Vincent Lambert : l’arrêt des soins a déjà commencé

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Santé

Il n’y a rien de pire pour un père ou une mère d’assister à l’enterrement de son enfant. Un combat que mènent les parents de Vincent Lambert depuis plusieurs années.
Rappelons-nous un court instant de qui est Vincent Lambert, ce jeune infirmier en psychiatrie qui alors âgé de 32 ans, fut en 2008 victime d’un lourd accident de la voie publique le rendant tétraplégique. Après un long moment dans le coma, il en sorti et fut diagnostiqué en état de « pauci-relationnel », état de conscience minimale, se traduisant par une conscience très limitée. Epoux et père, c’est à l’âge où les projets fleurissent que ceux de Vincent Lambert et sa jeune épouse prirent une tournure catastrophique.
Aujourd’hui après 11 années d’assistance médicalisée, la justice se range du côté de l’avis médical, statuant à son tour pour une obstination déraisonnable au maintien à la vie et depuis ce mardi 2 juillet, les soins de Vincent Lambert ont été arrêtés.
Médiatisé, relayé, le cas de Vincent Lambert est exposé à la vue de tous, cet homme qui ne peut s’exprimer, se retrouve pris entre deux camps que tout oppose, son épouse ralliée à six frères et sœurs de Vincent ainsi que son neveu et de l’autre côté ses parents fervents catholiques qui s’opposent à l’arrêt des soins. De même que dans la sphère privée, deux avis s'expriment, l’opinion publique se divise, et se questionne, la France serait-elle en train de tuer un innocent à cause de son handicap ? Ou encore savoir où est passée l’humanité de la France, en laissant cet innocent être légalement mis à mort par la médecine ?

La source de cette obstination déraisonnable

Effectivement, les questions se soulèvent et ce, à juste titre ; car le cas de Vincent Lambert n’est pas critique, il n’est pas dans le coma, son pronostic vital n’est pas engagé, et n’est ni en fin de vie. Vincent Lambert jusqu’à lors respirait tout seul, était alimenté artificiellement, selon les informations de sa mère, il commençait également à déglutir, une preuve que son état aussi lent soit-t-il, évoluait malgré tout. Pourtant les médecins ont jugé et ce depuis 2013, que le maintenir en vie était de l’ordre de l’acharnement thérapeutique, d’une obstination déraisonnable, et ce fut avec l’accord de son épouse que la première tentative débuta le 11 janvier 2014 à l’insu de sa famille. Voici le début d’une longue série de procédures judiciaires où Vincent Lambert pris au piège, subit à 6 reprises une procédure d’arrêt des soins.
Par définition l’obstination déraisonnable ou acharnement thérapeutique est selon ce que nous rapporte le site « Fin de vie, Soins palliatifs », « le fait d’initier ou de poursuivre des actes ou des traitements médicaux inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie. », alors que selon les médias, ainsi que les parents de Vincent Lambert, ce dernier ne nécessite pas de soins le maintenant en vie, il n’est pas maintenu dans le coma par un système d’appareillage respiratoire, car il respire tout seul, il n’est non plus entre la vie et la mort, « il est seulement handicapé », clament de nombreux internautes.

Parlons-nous d’un acharnement thérapeutique lorsqu’il s’agit de boire et manger ? Car comme tout être vivant et respirant, Vincent Lambert s’hydratait et s’alimentait, jusqu’à ce mardi 2 juillet, date à laquelle il a été plongé dans un profond coma pour le priver d’hydratation et d’alimentation. Les messages fusent par milliers sur la toile, depuis cet arrêt des soins.
« Non !! #VincentLambert n'a pas été débranché. On a arrêté de le nourrir et de l'hydrater. Non !! L’acharnement contre lui n'est pas thérapeutique. Il est euthanasique. Non !! Il n'est pas en fin de vie. C'est une personne handicapée qu'on fait mourir de faim et de soif. STOP !! », posta un internaute. « Septième jour d'agonie pour #VincentLambert. Dans l'indifférence générale, Vincent Lambert est assoiffé et affamé jusqu’à la mort par décision d’un médecin et de la justice. Le seul crime de Vincent ? être handicapé. », ajouta un membre du groupe de soutien « Je soutiens Vincent ». la Fondation Lejeun twitta, quant à elle, « La situation est glaçante, aujourd’hui on va faire mourir une personne handicapée parce qu’elle est handicapée. Et on va la faire mourir par privation d’hydratation. ».
Les avis divergent mais le Seigneur, lui, nous demande de pratiquer la justice et l’équité, de délivrer l’opprimé des mains de l’oppresseur, de ne point maltraiter, de ne point user de violence, et ne point répandre le sang innocent [Cf. Jérémie 22 v.3 – La Bible], donc d’agir avec amour, bonté et miséricorde envers notre prochain.

Aucun autre recours possible ?

« Pourquoi s’être acharné à refuser son transfert dans un service dédié ? », demande Marie de Hennezel, psychologue.
Effectivement, l’incompréhension plane face à cette décision radicale alors que semble-t-il d’autres voies étaient possibles. Vincent Lambert, tétraplégique, diagnostiqué de « pauci-relationnel » n’est pas le seul en France, ni dans le monde Des milliers de cas sont similaires et certains patients vivent à domicile, d’autres en institutions ; plusieurs structures étaient même prêtes à l’accueillir mais il semblerait que l’Hôpital de Reims où est retenu Vincent Lambert s’y serait formellement opposé. Pourtant aucune difficulté financière ne semble entraver sa prise en charge, ni même un isolement, car Vincent Lambert est aimé et entouré.
Les parents de Vincent Lambert auront tout essayé, toutes les voies nécessaires pour aller à l’encontre de ces avis médicaux, juridiques, usé de tous les recours possibles, allant jusqu’à ces derniers jours, à prendre parole devant l’ONU qui se dit n’être en mesure que de donner un avis dans six mois, alors que Vincent Lambert lutte depuis plusieurs jours déjà. Face à cela, les parents de Vincent Lambert se seraient finalement résignés depuis ce 8 juillet à abandonner tout recours et seraient restés à son chevet. Néanmoins à la suite d’un dépôt de plainte pour tentative de meurtre sur personne vulnérable, le parquet de Reims a ouvert une enquête préliminaire, mais pour autant la procédure reste maintenue. Plongé dans une sédation profonde et continue, le sort de Vincent semble être inéluctable.

De quoi va-t-il réellement mourir ?

Il est tout de même important de savoir ce qui se passe réellement dans le corps de Vincent Lambert, n’ayant plus recours à toute forme d’hydratation, ni d’alimentation. Dans un courrier adressé à la famille, le médecin annonce un arrêt de nutrition et d’hydratation artificielle, assorti à une sédation profonde et continue. Selon ce qu’explique Anne de la Tour, présidente de la Sfap et cheffe de service des soins palliatifs et des douleurs chroniques à l’hôpital d’Argenteuil au journal Le Point, «Vincent Lambert va mourir des conséquences de déshydratation et de dénutrition, mais il n’en souffrira pas du fait de la sédation. » Cet arrêt d’apports provoquera une insuffisance rénale et par conséquent une défaillance des organes vitaux. Lorsque l’organisme n’élimine plus certaines substances via les urines, cela provoque une accumulation de toxines à l’exemple du potassium, éliminé par voies rénales qui à forte concentration provoquera un arrêt cardiaque, et d’autres agissant dans le cerveau, ce qui provoquera un endormissement naturel.
Par ailleurs, afin de pallier l’inconfort nutritionnel et la déshydratation, la sédation profonde est mise en place afin qu’il ne souffre pas. A cela, des soins extérieurs seront en continue prodigués et ce jusqu’au bout à savoir, la toilette, le toucher-massage, et soins de bouche pour combattre la sécheresse buccale. Une surveillance est également faite pour évaluer tout signe de douleurs, « Vincent Lambert n’aura ni faim ni soif, il va mourir naturellement en quelques jours », explique le docteur Bernard Devalois, spécialiste des soins palliatifs à l’AFP.

Nul ne sait, ni pourrait expliquer ce qui se passe réellement, ni même cet acharnement médical s’opposant au combat de la famille. Nous ne pouvons également affirmer, quelle aurait été la véritable volonté de Vincent Lambert, lui aussi infirmier. Car dans l’exercice de cette fonction, il peut arriver à chaque soignant de se poser la question sur ce qu’il souhaiterait si par malheur, il se retrouverait à la place des patients. Il est fort probable que Vincent Lambert ait pu exprimer sa volonté à son épouse, ou à ses proches. Si deux camps s’affrontent, ils semblent tous deux ravagés par la douleur. Pour ses parents, fervents croyants, l’on imagine que leur espoir ne soit plus tourné que vers Dieu. Plusieurs paroisses ont organisé des moments de prière, en plus des multiples actes de soutien et mobilisation, aux portes même de l’hôpital.

Nous savons que seul Dieu a le dernier mot sur la vie d’une âme ; c’est pourquoi, Eglise, prions, et ne restons pas insensibles au sort de cet innocent mis à mort, au sort de sa famille déchirée, afin que l’Eternel bon et compatissant à travers son esprit vienne les consoler et les soutenir dans ce tourment. Christ intercède pour tous ceux qui s’approchent du Père et les sauve. Car lorsque le monde, la médecine, la justice, se lèvent contre nous et nous condamnent nous ravissant tout, nous disons comme Job : « […] Je sais que mon rédempteur est vivant, Et qu’il se lèvera le dernier sur la terre. » [Job 19 v.25]
Que Dieu se lève donc le dernier dans cette affaire.

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Rosine Mankangila

Artistes Press

Artiste, Journaliste presentatrice, assistante de tournage, Perchwoman, Entrepreneuse

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