Quand le confinement révèle la cupidité affolante de certains pasteurs

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Eglise

Le confinement a su mettre en lumière plusieurs effets à travers le monde. Sur la nature qui a repris certains droits, sur l’environnement avec la diminution significative de la pollution, sur les relations entre les couples, au sein des familles, suscitant des rapprochements ou des divisions, mais aussi sur la foi des croyants mise à l’épreuve face à cette guerre sanitaire.

Car depuis que les rassemblements collectifs sont prohibés, les chrétiens se sont retrouvés subitement confinés, à devoir rester chez eux et prier à la maison, seuls ou en famille. Pour certains amoureux de la communion fraternelle, cela s’avère un véritable défi, mais pourtant bénéfique pour saisir ce temps et se rapprocher davantage de Dieu, en nourrissant une intimité profonde avec le Seigneur.
Pour les pasteurs, l’objectif est de mettre les moyens en oeuvre pour maintenir la foi des croyants et leur zèle pour l’évangile. Alors pour les nourrir de la parole de Dieu, et qu’ils gardent l’élan de la prière, les cultes en direct sur internet ont décuplé. Depuis leurs salons ou en direct de l’église même, les pasteurs poursuivent leur ministère, pour le bien-être et la joie des croyants.

Mais un petit ou plutôt un gros bémol s’est laissé voir dans l’attitude de plusieurs pasteurs. Ce qui malheureusement a laissé apparaître des traits sombres de ces derniers. Beaucoup ont laissé échappé en direct leurs inquiétudes concernant les offrandes et les dîmes, incitant vigoureusement les chrétiens à ne pas oublier leurs « obligations » ! Et même pour ça, la nouvelle technologie s’est invitée, à savoir le paiement par carte bancaire en ligne, via PayPal ou plus traditionnellement le virement bancaire ou même Western Union. Nous pouvons comprendre que les loyers des salles de culte doivent être réglés malgré le confinement et qu’exhorter les chrétiens à semer leurs offrandes n’est sans doute mauvais en soi, mais quand l’exhortation frôle l’insistance voire devient une menace, comme l’interpréter ? Alors que nous sommes tous sans exception impactés par cette crise qui menace notre économie y compris les croyants forcés au chômage partiel, voire au chômage tout court, ou dont les activités professionnelles sont au point mort. Et quand on entend débrouillez-vous à trouver un moyen pour donner vos offrandes ! Cela peut indigner, n’est-ce pas ?!

Croyez-nous, nous avons été stupéfaits devant quelques vidéos de pasteurs allant jusqu’à maudire les fidèles qui n’oseraient pas « payer » leurs offrandes ni leurs dîmes ! Et les insulter de bandits. A croire que le confinement met sérieusement en péril certains business ecclésiastiques qui frémissent à l’idée de ne plus renflouer leurs caisses.
L’apôtre Paul disait bien vrai en s’adressant à Timothée : Mais ceux qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l'amour de l'argent est une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments. [1 Timothée 6 v.9-10]
L’amour de l’argent a malheureusement pris place dans les coeurs de nombreux serviteurs, où les dîmes et offrandes nourrissent leur appât du gain au grand damn de la foi. Le secret de l’aumône a été bafoué, pourtant c’est dans ce secret que l’Eternel le voit et rend à celui qui sème de son coeur et dans la libéralité. Car il ne plaît à l’Eternel des sacrifices dans la contrainte, mais plutôt l’obéissance [Cf. Matthieu 6 v.2-4].

L’exemple de l’Eglise primitive tombé aux oubliettes

Il est vrai qu’au fil des siècles, les modes de vie ont nettement changé par rapport à l’église primitive en Israël, mais son exemple reste tout de même à suivre sur l’amour fraternel et le partage entre les croyants.
La Bible nous relate que Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun. [Actes 2 v.44-45]. Retenons que les richesses étaient partagées entre tous et distribuées selon les besoins de chaque croyant. Ce qui devrait être appliqué dans l’Eglise aujourd’hui. Comment donc expliquer que l’on se précipite à construire de grands bâtiments pour célébrer les cultes pendant que la majorité des fidèles souffre et ne parvient même pas à combler les fins de mois, ni régler leurs factures, ni nourrir leurs enfants ? Comment donc expliquer que beaucoup de chrétiens se tournent en premier lieu vers les services sociaux plutôt que vers leurs frères ?

Voici un témoignage vrai que nous avons recueillis. Un jeune frère que nous appellerons Philippe P. était allé voir les responsables de son église, qui était florissante et ne manquait de rien, pour demander une aide financière pour payer ses études, car ses parents n’en avaient les moyens. Ce frère servait avec dévotion dans la chorale de l’Eglise et se rendait toujours disponible pour les activités de l’église. Mais à sa demande, les responsables de l’Eglise lui répondirent de mettre cela en prière !
Alors que l’église qui comptait des milliers de fidèles, ne manquait de rien financièrement et était présente dans de nombreux pays à travers le monde, le frère ne reçut aucune aide, aucun centime et ne put au final payer ses études. Comment juger une telle affaire ? Et ce, pendant que chaque dimanche l’on ne manquait de lancer les appels aux offrandes et aux dîmes, jusqu’à faire des enchères à la bénédiction dans l’église.
Le « justicier de l’évangile », comme on peut l’appeler, Georges Nama de JésusChrist.Tv n’a pas manqué de s’insurger face à ces attitudes, bien connues dans l’ombre, mais à présent révélées devant le danger du coronavirus. Il les appelle les pasteurs « dimovores » et met en garde les chrétiens contre leurs pratiques.

Le Seigneur lui-même prend soin de ses oints

Beaucoup aiment se saisir de cette parole de l’apôtre Paul qui dit : Ne savez-vous pas que ceux qui remplissent les fonctions sacrées sont nourris par le temple, que ceux qui servent à l'autel ont part à l’autel?, mais ils ne prennent pour autant exemple sur son attitude dans le verset suivant. Car jamais l’apôtre n’a réclamé ce droit aux croyants, leur laissant la libéralité d’agir ainsi ou non. Car cela ne doit en aucun cas entraver son ministère ni son appel à prêcher l’évangile, à servir le Seigneur, à exhorter les croyants, à prier pour eux. Quelle est donc ma récompense? C'est d'offrir gratuitement l'Evangile que j'annonce, sans user de mon droit de prédicateur de l’Evangile., poursuit-il.
Enseigner aux croyants ce principe est de droit mais le réclamer risquerait d’en faire la motivation du prédicateur. Or l’argent ni les biens matériels ne doivent être des sujets d’inquiétude pour celui qui sert Dieu fidèlement, car si le Seigneur prend soin des oiseaux du ciel et des poissons des mers, il n’abandonnera jamais son serviteur. Et les écritures l’ont prouvé.

Voyez son prophète Elie, qui a été nourri par des corbeaux et abreuvé par l’eau du torrent de Kerith où l’Eternel lui dit de se cacher [Cf. 1 Rois 17 v.6]. Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin, et du pain et de la viande le soir, et il buvait de l'eau du torrent. [1 Rois 17 v.6]. Et lorsque le torrent devint sec, l’Eternel le conduisit à Sarepta où il ordonna à une femme veuve de le nourrir [Cf. versets 7 à 9].
Assurément, l’Eternel prend soin de ses oints et ne les laisse manquer de rien. Qu’ainsi la foi, le partage et l’amour fraternel puissent reprendre siège dans nos communautés afin de détrôner la cupidité, l’égoïsme et la haine.

Concluons avec l’idée exemplaire de ce pasteur anglais Matthew Murray. Conscient de la situation de crise que nous traversons, le pasteur Murray, pour renflouer les caisses alimentaires de son église Renew Church et aider les fidèles dans le besoin, a entrepris de livrer des pizzas deux fois par semaine pour récolter un peu d’argent, et profiter aussi de prier pour tous ceux qui le souhaiteraient, en respectant les mesures de distance bien entendu. Proposant aussi des cultes en ligne, le pasteur a pu constater avec joie que « les gens qui sont distancés de l’Église, ceux qui se sont désengagés du culte dominical se sont réinvestis soudainement ».
Fort de ces témoignages, n’est-il pas mieux, chers lecteurs, de répandre la paix et le réconfort de l’évangile auprès des âmes en ces temps de trouble et de crise ?

La Rédaction

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