Benjamin Griveaux, évincé de la course à la mairie de Paris par des vidéos intimes

La théorie du complot est plus que plausible dans l’affaire Benjamin Griveaux, député et ancien porte-parole du gouvernement, membre du parti La République En marche (LREM), fondé par le président Emmanuel Macron. Benjamin Griveaux réussit à obtenir l’investiture de son parti qui le porta vers le haut pour sa course électorale vers la Mairie de Paris. Malheureusement, ses rêves se sont effondrés. Des vidéos compromettantes lui ont coupé l’herbe sous le pied. En effet, nul n’a pu échapper au scandale médiatique de ces derniers jours qui arriva par le biais de vidéos à caractère sexuel révélant les infidélités du député avec une étudiante en droit, Alexandra de Taddeo. Benjamin Griveaux dut se résoudre à retirer sa candidature, afin de protéger sa famille contre la violence de cette déferlante médiatique. « Je ne souhaite pas nous exposer davantage, ma famille et moi, quand tous les coups sont désormais permis ».
Contre toute attente, ce sont des messages de soutien et d’encouragement de la part de la classe politique qui sont adressés à Benjamin Griveaux, notamment via Twitter, relaye Inrockultiples. Beaucoup dénoncent une pratique malsaine visant à attaquer l’intégrité du député alors en course électorale.

« Insoumis, ne participez d'aucune façon au règlement de compte dont Benjamin #Griveaux fait l'objet. La publication d'images intimes pour détruire un adversaire est odieuse. Refusons le naufrage voyeuriste de la vie publique du pays. Non, tous les coups ne sont pas permis. », twitta Jean Luc Mélonchon.
« La politique, ce n’est pas cela. Personne ne mérite de voir son intimité livrée aux yeux du monde. Rien ne justifie la jubilation crasse de l’humiliation publique. L’inhumanité et la brutalisation des débats ne sont pas une fatalité. Nous méritons toutes et tous mieux. », déclara David Cormand, député Européen écologiste.
« Peu importe ce qu’on pense de Benjamin Griveaux aujourd’hui, cette histoire est profondément dégueulasse, et inquiétante pour la suite. La politique, cela ne doit pas, cela ne peut pas être ça. Ressaisissons-nous collectivement ou nous allons tous nous noyer dans la fange. », exprima Raphaël Glucksmann, député Européen de Place publique.
Mais le plus grand soutien du député serait son épouse, Julia Minkowski, une avocate réputée du barreau de Paris. « Julia a été impériale. Un vrai roc », affirma la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, rapporte Purepoeple.

Tout comme les pasteurs, les politiciens se doivent d’être intègres

Au même titre que les représentants de l’Église, à qui l’évangile recommande une vie menée dans la plus grande moralité, en privé comme en public, l’on attendrait cette même exigence de la part de nos politiciens qui font figure de modèles, bien que leur fonction soit incomparable.
Cette parole est certaine: Si quelqu'un aspire à la charge d'évêque, il désire une oeuvre excellente. Il faut donc que l'évêque soit irréprochable, mari d'une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement. [1 Timothée 3 v. 1-3 Bible]

Ce verset décrit bien ce à quoi s’attend une grande partie de la population. Au risque de voir les politiciens, tout comme les révérends qui usent de tromperie en médiatisant une image et une famille modèle, publiquement lapidés, lorsque ce qui devait rester caché, tels des faits d’adultère par exemple, est révélé au grand jour. Dans notre cas, l’on peut parler d’une dénonciation faite par un justicier politique, Piotr Pavlenski, voulant dénoncer l’imposture des politiciens qui prônent de bonnes valeurs pour attirer la compassion, mais ne les mettent pas en pratique. L‘enquête en cours cherche à présent à déterminer s’il aurait agi seul, ou avec la complicité de sa compagne la fameuse Alexandra de Taddeo et une tierce personne.

Piotr Pavlenski, la bête noire des politiques ?

Piotr Pavlenski est un homme engagé, bien connu en Russie, son pays natal, pour ses mouvements de contestation très osés, et ses prises de position. Il définit ses combats comme étant de « l'art politique" contre "l'individu réduit à l'état de bétail par l'Etat, la propagande et les instruments du pouvoir », rapporte le Point. Très apprécié par les mouvements d’opposition Russes grâce à ses actions d’artiste « coup de bien »,« Sa première vie russe a été émaillée de "performances" choc virant souvent à l'auto-mutilation : peau des testicules clouée sur les pavés de la place Rouge, bout d'oreille coupé ou lèvres cousues en soutien au groupe contestataire Pussy Riot. En novembre 2015, déjà, il incendie l'une des portes de la Loubianka, le siège historique des services de sécurité russes en plein coeur de Moscou. »

Son expression pour la contestation politique lui a valu de fuir son pays avec son ex-épouse vers la France où il demanda l’exil en 2017. Arrivé en France, Piotr s’implique dans la vie politique Française. « L'activiste a déjà eu affaire à la justice française quand il avait incendié en octobre 2017, la façade d'une succursale de la Banque de France sise place de la Bastille, un contre-sens historique selon lui. »
Mis en examen, il aurait déclaré lors de son procès en janvier 2019, que la France ne lui a pas accordé l’asile, imposant la condition qu’il cesse son art politique. À présent, Piotr est à nouveau mis en examen avec sa compagne actuelle, pour avoir divulgué les vidéos intimes de Benjamin Griveaux.

En effet, avant sa rencontre avec l’artiste russe, la jeune femme de 29 ans entretenait une liaison avec Benjamin Griveaux qui se serait terminé. Pourtant, Alexandra de Taddeo nie toute implication et ignore comment son conjoint eut possession des vidéos. En effet, Benjamin Griveaux avoua aux autorités avoir envoyé à Alexandra des vidéos sur Messenger, programmées pour s’effacer au bout d’une minute. Cette dernière aurait donc entrepris de les enregistrer, rapporte 20 minutes. L’enquête tente alors de démêler s’il s’agit d’un règlement de compte ou d’un réel complot politique car dans cette affaire un autre nom est révélé, celui d’un avocat Juan Branco, proche de Piotr et farouche opposant du parti d’Emmanuel Macron. D’après les nouvelles informations Piotr aurait avoué avoir volé les photos à l’insu de sa compagne afin de les publier. « Pornopolitique c’est ma démarche artistique. Les gens avaient besoin de ça, ils pouvaient regarder, ils commençaient à lire tout de suite, ça été un nouveau média dont les gens avait besoin », expliqua-t-il lors d’une récente interview.

Prions pour nos politiciens