Le sultanat de Brunei instaure la lapidation pour châtier les homosexuels

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Le sultanat de Brunei instaure la lapidation pour châtier les homosexuels

Société

Publié par Artistes Press | Le Vendredi 5 Avril 2019

Si nous vivons aujourd’hui sous l’ère de la grâce et la miséricorde du Seigneur, certains cœurs, aussi durs que la pierre, ne cessent d’épancher au quotidien la haine qui les anime. Certes, le péché habite cette terre et n’épargne aucun homme de ses travers, même le plus « saint » qui soit, car quand bien même notre esprit peut être bien disposé, notre chair est faible et nous conduit parfois à la faute, c’est pourquoi Jésus-Christ dit aux détracteurs d’une pauvre femme adultère que « celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle ». Tous se retirèrent. Par-là, le Seigneur prit soin de dénoncer l’hypocrisie de ces hommes, eux-mêmes pécheurs, mais qui n’ont pas hésité à vouloir lapider cette malheureuse femme.

En effet, quand l’Homme s’empresse de juger avec méchanceté, jusqu’à recourir à la peine de mort contre son prochain, oubliant même ses propres péchés, Dieu, lui, dans sa grande bonté, use sans cesse de miséricorde envers le coupable. Car qui d’entre nous n’a jamais commis un impair et désiré être pardonné ? Si donc Christ nous accorde son pardon, injustes que nous sommes, qui sommes-nous pour ne pas l’accorder à notre prochain ? C’est un tel amour qui doit animer tous ceux qui lui appartiennent.

Malheureusement, cet amour semble ne pas avoir de place dans le cœur du sultan de Brunei, Hassanal Bolkiah. L’information ne vous a peut-être pas échappé. Ce mercredi 3 avril, le sultan de Brunei a durci le code pénal du pays appliquant une nouvelle législation inspirée de la charia. Dans ce petit état musulman, situé sur l’île de Borneo, abritant près de 428 000 habitants, la loi déjà particulièrement stricte appliquera une tolérance zéro envers les homosexuels, les adultères, les violeurs et les voleurs, entre autres. « Toute personne reconnue coupable d’avoir eu des rapports homosexuels ou adultérins encourra la peine de mort par lapidation […] Je veux voir les enseignements de l’Islam dans ce pays se renforcer », a annoncé le sultan lors de son discours prononcé près de la capitale Bandar Seri Begawan.
Jusqu’à présent, les homosexuels hommes comme femmes étaient condamnés à une peine maximale de dix ans de prison. Une peine qui continuera à être appliquée mais uniquement pour les femmes qui échappent donc à la mort par lapidation.
S’il réserve la lapidation aux homosexuels hommes et aux adultères, le sultan ajoute que tout voleur se fera couper la main ou le pied. En rappelant à nouveau l’interdiction de vendre de l’alcool sur le territoire, tout comme d’avoir des enfants hors mariage. Fêter Noël aussi pourra conduire en prison.

Difficile à croire que la joie, la paix, et la liberté semble règner dans ce micro-état, dirigé d’une main de fer par le sultan depuis 1967.
L’annonce de cette nouvelle législation islamique la plus stricte a suscité une vague d’indignations au sein de l’ONU, des ONG comme parmi la communauté internationale. « Cruel et inhumain », a qualifié Michelle Bachelet, Haut-Commissaire aux droits de l’Homme. La chercheuse à Amnesty International, Rachel Chhoa-Howard a expliqué que « le code pénal du Brunei est un texte profondément vicié, qui contient toute une série de dispositions contraires aux droits humains. Il prévoit des peines cruelles, inhumaines et dégradantes, mais restreint également de façon flagrante les droits à la liberté d’expression, de religion et de croyance, et inscrit dans la législation la discrimination à l’égard des femmes et des filles. ».

Choqués, Georges Clooney, Elton John ou encore la présentatrice Ellen DeGeneres ont appelé au boycott de neuf hôtels de luxe liés au sultan de Brunei, dont les établissements parisiens le Plazza Athénée et le Meurice. Le pays riche en hydrocarbures, calquerait le régime de l’Arabie Saoudite. Punissant de mort également le viol comme toute insulte au prophète Mahomet. A noter que ces mesures extrémistes s’appliqueraient aux musulmans comme aux non-musulmans. Pourtant le sultan l’affirme, Brunei est un pays « juste et heureux », et « quiconque viendra dans le pays aura une expérience agréable et profitera d’un environnement sûr et harmonieux »… à condition bien-sûr de ne commettre le moindre délit réprimandé ! En réalité, c’est depuis 2013 que le sultan avait annoncé une application progressive de la charia, atteignant aujourd’hui son paroxysme.

Pour Phil Robertson, directeur adjoint de l’ONG Human Rights Watch, ce texte de loi est « barbare dans son essence » et « impose des punitions archaïques pour des actes qui ne devraient même pas être considérés comme des crimes ». Du côté de l’Union européenne, cela relève « de la torture ou d’actes cruels, inhumains et dégradants » ; tandis que le ministère Français des Affaires Etrangères exhorte le sultan à « renoncer à ce projet et à maintenir son moratoire de fait des exécutions capitales depuis 1957 ». Quant aux Etats-Unis, ils ont souligné que cette loi s’opposait « aux obligations internationales de Brunei vis-à-vis des droits de l’Homme ».

Et si nous posions aujourd’hui la question à Christ, que dirait-il au sujet de cette loi ? « C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes, au commencement, il n’en était pas ainsi. » [Matthieu 19 v.8 - Bible] Au-delà de la répudiation, le Seigneur rétorqua aux Pharisiens aux cœurs durs et méchants, que la loi fut donnée à cause du cœur tortueux de l’Homme, mais à la genèse de toute chose, Dieu n’a jamais désiré de tels châtiments dépourvus d’humanité, ni lapidation, ni amputation ni peine de mort sous toutes formes à sa créature. L’application de telles lois, davantage aujourd’hui où le message de Christ s’est répandu, soulignent l’absence totale d’amour, de compassion, de bonté envers l’autre, soit l’absence totale de Dieu dans le régime, car Dieu ne prend plaisir à de telles sentences quand bien même le péché serait immense aux yeux des Hommes.

Bien que dans les faits la lapidation serait une mesure appliquée de manière exceptionnelle, soit uniquement si le coupable avoue son crime ou le commet devant au moins quatre témoins, nous pouvons imaginer le quotidien angoissant et terrifiant des habitants de Brunei, ou de quelconque visiteur, où nul ne se risquerait à critiquer le sultan, qui chercherait à renforcer son image de leader islamique aux yeux des plus conservateurs du pays, voulant s’assurer le soutien de la communauté musulmane représentant environ 70% de la population.
C’est pourquoi sur la recommandation de l’apôtre Paul, nous exhortons « …avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. » [1 Timothée 2 v.1-2]. C’est en effet le seul recours pour que la grâce et l’amour de Dieu puissent prendre place au sein de ce régime comme dans tout autre régime totalitaire, pour le bien-être de tous.