Brésil : un candidat à la présidentielle poignardé lors d’un bain de foule

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Politique

Le 7 octobre prochain aura lieu le premier tour de l’élection présidentielle au Brésil et comme toute élection, celle-ci n’est guère exempte de remous, dérapages et scandales.
Si on le connaît pour ses belles plages, son excentrique carnaval, le Brésil a aussi malheureusement la fâcheuse réputation d’être un pays où sévit la violence. Pourtant, même pareil acte reste rare lors d’une campagne présidentielle.

La victime; un député d’extrême droite

Favoris du premier tour de la présidentielle, le candidat et député d’extrême droite, Jair Bolsonaro, 63 ans, a été victime ce jeudi 6 septembre, d’une attaque à l’arme blanche, alors qu’il s’accordait un bain de foule dans une rue bondée de la ville de Juiz de Fora, située à trois heures de route de Rio de Janeiro.
A l’heure de la technologie, nul n’aurait manqué l’occasion de filmer le passage du candidat. Sans surprise, l’agression, elle aussi, fut capturée en image et relayée sur les réseaux sociaux.

Vêtu d’un tee-shirt jaune, juché sur les épaules de partisans, le candidat saluait la foule quand soudain un homme a tendu son bras et le poignarda violemment sous le thorax. Immédiatement, les images montrent le député s’effondrer en arrière, grimaçant de douleur, avant d’être aussitôt évacué à l’hôpital.

Il faut dire que malgré son avance dans les sondages, Jair Bolsonaro, du Parti social libéral (PSL) et ancien capitaine de l’armée, ne fait pour autant pas l’unanimité dans ses discours et positions, ponctués de racisme, d’homophobie et de préjugés incessants à l’encontre des femmes et de la religion. De plus, il serait publiquement partisan de la dictature militaire qui a sévi au Brésil de 1964 à 1985, regrettant qu’il n’y ait pas eu plus de morts à l’époque.
Des propos intolérables et pour lesquels le député doit prochainement comparaître devant la Cour suprême pour incitation à la haine et au viol. Car Jair Bolsonaro aurait également déclaré à plusieurs reprises que la police devrait pouvoir avoir le droit d’ouvrir le feu sans limite sur tout criminel et trafiquant de drogue.

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L’agresseur ; un militant de gauche

Un personnage qui a de quoi enrager ses opposants, à l’instar de son agresseur, un homme de 40 ans qui aurait milité au sein du parti de gauche PSOL de 2007 à 2014 et pour qui c’en était trop.
Immédiatement arrêté par la police, le suspect, qui portait « un couteau enveloppé dans un tissu », aurait déclaré, selon le rapport de la police militaire du Minas Gérais « que l’attentat avait été motivé par des raisons personnelles, que nous n’avons pas pu comprendre (…) il disait aussi à certains moments qu’il avait agi sur l’ordre de Dieu ».
Des déclarations confirmées par son avocat, Me Pedro Augusto Lima Possa qui a déclaré aux médias que son client lui a assuré avoir agi « pour des motifs religieux, de type politique et également en raison des préjugés que montre Bolsonaro à chaque fois qu’il parle de race, de religion et des femmes. »

Opéré d’urgence

Jair Bolsonaro, dont l’état est stable, a présenté « une lésion à l’abdomen qui a été provoquée par un instrument tranchant », a déclaré l’hôpital Santa Casa de la ville de Juiz de Fora. Après son intervention chirurgicale, les médecins ont précisé lors d’une conférence de presse, qu’il avait « trois perforations graves à l’intestin », ce qui a provoqué une hémorragie interne. Il avait perdu, certes, beaucoup de sang, mais fort heureusement, ses jours ne seraient plus en danger.

Cette attaque a vivement été condamnée par toute la classe politique, ainsi que par le chef de l’Etat Michel Temer, qui a requis auprès du Ministre de la Sécurité, Raul Jungmann, « un renforcement de la sécurité des candidats et une enquête rigoureuse », car « il est intolérable de voir que dans un Etat démocratique il n’est pas possible d’avoir une campagne normale. »

Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère; car il est écrit : A moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur. [Romains 12 v.19 - La Bible]

Si la colère et a fureur qui ont animé l’agresseur peuvent être parfaitement compréhensibles, face aux déclarations et agissements de M. Bolsonaro, toutefois son acte s’apparente à une vengeance qui n’appartient qu’à Dieu qui juge chacun selon ses actes. Ce même Dieu pourtant à qui il croit obéir.
Ce qui nous amène, à l’exemple de ce malheureux, à constater qu’une majorité de personnes croyantes, confond la croyance et la foi. La frontière est peut-être mince mais cruciale. Car la croyance nous conduit dans une profonde conviction du bien-fondé et de la justice de nos actes, et ce même des plus mauvais, une perception erronée et mystifiée. Christ le dit si bien lorsqu’il annonça qu’ « ils vous excluront des synagogues, et même l’heure vient où quiconque vous fera mourir croire rendre un culte à Dieu » [Jean 16 v.2 - Bible].
Ainsi devant la grande méchanceté de l’Homme, sa haine et ses actes répréhensibles, n’ayons foi qu’en la justice de Dieu pour surpasser la colère et ainsi ne pas tomber dans des travers voire mortels et succomber à notre tour au mal environnant.

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Audrey Wolber

Artistes Press

Artiste ~ Chantre 🎼🎤Journaliste & Correctrice chez Artistes Press 📇🗞📰 ~ Entrepreneuse 👩🏽‍💻

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