Nigéria : une réinsertion difficile pour les ex-esclaves de Boko Haram

news-details
Société

S’il y a bien une chose sur laquelle nous pouvons nous réjouir, pour la plupart d’entre nous vivant dans ces contrées où les conflits politiques et les guerres ne sévissent, c’est ce semblant de liberté et de paix dont nous jouissons, contrairement à d’autres qui doivent continuellement faire face aux atrocités présentes dans leurs pays et se battre pour leur liberté et leur épanouissement. Nous devons alors être plus reconnaissants pour ce que nous avons et même parvenir à aider ceux en grande difficulté et en grand désespoir.

Au Nigéria, par exemple, où la misère fait rage, le groupe djihadiste Boko Haram y a fait naître un chaos sans précédent où le pays vit dans l’insécurité face aux exactions du groupe islamique qui s’adonne à étendre la terreur. Les femmes particulièrement vulnérables se retrouvent malheureusement sous leur pouvoir, volées à leurs familles et dans les récits les plus sombres des médias elles deviennent leurs esclaves sous tous les aspects les plus déshonorants. Quant quelques unes parviennent à se défaire de leur emprise, le cauchemar continue pourtant lorsque revenant vers les siens elles sont mal accueillies voire rejetées d’après le rapport international de l’ONG Crisis Group qui s’indigne de l’incapacité du gouvernement Nigérian à assurer à ses citoyennes la réintégration.

Car une fois de retour, elles doivent de nouveau faire face aux regards méfiants de leurs proches qui craignent par leur retour des représailles, un moyen efficace, selon eux, pour les insurgés de les attaquer, « à l’image des femmes kamikazes envoyées par le groupe terroriste ces dernières années ». Considérées à leurs yeux pour la plupart comme des potentielles djihadistes, il est difficile pour la famille comme pour les proches au vue des circonstances du pays, l’insécurité ressentie par la population, de se réjouir pleinement de ces retours pourtant heureux, laissant s’installer un climat froid. Une ambiance dans laquelle l’ennemi de nos âmes se plaît, de nous voir abattus, déchirés, lui qui combat sans cesse la famille sachant la force qu’elle détient une fois unie et soutenue par Dieu. Lorsque la famille détient cette arme puissante qu’est la prière nous savons du reste que les plans perfides de l’ennemi ne pourraient l’ébranler. Nul doute à quel point cette situation peut être également désagréable pour les familles, le chagrin ressenti, l’espoir qu’elles avaient certainement perdu de revoir un jour leurs bien-aimées, puis s’ajoute certainement la crainte éprouvée d’être de nouveau la cible des terroristes. Le malin n’a pour devise que diviser pour mieux faire régner chaos et effroi ; ainsi face à cela en soutien à cette population et d’autres qui vivent ces atrocités, nous prions que Dieu notre père céleste sème en eux sa paix et sa quiétude.

Pour l’ONG, inquiète pour le sort de ces femmes, ces faits sont d’une préoccupation humanitaire, car elle considère qu’ils pourraient engendrer un autre conflit aussi important. Si ces ex-otages, mères de famille ou jeunes filles, ne peuvent donc plus reprendre le court de leur vie auprès de leurs familles, préférant retourner entre les mains du groupe terroriste « que de devoir endurer l’ostracisme qui leur est réservé dans la société nigériane », c’est à la fois désolant et triste. Pire encore lorsqu’ayant perdu espoir de se faire accepter, certaines d’entre elles vont jusqu’à tuer leurs enfants ayant pour père un membre du groupe terroriste. Mais d’après certains témoignages, plusieurs ex-esclaves affirment s’être senties plus en sécurité, mieux soignées et avoir eu une meilleure éducation notamment religieuse lorsqu’elles vivaient sous la coupe du groupe islamique.

Ce qui alerte en effet L’ONG car bien évidemment le simple fait d’y retourner pourrait susciter une certaine confiance aux djihadistes et un atout majeur pour eux de renforcer leurs troupes militaires afin qu’à leurs côtés, elles espionnent ou recrutent, ce qui serait dévastateur pour ce pays en crise depuis 2009. Pour l’ICG comme pour ces victimes, la faute reviendrait à l’état Nigérian, qui ne serait capable de répondre à leurs besoins et les laisserait livrées à leur propre sort. « Ces revenantes vivent en marge totale de la société car elles sont souvent rejetées par leur propre famille, n’arrivent pas à se remarier et sont donc extrêmement vulnérables aux agressions sexuelles ».

Pour l’heure les solutions prévues par le gouvernement pour soutenir ces femmes semblent bien insuffisantes. En effet le centre de réhabilitation, seul établissement dans la région nord-est à fournir une assistance, ne peut accueillir que 300 personnes sans leur assurer un meilleur suivi pour leur réintégration dans leurs familles, expédiant brusquement certaines « dans leurs communautés d’origine ou dans des camps de migrants internes ». L’ICG propose donc un contrôle militaire plus soutenu et standardisé afin de rassurer la population. S’il préconise que l’Etat devrait doubler d’efforts pour protéger ces femmes en majorité victimes d’abus sexuels et renforcer les sanctions, l’ONG estime nécessaire de donner à ces revenantes le pouvoir de choisir où elles souhaite raient s’installer pour celles qui préféreraient habiter loin de leurs précédents domiciles.

Il y a tant à faire dans ce pays mais ce sont les moyens qui manquent, pour notamment construire d’autres structures d’assistance et pallier au conflit actuel. Il serait mieux encore que l’église de Christ se mobilise pour soutenir les plus faibles, prie et veille continuellement pour les sujets qui touchent à la société, les supplications face à ce quotidien tragique présent au Nigéria. Sachant que la prière fervente du juste est d’une grande efficacité [cf Jacques 5 v.16], puisse le Grand Divin disposer les moyens et solutions pour refréner cette situation préoccupante et donner plus d’entrain à l’état Nigérian pour faire ce qui est nécessaire. Car nous savons qu’aussi longtemps que durera cette situation, aussi pénible sera-t-elle pour le pays, il serait en effet difficile de s’en relever.
En ce sens L’ICG préconise au Nigéria « d’allouer plus de fonds aux migrants internes et au développement régional afin d’éviter une escalade toujours plus violente du conflit. »

author

Perla Kouam WAFFO

Artistes Press

Assistante de rédaction chez 🗞📰 Artistes Press - Entrepreneuse

Partagés récemment

Ajouter un commentaire