Aïssa Doumara, militante contre les mariages forcés, lauréate du prix Simone Veil

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Noyau de vie

Quand le vendredi 8 mars la femme était à l’honneur, la camerounaise Aïssa Doumara Ngatansou 46 ans, fut honorée en recevant le prix Simone Veil. De la main de notre cher président Emmanuel Macron à l’Elysée, cette récompense lui fut attribuée pour « des actions partout dans le monde en faveur des droits des femmes. » Un combat pour la dignité de la femme qu’elle mène pour permettre à chacune de vivre la vie qui lui est destinée. A ce prix s’ajoute une prime de 100 000 euros qui s’inscrit dans ces mêmes actions que la célèbre Simone Veil a pu entreprendre de son vivant. Dans « le cadre de la diplomatie féministe de la France, contre les violences sexistes et sexuelles, l'excision, les mariages forcés, pour l'accès à l'éducation des filles et des garçons, pour l'émancipation économique des femmes »

Son témoignage parle de ce choix difficile qu’elle a dû prendre pour vivre une autre vie que celle destinée aux jeunes filles de 15 ans au Cameroun. Si du haut de ses 15 ans, on lui imposa un mariage, son projet de continuer ses études et sa décision d’emprunter un tout autre chemin opposé à ses coutumes, firent naître en elle ce besoin de s’engager, protéger et aider chaque fille et femme à ne vivre aucune violence, ou encore de n’« être obligée de faire la volonté de quelqu’un d’autre ». Et malgré les fortes oppositions de sa belle-famille, elle continua coûte que coûte ses études, plus qu’indignée et révoltée par ce genre de pratique, elle entreprit des études secondaires jusqu’au baccalauréat ; battue par son mari, elle finira par fuir son foyer.
Armée d’un courage et d’une force, elle brava l’impossible contre la vie destinée aux jeunes filles de sa région ou d’autres pays où les coutumes et les traditions ont tracé l’avenir de plusieurs d’entre elles. Tandis que sa détermination et son ambition de faire plus l’ont poussé à tenir tête, ses actions s’inscrivent aujourd’hui aux côtés de tous ceux qui ont osé se révolter et s’opposer à tout ce qui brave la dignité de l’Homme ; Rosa Parks, Nelson Mandela, Malcolm X et bien d’autres noms qui ont écrit une grande histoire, des légendes dont le message continue à être propagé et inspire encore beaucoup à défendre et combattre pour la cause des démunis. Nous parlons également de ces personnalités dans la Bible qui au péril de leur vie ont travaillé pour que nous parvienne la bonne nouvelle de Christ, répandue dans chaque ville pour que l’amour et la paix de Dieu soient au milieu de tous.

Si défendre les opprimés, soutenir les veuves et les orphelins, sont bien ces causes et ces actions auxquelles l’Eternel Dieu prend plaisir, l'attention et les actes d’Aïssa méritent en effet le prix qui lui a été attribué. Co-fondatrice de l’antenne de l’Association de lutte contre les violences faites au femmes dans la ville de Maroua, son travail s’est étendu à porter secours aux jeunes filles et femmes victimes de l’insurrection de Boko Haram qui siège dans les régions nord du Cameroun; avec entrain et efficacité, elle gère les nombreux cas qu’elle rencontre dans les centres de l’ALFV.
Mais lors de sa remise de prix, elle partagea deux histoires qui l’auraient, semble-t-il, bouleversé. Celle d’une jeune fille âgée de 12 ans dont le mariage a été organisé la veille de son entrée en classe de sixième, et celle de cette jeune femme de 20 ans forcée de boire le sang de son fils et de son époux tués par des hommes de Boko Haram. Au cours de son discours, elle expose l’énorme travail opéré avec l’association dans la vie de ces deux jeunes personnes, résultant notamment sur l’annulation du mariage de la jeune fille de 12 ans et le rétablissement de la jeune veuve.

Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. [Galates 6 v. 2]

Plus ou moins considérée dans certains pays, la femme fait face à des contraintes de vie éprouvantes. Victime à une époque du mépris des autres, contrairement à son frère, Aïssa développa en elle cette intention de lutter contre les différences et abus menés envers les femmes. Si ses actes ont pour objectif de donner de l’espoir à ces femmes et jeunes filles, ils sont aussi un moyen de les aider à réaliser ce qu’elles souhaitent sans être limitées ou réduites à faire ce qu’elles n’approuvent. La Parole de Dieu nous relève que nous ne devons qu’amour et attention envers notre prochain, ainsi Aïssa s’est donnée comme principale mission de partager l’information pour sensibiliser dans le but de changer les législations.
« Nous voulons que ces personnes parlent elles-mêmes de ce qu'elles ont vécu. Avant, on reportait les témoignages de ces personnes et on interprétait ; on publiait soit pour sensibiliser la communauté sur ces maux, soit pour faire le plaidoyer auprès des décideurs pour qu'ils changent les textes. Mais maintenant on vit directement la réalité ».

Chaque année plus d’un milliers de femmes trouvent secours auprès de l’association qui les aide à reprendre goût à la vie après les difficultés rencontrées, mariages forcés, viols, etc. L’ALFV travaille également en partenariat avec d’autres ONG pour porter soutien aux femmes victimes d’abus sexuel par Boko Haram. On ne peut que féliciter le travail mené par cette association, et l’engagement d’Aïssa Doumara dans cette démarche qui a certainement transformé la vie de plusieurs femmes. L’intérêt de cette camerounaise en faveur de l’épanouissement de ces femmes nous montre en effet qu’il y a encore beaucoup à faire dans ce monde où règne une forte inégalité sociale. Et là où résident encore certaines problématiques qui empêchent toute une population voire une nation de se développer, puisse l’Eglise prier et intervenir afin que tous prennent part à la sérénité que Dieu a à nous offrir dans nos vies. Et puisse le Seigneur bénir cette association ainsi qu’Aissa Doumara dans l’oeuvre dans laquelle elle s’est engagée.

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Perla Kouam WAFFO

Artistes Press

Assistante de rédaction chez 🗞📰 Artistes Press - Entrepreneuse

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