Après que certaines écoles l’aient banni de leurs
établissements, le voilà qui refait surface, l’uniforme.
Un sujet qui fit longuement réfléchir nos chers candidats
à la présidentielle. Notamment Marine Le Pen et François
Fillon, d’avis de faire imposer le port d’uniformes aux
écoles. La présidente du Front National viserait en premier
lieu les écoles primaires et collèges. La question reste
encore en suspens pour les lycées. Le but étant de
« réaffirmer le sens de l’effort et le respect de
l’autorité ». Mr Fillon, lui, aimerait « instituer
une tenue vestimentaire spécifique à l'établissement »,
comme le déclare son porte-parole, Damien Abad. « Il y
aura une liberté des établissements pour choisir la tenue ».
Pour les fashionistas cela risque d’être un sujet bien
délicat. Mais ceci étant la majorité des français serait
favorable au rétablissement de l’uniforme.
Quelques années auparavant, cette proposition fut suggérée
par Xavier Darcos; le sujet aurait été mis en avant suite
à un débat sur les signes religieux à l’école. M. Darcos
prévoyait un grand tee-shirt portant des inscriptions rappelant
aux élèves qu’ils ne sont pas à la rue. Son objectif était
de faire de cette tenue un moyen d’intégration pour les élèves.
Remontant dans le temps. 12 ans auparavant, les députés de
droite Nicolas Dupont Aignan, Valérie Boyer, Eric Ciotti et
Bernard Debré avaient déposé une proposition de loi pour but
d’imposer le port de l’uniforme. Selon eux « L'école de
Jules Ferry est devenue l'école des différences, de
l'indiscipline et parfois du rejet des valeurs de notre
République, comme en témoignent les réactions d'élèves dans
certains établissements à la suite des attaques terroristes
des 7, 8 et 9 janvier 2015 ».
Bien que certains voient cette idée comme une punition,
ou encore un manque de liberté, pour d’autres comme Alain
Vello, le port de l’uniforme est avantageux, en sorte qu’il
réduirait les inégalités sociales, restaurait l’autorité des
enseignants et résoudrait les problèmes des signes perceptibles.
Sans oublier que cela diminuerait également les violences,
raquettes, etc. Dont sont victimes certains enfants. Il est
bien vrai que l’idée de soumettre l’uniforme aux élèves, ne
peut être largement inconvéniente. Cela apporterait une discipline, certes.
L’uniforme, un « mythe nostalgique », n’a en fait jamais été obligatoire dans les écoles publiques françaises, du moins n’aurait jamais existé. Concrètement les élèves portaient des blouses mais de couleurs différentes, juste pour éviter de les tâcher avec l’encre violette, bien avant l'apparition des stylos à bic. « Il n'a jamais été question d'identité, de valeurs nationales ou de discipline », comme l'indique l'historien de l'éducation, Claude Lelievre. Cependant les établissements scolaires, internats, imposent en effet le port de l’uniforme, avec des rites républicains; levée de drapeau, la Marseillaise. La majorité des élèves sont issus d’une Zone d’Education Prioritaire, selon le dirigeant de l’internat de Sourdun, Bernard Lociciro. Pour les élèves, c’est un moyen d’éviter la tyrannie des marques, ainsi ce sont leurs compétences de travail qui sont mis en avant.
Un style qui plait bien
Une tenue, certes, stricte, mais pour laquelle certains élèves
ont pris goût en brandissant avec fierté les couleurs de leurs écoles.
« Au début, ils enlevaient tous leur uniforme pour rentrer dans
leur quartier le vendredi soir, aujourd'hui 80% le garde »,
remarque Jean-Rémi Girard, vice-président du Syndical National des
lycées et collèges (SNALC). Comme quoi, l’uniforme apporte ne
serait-ce qu’un peu de discipline même s’il ne règle pas certains
points. Pour le vice-président du SNALC, cela reste quelque chose
de vertueux, cependant les inégalités se retrouveront ailleurs,
notamment sur « les sacs à dos, les activités le week-end, les
vacances, les lieux d'habitation. » En réalité, pour lui, cela
ne résout en rien les difficultés scolaires que les élèves pourraient
avoir, comme par exemple les lacunes au niveau de la lecture pour
certains élèves de sixième.
Il s’agit là d’un sujet assez mitigé, portant, certes, des avantages
au niveau de la discipline, du respect. Ses inconvénients laissent
planer le doute sur l’intégration des élèves et les inégalités qui
malheureusement demeureront. Selon Frédérique Rolet, secrétaire
général, porte-parole du syndicat de Snes, l’uniforme crée également
des inégalités entre établissements. Selon elle, il faudrait d’abord
régler le problème de « mixité sociale » ou de
« remplacements des professeurs » pour rétablir l’égalité entre
établissements, « et pour le sentiment d’appartenance, mieux vaut
associer les élèves à des projets ou à des conseils de vie de
l’établissement », a-t-elle approuvé.
Nous pouvons, au vu de toutes ces observations, conclure que
l’uniforme aux valeurs disciplinaires n’est guère la solution aux
inégalités, qui peuvent être perçues autrement. Des inégalités qui
existent depuis. Idem du côté apprentissage scolaire et même
violences scolaires.
Remarquons tout de même que six ans en arrière, 78,8% des parents
étaient favorables à son rétablissement.
Mais notons chers lecteurs, que toute discipline efficace nous vient du Saint-Esprit, dont Christ nous dit: « Mais le consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » (Jean 14 v.26) Qui dit toute chose, c’est bien toute chose. A commencer par l’amour, la justice, le respect, la soumission, la vérité, le travail, etc. Retenons ceci !
Perla Kouam Waffo
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