Après les Gilets Jaunes, les lycées de France reprennent le flambeau des mobilisations

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Education

Chaque quinquennat a son temps de crise politique et sociale. Cependant, ce gouvernement s’inscrit parmi ceux qui enregistrent des mouvements sans précédent. Notamment, depuis ce mois de novembre 2018, où alors que les gilets-jaunes grognent encore, c’est au tour des lycées de France de faire front au gouvernement. En effet, quand les élèves manifestent leur mécontentement à l’égard de la plateforme d’orientation « ParcourSup », mise en place depuis septembre 2017, éjectant le précédent système nommé « Admission Post-Bac », ainsi que l’inégale réforme des lycées; les professeurs se mêlent aux jeunes, grèvent à leur tour en soutien aux lycéens et dénoncent ce qu’ils ne cessent de décrier, les suppressions inévitables des postes.

Le mouvement des gilets-jaunes est loin d’être arrivé à son terme, bien que le Président ait décidé de lâcher du lest sur les économies de la France. Nous avons été nombreux à regarder le discours très emphatique du président Macron, ce Mardi 11 décembre sur la chaine Nationale. Où il donna raison au peuple en annonçant 5 mesures qui devront apaiser la colère générale. Dont l’augmentation du Smic à hauteur de 100 euros, la défiscalisation de la prime d’activité ainsi que la fin de la hausse de la Contribution Sociale Généralisée des retraités, entre autres. Cependant rien n’est encore gagné, la France ne décolère pas pour autant. Car hormis les gilets-jaunes, c’est au tour des universités de faire savoir leur colère, en dénonçant l’augmentation des frais universitaires pour les étudiants étrangers. Un sujet sur lequel nous avions d’ailleurs consacré un billet intitulé « Frais d’inscription élevés pour les étudiants étrangers ; l’État fait-il le tri des nationalités ? » Mais ce sont les lycéens mobilisés contre la réforme des lycées proposée depuis février 2018 par le ministre de l’éducation, qui sont les plus enragés en cette fin d’année. D’autant plus qu’ils manifestent contre cette réforme depuis son annonce publique.

Les lycéens en colère demandent le retour de l’ancien système

Cela fait bien longtemps que la France laisse entretenir les différences sociales au niveau de l’éducation entre le choix des élèves venant d’une classe sociale moyenne ou pauvre, et ceux des milieux plus aisés. Cette problématique réside dans la différence existant depuis toujours entre les établissements de milieux plus favorables et ceux de milieux défavorisés. En effet, notre système scolaire est en proie à une véritable inégalité, dénoncée depuis toujours par des enseignants toujours plus lésés. L’heure pour les lycées de France de faire la Une de l’actualité a sonné, depuis ces derniers jours. Les élèves reprirent le flambeau des mobilisations dans les rues en y mettant la même fureur que déployèrent les gilets-jaunes. À en croire les accrochages entre lycéens et forces de l’ordre, casses, incendies de poubelles devant les établissements, et de voitures, blocus des établissements, arrestations, et bien d'autres faits de violence que l’on peut également attribuer comme à leur accoutumé à quelques parasites venant uniquement « foutre le souk ».

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En effet, des mouvements de grève ont déjà annoncé la couleur des manifestations à très haute tension, à Marseille, Aix-en-Provence ou certaines régions d’Ile-de-France telles que Mantes-la-Jolie la semaine dernière. Aujourd’hui, la ville de Toulouse entre dans le cortège.
Au même titre que l’augmentation des frais d’inscription qui vise très clairement à faciliter l’enseignement aux étudiants de classes sociales aisées; la raison des mobilisations des élèves et enseignants serait liée à la réforme des lycées, dite inégale du fameux ParcourSup, présentée en février 2018 par le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer.

Quelle est donc cette problématique entachant « l’école de la République » ?

Pour mieux comprendre le problème, ce qui doit être retenu est que le nouveau bac comportera moins d’épreuves mais plus de contrôle continu. La problématique réside donc dans ces contrôles continus qui se feront selon les établissements, leurs moyens et leurs environnements, rapporte France Info.
« La France est en effet déjà 'championne' des inégalités scolaires, et cela pourrait empirer. Car les épreuves nationales existantes ont au moins le mérite d'évaluer tous les élèves sur les mêmes sujets, quand le contrôle continu dépend plus des enseignants, des établissements et de leur environnement », précise France Info. « Le diplôme obtenu en Seine-Saint-Denis ouvrira-t-il les mêmes portes que celui obtenu à Henri-IV ? », s'interroge en parallèle Alternatives économiques. Quant à Claire Guéville, professeure d'histoire-géographie en lycée et secrétaire nationale du syndicat Snes-FSU, elle affirme sur France Info que « Partout où cela a été mis en place, on a observé un creusement des inégalités » . Différentes réponses à la question « Pourquoi la réforme du baccalauréat inquiète certains profs », un article publié par le même journal.

En effet, alors que les élèves de seconde de cette promotion 2018, s’engagent pour valider le nouveau système du baccalauréat en 2021, les professeurs tentent de taper du poing sur la table car cette réforme des lycées entrave non seulement l’enseignement des lycéens, mais également, fera perdre bon nombre d’emplois. Pour cause, le tronc commun à tous les lycéens, d’une durée de 16 heures, qui remplace dorénavant les filières de Science (S), Economique et Social (ES), et Littérature (L), comporte la philosophie, le Français, deux langues vivantes, l’histoire-géographie, et l’éducation physique et sportive EPS. Quant aux cours de Science de la vie et de la terre, de mathématiques et de physique-chimie, ils sont redéfinis sous la forme d’un enseignement renommé « humanités numériques et scientifiques ». ll n’y a donc aucun moyen présentement de permettre aux élèves en difficulté d’être mis sur le même pied d’égalité si à ce jour, certaines matières se verront réduites à quelques heures, et par la suite, seront validées en contrôle continu pour leur examen de bac. « ‘On voit venir gros comme une maison un bloc de trois heures que l'on devra répartir entre la SVT et la physique-chimie’, s'inquiète Vincent Parbelle, président de l’Union des professeurs de physique et de chimie. Ce qui annonce des nombres d’heures d’enseignement réduits ».

Cette réforme des lycées qui devait mettre tous les élèves sur un même pied d’égalité selon le rapport du nouveau baccalauréat rédigé par Pierre Mathiot et remis au ministre de l’Éducation, serait en réalité un système qui maintiendra les élèves en difficulté, dans le désarroi total. Ceux en difficulté ou ne recevant pas les mêmes qualités d’enseignement que les établissements de milieux favorisés ne pourront bénéficier d’un meilleur cadre d’enseignement et de suivi. Ce qui aura pour don de créer un véritable faussé entre les élèves. C’est alors qu’entre en jeu la fameuse plateforme d’orientation détestée par les élèves et professeurs, ParcourSup. Cette plateforme participera à scinder en deux les élèves ayant les meilleures moyennes et bulletins scolaires, pour les placer automatiquement en haut de la pile des demandes d’admissions universitaires. Il s’agit donc d’un tri voulu par le gouvernement de M. Macron, pour permettre aux universités de choisir tout d’abord les meilleurs éléments. Ce qui n’était le cas avec l’ancienne plateforme d’orientation Admission post bac. Où tous les élèves aux faibles, moyennes, ou bonnes notes confondues avaient leurs demandes considérées sans être sélectionnées par ordre croissant de notes.

De surcroît, il est imposé aux élèves de choisir des couples de spécialités en terminale. Entre langues et littérature étrangère, art, histoire-géographie et géopolitique, littérature et philosophie, mathématiques, physique-chimie, sciences économiques et sociales, et sciences de la vie et de la terre. Des couples de spécialités qui une fois encore, pénaliseront certains élèvent voulant intégrer un établissement qui sélectionne en fonction d’une matière spécifique. « Les enseignants réclament la possibilité d'assembler SVT et mathématiques. En prépa biologie par exemple, les élèves sont recrutés sur leur niveau en maths, il faut donc assurer ces deux matières au même niveau », détaille France Info.

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Mais le plus gros du problème à propos des inégalités de cette réforme des lycées serait l’épreuve à l’oral du baccalauréat. Qui une fois encore, « stigmatise les plus défavorisés » selon HuffPost. Ce grand oral nommé « Oral de maturité » serait une épreuve de 20 minutes qui aura pour but d’évaluer les compétences de la prise de parole en public.
« … l’aisance à l'oral n'est pas une compétence des plus banales. Apprendre à parler c'est apprendre à penser, et toutes les classes sociales ne sont pas à égalité lorsqu'il s'agit d'exprimer une idée à l'oral, ce qui risque bien de porter un coup de plus à l'égalité des chances dans l'école de la république. Car l'aisance à l'oral n'est pas une compétence inée, mais qui s'apprend et face à laquelle on n'est pas égaux. Et dans ce sens, si l'oral doit prendre sa place dans le dispositif nouveau du baccalauréat, il est indispensable de préparer les élèves de façon à compenser les différences de niveaux entre les jeunes plus défavorisés et ceux des milieux où on parle correctement le Français, où l'on y a appris le goût de la lecture, du verbe et de la joute verbale. Pour ne pas que cette mesure, au bon sens apparent, ne se transforme comme souvent dans la politique de notre gouvernant, en un élément de plus du déterminisme social que l'on souhaite nous imposer. »

Qui n'a point égard à l'apparence des grands Et ne distingue pas le riche du pauvre, Parce que tous sont l'ouvrage de ses mains ? [Job 34 v.19 Bible]

Selon un regard évangélique, l’on peut dire que ces fractures sociales voulues dans l’enseignement sont loin de ce que les valeurs évangéliques défendent. Tout comme la Bible tint maintes fois à le souligner, l’enseignement est l’élément qui structure et définit l’Homme. Il lui donne les bases intellectuelles nécessaires pour son développement. Mais que dire lorsque cet enseignement est utilisé pour instaurer un nouvel ordre inégalitaire entre les Hommes ? Quelle est donc la volonté du gouvernement derrière cette manigance découverte par le peuple ? Cherche-t-il à ériger une société dont le mérite serait d’encenser les meilleurs et laisser pour compte ceux qui ont réellement besoin d’aide ? Il faut dire que l’image de cette société redessinée par nos gouvernements n’est que peu gratifiante. Car l’on peut soupçonner un fort esprit d’égoïsme bien dissimulé derrière ces réformes des lycées, qui semblent vouloir en réalité, miser leur espoir sur les profils d’élèves qu’ils jugeront par leurs notes et leurs classes sociales, être les acteurs de la France de demain.
Néanmoins, on ne peut nier que ce système élitiste était déjà bien établi avant le quinquennat Macron, mais sous une forme moins radicale et définitive que celle qui nous est imposée présentement.

« Voici encore ce qui vient des sages: Il n'est pas bon, dans les jugements, d'avoir égard aux personnes. » [Proverbes 24 v.23 Bible]. En effet, quelle que soit la conjoncture d’un pays, choisir de favoriser certains et mépriser d’autres est mal. Car la parole appelle au jugement ce genre d’exaction. Par le fait que l’Éternel Dieu considère toute sa créature, et accorde le soleil à tous les Hommes. Nos leaders se doivent alors de marcher selon les valeurs du Seigneur, de peur que leurs décisions prises sans la sagesse d’en haut, entrainent nos sociétés dans un gouffre dont il sera difficile d’en sortir. « La sagesse d'en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie. » [Jacques 3 v.17 Bible]
En effet, croyants ou non, nous sommes bien nombreux à attester que notre monde est régi par un système aux valeurs des plus pervers et nuisibles pour l’Homme. Un système social qui ôte toute miséricorde et espoir, dans notre cas aux jeunes étudiants, en difficulté scolaire, ou de milieu social défavorisé.

Toutefois, si la Bible dit également qu’on donne à celui qui a, elle préconise également d’avoir de la miséricorde et faire preuve de justice aux prochains qui ont besoin d’aide. Il s’agit là de faire preuve d’amour, ou du moins de compassion pour son prochain. Ce qui laisse alors sous-entendre que nos gouvernements sont en grave perte d’humanité dans ces temps de la fin, où les racines de l’antéchrist font germer les premiers feuillages. À l’heure pour les croyants de considérer cette crise sociale comme signe de la fin, et de prier pour le salut des âmes et le retour du règne de Dieu.

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Wissa KOLOLO

Artistes Press

Journaliste, 🎶 Chantre, Auteur, Maquilleuse, Styliste/Modéliste & Couturière, Conseillère en Image👗📸 ~ Entrepreneuse

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