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“ Vous n’aurez pas ma haine ” Victime des attentats de Paris, Antoine Leiris choisit la voie difficile du pardon

« Pleurez avec ceux qui pleurent » [Romains 12 :15b]

Au moins 129 familles ont perdu un membre, un proche cette nuit du vendredi 13 novembre 2015, sous les balles des terroristes, à Paris et à Saint Denis. L’un d’entre eux, Antoine Leiris, journaliste chez France Bleu ne reverra plus son épouse, sa partenaire et meilleure amie, Hélène, la mère de leur fils, Melvil, âgé de 17 mois. Présente au Bataclan, Hélène n’aura malheureusement pas survécu au carnage perpétré.
C’est après trois jours d’attente interminable qu’Antoine Leiris a pu enfin, voir le corps de sa femme, lundi dernier au matin.

Une visite qui, contre toute attente, le soulagea dans un sens et le poussa à emprunter sa plume et adresser ses quelques mots aux auteurs de ces attentats, dans une lettre ouverte, publiée sur sa Page Facebook, puis partagée plus de 120 000 fois sur la toile. Une lettre dans laquelle, le veuf exprime un choix difficile, celui de suivre, avec son fils, le chemin le plus complexe, le plus long, le plus dur, celui de la réflexion, celui de la raison, celui du pardon. Nous avons désiré à notre tour, vous la partager.

Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son cœur.
Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’aie peur, que je regarde mes concitoyens avec un œil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore.

Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez jamais accès.
Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus forts que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus.

Des mots forts qui ont eu don d’émouvoir nombre d’internautes, encore très touchés par ces récents attentats. Le choix du pardon, de répondre à la haine par l’amour, Antoine Leiris l’explique, lors d’une Interview accordée à France Info.

Ça m’a fait beaucoup de bien de la voir, de me dire que le cocon existait encore, qu’on pourrait vivre encore tous les trois, quelque part qu’elle serait avec nous et à partir de ce moment-là les mots sont venus tous seuls… J’ai l’impression que c’est la meilleure réponse à donner. Ils n’auront pas ce qu’ils cherchent… Je continuerai à aimer la musique et à sortir et je continuerai à vivre parce que je ne veux pas que mon fils grandisse dans la haine, dans la violence ou dans le ressentiment.

S’il grandit là-dedans, il deviendra exactement ce que eux sont devenus : aveugles, violents, qui préfèrent les raccourcis aux chemins plus complexes de la réflexion, de la raison, de la culture, des gens qui refusent de voir le monde tel qu’il est c’est à dire magnifique. Tous ceux qui connaissaient Hélène vous diront qu’Hélène c’était d’abord des grands yeux, des yeux immenses qui lui mangeaient littéralement le visage, c’était son regard d’abord qui frappait et Melvil lorsqu’il est né, il est né les yeux ouverts, il est sorti du ventre de sa mère avec déjà les yeux ouverts et ce que je voulais dire c’est que je l’aiderai à les garder justement ouverts, ouverts sur la culture, ouverts sur les livres, ouverts sur la musique, ouverts sur l’art, ouverts sur tout ce qui fait voir le monde par un prisme qui est à l’opposé de celui par lequel les terroristes le voient.

Alors je ne voudrai pas avoir l’air d’être un surhomme parce que je ne le suis pas et parce que peut être que après-demain ou après-après demain je douterai de ce que j’ai dit à ce moment-là… peut être que je me laisserai tenter par moment aussi par la méfiance, par la peur, par la haine parce que… et bien je suis humain comme tout le monde… Hélène avait été très marquée par les attentats de janvier et c’était une des rares personnes que j’ai vu réagir avec autant d’humanité et avec autant de compassion pour tous. Je pense qu’on doit faire l’effort de choisir le chemin le plus complexe, le chemin le plus long, le plus dur, celui de la réflexion, celui de la raison, celui du pardon, celui de continuer à vivre. Peut-être que demain je douterai de cela et peut être que je ferai des erreurs, j’en ferai c’est sûr, mais au moins j’aurai cela en tête qui pourra me guider.

A la lecture de ces mots, nos prières s’élèvent une fois de plus vers le Seigneur, qu’Il soit le Consolateur de toutes ces familles endeuillées, et que ce pardon qu’il a insufflé dans le cœur de cet homme puisse se répandre également auprès d’autres. Car le Seigneur, Amour puissant qu’Il est, nous exhorte à répondre à la haine, par l’amour et à la méchanceté, par le pardon. Le véritable pardon, qui affranchit le cœur de l’emprise des rancunes et permet d’avancer, quoique dans un monde rempli de haine.

Par Audrey Wolber

Pensée

Dieu est Amour et c'est à cet Amour que vous devez vous agripper, à sa raison de nous aimer.

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