La ville de Bobigny annule les loyers d’avril pour 4000 locataires HLM

L’heure est à la solidarité et à l’empathie vive avec la souffrance des autres. Car en ces jours présents, de nombreux foyers Français ne traversent non seulement la crise sanitaire mais sont frappés de plein fouet par une crise économique. Confinés chez eux, avec leurs enfants, forcés au chômage partiel ou total, ou ne vivant que des allocations, des familles se sont retrouvées dans le rouge, avec la note des courses domestiques qui a doublée, le salaire fractionné pour beaucoup et les charges qui n’ont, elles, pas diminué.

Ce n’est pas la joie dans les maisons modestes et précaires. Il y a quelques jours, un reportage sur TF1 montrait comment le nombre de nécessiteux faisant appel à Emmaüs France pour des denrées alimentaires a été multiplié par 10, poussant même l’association pour la première fois depuis 70 ans d’existence, à lancer un appel aux dons pour survivre et continuer à aider ses milliers de bénéficiaires. Nous voyons que même les associations d’aide aux plus vulnérables subissent les peines du confinement, pour la plus grande crainte des malheureux foyers.

C’est pourquoi la solidarité doit être citoyenne, la miséricorde dans nos actes quotidiens. Car Si un frère ou une soeur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l'un d'entre vous leur dise: Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ?, nous dit l’apôtre Jacques [chap. 2 v.15-16].
Cette situation inédite en France a semble-t-il réveillé la charité dans quelques consciences. Comme dans la ville de Bobigny, qui jeudi dernier, a annoncé l’annulation des loyers du mois d’avril de 4000 locataires de son office public de l’habitat (OPH), pour « privilégier le pouvoir d’achat des familles », a rapporté plusieurs médias dont L’Express.
Un geste qui rappelle celui de Michelle et Joël Kérisit, ce couple de propriétaire en Charente-Maritime qui avait décidé de diviser par deux le loyer de leur quatre locataires jusqu’à la fin du confinement, la plupart d’entre eux exerçant une profession libérale.

« Une part conséquente de la population balbynienne est composée de bénéficiaires de minimas sociaux, de personnes sans-emploi ou de précaires tirant leurs revenus de 'petits boulots'. Le Covid-19 et le confinement ont donc eu des effets conséquents sur l'équilibre économique de nombreuses familles », a expliqué la mairie de Bobigny dans un communiqué. Qui entend supporter 50% de cette exonération collective soit un coût de 1,6 millions d’euros, laissant le reste à la charge de l’OPH de Bobigny. Mickael Alves, collaborateur du maire sortant Stéphane De Paoli, a précisé qu’un conseil municipal se réunira en juin pour acter cette décision, rapporte l’Express.

Si c’est un vent de soulagement pour toutes ces familles modestes et précaires, pour certains comme le directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, Manuel Domergue, cette annulation serait démesurée car la plupart des locataires n’auraient pas de baisse de revenus, et cela conduirait à une crise économique bien plus importante pour les bailleurs sociaux, bien que M. Domergue se dit favorable à un dispositif d’aide pour les personnes en difficulté.
Peut-être les loyers auraient-il pu être simplement divisés de moitié, selon lui ? Mais une chose est certaine, ce sera un bon bol d’air qui va soulager toutes ces familles dont le quotidien serait déjà fort pénible depuis longtemps. Et sur le même élan de solidarité, la Seine-Saint-Denis Habitat a aussi mis en place une cellule sociale qui étude les situations au cas par cas, ayant déjà accordé un étalement de loyer à plus de 800 foyers.

Partage ton pain avec celui qui a faim, Et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile; Si tu vois un homme nu, couvre-le, Et ne te détourne pas de ton semblable. [Esaïe 58 v.7] C’est avec amour, bonté et unité que nous pourrons traverser cette crise qui frappe tout le monde, du gouvernement au petit commerçant. Alors comme nous dit la Parole du Seigneur, ne détournons pas nos regards du pauvre, de l’opprimé, de notre voisin éprouvé, et apportons toute l’aide que nous pouvons, ainsi sera notre bénédiction.