis quelques jours une voix cherche à nouveau à se faire entendre, celle d’une mère en peine, qui par amour ne souhaite que maintenir la vie de son fils, prisonnier de son propre corps depuis 2008. C’est l’histoire de cet homme impuissant qui depuis maintenant 11 ans voit sa vie être ballottée de procès en procès, de rapports en rapports par l’Etat mais pourtant le seul et véritable cri n’en demeure pas moins l’amour de sa famille.

Bien que nous ne soyons pas maître de notre vie, ni de notre destin, il est indéniable que nous ne nous imaginerions jamais être victime d’un accident, un événement tragique, ni nous et encore moins un membre de notre entourage. Tel fut le cas malheureusement de Vincent Lambert, époux, père et infirmier en psychiatrie qui en 2008, alors âgé de 32 ans, fut victime d’un terrible accident de la voie publique, fut hospitalisé dans le service de réanimation du Centre hospitalier de Châlons-en-Champagne, plongé dans un coma profond dont il en sorti et fut diagnostiqué en état de conscience minimale également appelé « état pauci-relationnel », ce qui se traduit par un état de conscience très limité. Aujourd’hui Vincent Lambert peut ouvrir, fermer les yeux, a un cycle de sommeil normal, peut présenter des mouvements de non réflexes ainsi que des réponses à la commande, mais ne communique plus.
Hospitalisé depuis 2008 au CHU de Reims, cet homme se retrouve malgré lui au centre d’une affaire politique de grande envergure, au centre d’une famille qui se déchire, son épouse dans un camp et ses parents dans l’autre ; mais que se passe-t-il véritablement ?

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Alors nourri et hydraté artificiellement depuis cet accident, c’est essentiellement en 2013 que les choses ont commencé à prendre une tout autre tournure, avec la toute première procédure d'arrêt des soins sur la base d’une « obstination déraisonnable » à maintenir Vincent en vie lorsque l’équipe médicale met en route « une procédure collégiale de fin de vie ». Le 11 janvier 2014, avec l’accord de son épouse, l’arrêt des soins débute, l’alimentation et l’hydratation sont ainsi rompues, reliées par un traitement sédatif afin de pallier le plus possible toutes souffrances. C’est en apprenant l’arrêt des soins que les parents de Vincent Lambert ainsi que ses huit frères et soeurs ont saisi le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, n’ayant pas été informés de cette décision. Ils s’appuieront alors sur l’article L521-2 du Code de la santé publique plaidant une atteinte grave et illégale à une liberté fondamentale de leur fils. Trente et un jour plus tard l’arrêt des soins fut suspendu et Vincent Lambert à nouveau alimenté et hydraté. Et ce fut malheureusement le début d’une série où à six reprises en onze ans la procédure d’arrêt de soin fut prononcée contre Vincent Lambert dont trois mises en route.

Obstination déraisonnable ou mourrir de faim

Nous ne sommes pas sans savoir que le souffle de vie dont nous disposons ne nous appartient pas, c’est notre créateur dans les cieux qui « tient dans sa main l’âme de tout ce qui vit, le souffle de toute chair » [Job 12 v.10 - Bible]. C’est à lui qu’appartient le dernier mot sur nos vies; pourtant l’Homme s’est établi une place, un rôle, une autorité supérieure à faire le choix de disposer d’une vie, de choisir s’il doit vivre ou mourrir et ce, depuis des siècles maintenant, par les peines de morts, les différents crimes commis contre l’humanité, raciaux et autres…
Mais dans ce cas, Vincent Lambert, handicapé, non criminel, non incarcéré, ne dépendant pas en soi de la justice pour une tiers condamnation, se retrouve mêlé dans un circuit judiciaire qui semble être dénoué de toute humanité. Effectivement, plusieurs questions apparaissent. Est-il maintenu en vie artificiellement ? Souffre-t-il ? Est-il en état de mort cérébrale ? Le maintenir en vie est-il une obstination déraisonnable ? Peut-on le laisser mourir de faim ?

« Vincent n’est pas malade, mais handicapé. Il est atteint d’un état de handicap très sévère, mais stabilisé, sans réel espoir de réversibilité, compatible avec une durée de vie de plusieurs années. Il n’est absolument pas en fin de vie. Pour preuve, depuis plus de 2 ans qu’est programmée cette fin de vie, celle-ci n’est pas survenue spontanément. Même quand il fut privé de nourriture pendant 31 jours. Vincent est bien vivant, sans menace immédiate sur ses jours. », appuie le comité de soutien pour Vincent. Il « vit sans être relié à aucune machine. Il ne peut même pas être « débranché », comme on l’entend dire, puisqu’il n’est pas « branché ». Seule sa nutrition comporte un degré d’artifice, parce que, paralysé, il ne peut se nourrir seul. Vincent est nourri parce qu’il vit. Parce qu’on mange pour vivre. On ne vit pas pour manger. On ne mange pas pour se soigner. », développe ce même soutien. Vincent respire de lui-même, il serait même actuellement capable de déglutir seul par moment, il tourne la tête, réagit en la présence de ses proches, mais pour autant il n’est pas possible d’établir un code de langage fiable pour entrer en contact avec lui.

Est-il vraiment conscient de ce qu’il se passe ? Jusqu’à présent, aucun diagnostic de mort cérébrale n’a été posé. Donc Vincent vit, il respire mais à quel prix ?
Deux camps s’opposent, celui de son épouse, son neveu et six membres de sa fratrie et de l’autre coté les parents de Vincent et deux autres membres de la fratrie. Sa femme rejoint l’avis du corps médical du CHU de Reims sur l’argument d’une obstination déraisonnable de le maintenir en vie, témoignant qu’il « n’aurait pas souhaité cet acharnement à le maintenir en vie ». Et de l’autre coté les parents de Vincent, catholiques intégristes qui refusent de le laisser partir.

Abandonné par la médecine

Sur le site internet dédié à Vincent Lambert "http://www.jesoutiensvincent.com", nous apprenons que depuis maintenant 6 ans, plus aucun soins de confort ne lui sont prodigués. Selon la circulaire du 3 mai 2002, le neurologue et professeur Xavier Ducrocq explique que Vincent devrait être placé dans une « unité spécialisée », bénéficiant de "kinésithérapie, ergothérapie, orthophonie, stimulations sensorielles, mise au fauteuil, sorties en famille…c’est depuis six ans qu’ils sont arrêtés. » Soulevant de son point de vue une maltraitance et un abandon médical. Pourtant le cas de Vincent n’est pas un cas isolé, en France, on estime près de 1500 personnes atteintes du même handicap dont la moyenne d’espérance de vie est de 10 ans. Mais il ne s’agit là que d’une moyenne, des personnes comme Vincent ont vécu plus de 10 ans, certaines comme nous l’informe de journal Cnews, ont dépassé les trente ans de vie tout comme l’ancien footballeur Jean-Pierre Adams pris en charge jusqu’à présent à son domicile par son épouse. A travers le site Internet, un grand nombre de messages de soutien sont adressés à Vincent, ainsi que des témoignages d’encouragement mais également de cas en nette amélioration, des personnes ayant pu progresser à tel point de sortir de ce diagnostic.
Effectivement chers lecteurs, tout est possible à celui qui croit et qui espère en Dieu. L’Homme peut poser toutes formes de diagnostic, toutes formes d’avis mais le dernier mot, la dernière volonté n’appartient, quant à elle, qu’à Dieu. Vous souvenez-vous de ce témoignage poignant que nous avions relayé dans notre journal, qui fut le tour du monde, de cette mère plongée dans le coma qui se réveilla 27 ans plus tard, prononçant le nom de son fils ?

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Pour l’heure, la vie de Vincent ne tient que sur un bout de papier, un accord de la cour d’Appel de Paris pour maintenir ses soins. Car en effet ce lundi 20 mai, un énième rebondissement eut lieu et celui-ci aurait pu être le dernier. Et pour cause ! L’arrêt des soins fut lancé par le CHU de Reims, ainsi l’alimentation et l’hydratation furent arrêtées pour Vincent, plongé dans un coma artificiel, sédaté afin qu’il ne puisse souffrir de mourrir de faim. Aussitôt, Viviane et Pierre Lambert, parents de Vincent saisirent la cour d’appel de Paris pour demander la suspension de cet arrêt. Le soir même, ces derniers demandèrent « à l'Etat français (...) de prendre toutes mesures aux fins de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées (CIDPH) le 3 mai 2019 tendant au maintien de l'alimentation et l'hydratation" de Vincent Lambert. » Ainsi mardi, les soins reprirent, Vincent vécut encore une journée sans manger ni boire. Mais jusqu’à quand ? Se demande l’opinion publique.
La décision prise lundi n’est pour l’heure que provisoire, précisent les avocats des parents, le CIDPH doit à présent se pencher sur l’affaire en profondeur et prendre une décision définitive. Cela pourrait durer six mois selon les avocats. A présent, le souhait de la famille est de transférer Vincent dans un établissement adéquat qui pourra prendre en charge sa pathologie, car sa vie était devenue celle d’un prisonnier, enfermé dans sa chambre d’hôpital à double tour, avec cameras de surveillance, ainsi que l’obligation pour chaque visiteur de présenter et laisser sa pièce d’identité à l’accueil pour le voir.

La vie de Vincent ne demeure pas moins en sursis. Nous ne pouvons pas juger cette histoire, ni même cette famille, aucunement les motivations de son épouse ainsi que sa fratrie à vouloir le laisser partir. Tout comme le fort et grand amour de cette mère, ses parents voulant garder leur fils aimé auprès d’eux. A travers les réseaux, bons nombre d’avis, de commentaires sont partagés, qu’il est inhumain de laisser Vincent vivre dans cet état, au même titre qu’il soit inhumain de laisser volontairement une personne mourir de faim.
C’est une histoire qui raconte et démontre le désespoir, le chagrin d’une famille aimante mais tourmentée. Une épouse qui vit dans la souffrance de voir son époux dans ce grand handicap, survivre dans un corps qui n’est plus le sien, voyant s’envoler leurs espoirs, leurs projets de couple, leur famille, et des parents qui eux aussi ont fondé des espoirs sur le fils, se raccrochant à ce qu’il reste de lui. Aucun parent ne devrait assister à l’enterrement de son enfant, on pourrait dire qu’il est malgré toutes ces années inconcevable pour ces parents d’imaginer ce sort définitif pour le fils, pleins d’espoir et d’optimisme que Vincent est là et vit encore.

Dans cette épreuve où normalement cette famille aurait dû être plus soudée que jamais, à partager ensemble cette douleur, se rassurer, se renforcer, l’ennemi quant à lui profite pour frayer une séparation et créer deux camps, y semer le désaccord, la division et détruire ce lien puissant qu’est l’Amour.
Mais chers lecteurs, frères et soeurs en Christ, la parole nous enseigne à pleurer avec ceux qui pleurent, à notre tour prions pour Vincent, pour sa vie et son âme, prions que le Seigneur Jésus-Christ dans son amour soit au contrôle de toutes choses. Le Seigneur n’abandonne jamais les siens, il n’abandonne jamais sa vigne, et personne n’y est exclu tant qu’on demeure en lui et ses paroles en nous. Ainsi, nous pouvons tout lui demander [Cf. Jean 15 v.7 Bible].
Prions pour cette famille, déchirée par le tourment, la tristesse et ce fort chagrin et que l’Eternel prenne chacun d’eux en charge. Sachons au plus profond de nous qu’être en bonne santé est une grâce de Dieu, une occasion à chaque jour renouvelé de le louer et le remercie pour sa bonté.

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Rosine Mankangila

Artistes Press

Artiste, Journaliste presentatrice, assistante de tournage, Perchwoman, Entrepreneuse

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