Les violences policières en hausse depuis le confinement

Entre jeunes des banlieues et forces de l’ordre, rien ne va plus. Si les violences policières ne sont guère une nouveauté, depuis le confinement, elles semblent avoir pris d’importantes proportions. Les esprits s’échauffent et se laissent emporter dans des actes malicieux. L’autorité et le pouvoir donneraient un sentiment supérieur pour piétiner les droits humains. N’est-ce pas affolant ? Car pour une attestation de sortie oubliée ou mal remplie, il n’est guère justifiable de voir des d’interpellations d’une si grande violence, comme peuvent en témoigner plusieurs vidéos de témoins diffusées sur les réseaux sociaux.
Bien sûr, n’ayant recueilli directement les témoignages des victimes, nous faisons preuve d’une grande prudence, mais ces vidéos rendues publiques montrent des actes d’une violence déconcertante de la part de certains policiers.

En plein confinement, les rues ne sont plus sûres dans certains quartiers. Les policiers ont renforcé les mesures de sécurité pour faire respecter les règles de confinement, à juste titre. Sauf que de nombreux jeunes craignent de croiser la route des brigades qui semblent ne manifester aucune pitié.
Or nous savons bien que la violence n’engendre que davantage de violence. Et en ces temps de confinement déjà bien difficiles pour tout le monde et davantage pour ces jeunes confinés dans leurs petits HLM, ne vaut-il pas mieux véhiculer une harmonie dans un respect mutuel ? La dureté et la sévérité s’imposent face à la désobéissance, mais non la violence. C’est pour cela que la Bible nous appelle à la compassion et à l’amour fraternel pour vivre en paix avec tous. L’apôtre Pierre nous exhorte : Ne rendez point mal pour mal, ou injure pour injure; bénissez, au contraire, car c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter la bénédiction. [1 Pierre 3 v.9]
Si donc nous sommes face à la résistance, faisons appel à la justice, à la compassion, appliquons nous à rechercher la paix à tout prix, et non manifester de la colère démesurée qui conduit à la haine. Car les forces de l’ordre ne doivent oublier leur serment qui non seulement est de faire respecter la loi mais aussi de protéger tous les citoyens sans exception, et non violenter, traumatiser, écharper. Car malheureusement, leur image d’autorité en prend un coup, tout comme leur crédibilité auprès des citoyens et plus particulièrement de tous ces jeunes.

Pour être justes, les policiers aussi sont victimes d’actes malicieux. Crachats, insultes, rébellion de la part des jeunes des banlieues et autres citoyens. Ainsi va la nature de l’être humain qui supporte mal l’autorité et le contrôle. Mais encore une fois, cela justifie-t-il le fait de passer à tabac certains jeunes de la sorte ? Jeunes garçons comme jeunes filles, désarmés et sans défense.
Des victimes ont témoigné auprès de différents médias et porté plainte. Des avocats s’insurgent et militent contre la recrudescence inquiétante de ces violences policières. Des jeunes sont tabassés, à coups de pieds et de matraques télescopiques, insultés, palpés de manière indécente, et même tasés souvent sans raison valable apparente. Pour les plus chanceux, qui ne sont tués, ils sont conduis aux commissariats, sont relâchés sans poursuite, mais mis en arrêt maladie par leurs médecins, car les séquelles sont bien réelles. Malheureusement, leur parole ne vaut pas grand chose auprès de la société qui préfèrerait en majorité mettre la faute sur leur irrespect et leur mauvaise attitude.
Nous prions pour que justice soit faite pour toutes les parties. Car il n’y a rien sous le soleil qui ne soit caché aux yeux de Dieu qui rend justice à chacun selon ses actes.

Mais reprenons une pensée du Dalaï Lama, chef spirituel tibétain qui affirma que « l'histoire nous montre que la violence engendre et résout rarement les problèmes. En revanche crée d'insondables souffrances. On voit aussi que même lorsqu'elle paraît sage et logique pour mettre fin à des conflits, on ne peut jamais savoir si au lieu d'éteindre un feu, on n'est pas en train d'allumer un brasier. » Un avis qui devrait servir à tous, et davantage à ces hommes et femmes sur le terrain chargés de faire régner l’ordre et non provoquer davantage de désordre ni d’attiser plus de mal.

Il faut savoir que dans tout cela, le diable se réjouit du chaos, et de voir les hommes s’entretuer. Ce qui n’est guère pour notre bonheur, mais qui ne fait qu’exciter plus de haine, plus de méfiance et de tensions. Pourtant Dieu nous demande de prendre garde que personne ne rende à autrui le mal pour le mal, mais plutôt de poursuivre le bien envers notre prochain. Nous sommes tous appelés à respecter les autorités, mais l’autorité ne doit être synonyme de dictature ni d’injustice, et encore moins de maltraitance. Dans cette guerre qui terrasse les populations, nous devrions être solidaires, nous soutenir, nous respecter et être unis.
Pour que le feu entre les forces de l’ordre et les jeunes ne brûle davantage, prions pour un amour mutuel, une compassion mutuelle, un respect mutuel ; afin que la paix règne dans notre société et que le plan du diable soit déjoué. Face au danger qui guette et qui frappe, libérons-nous de nos préjugés, nos sentiments haineux, et posons chacun la pierre de l’amour à l’édifice de notre société.