Etats-Unis : Eglise « noire » incendiée, symbole d’une politique sociale en déclin

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

Une église incendiée, et c’est l’ensemble du corps du Christ qui est touché… Dans la nuit du 2 novembre 2016, la communauté afro-américaine de Greenville dans le Mississippi, a découvert avec effroi, leur célèbre Eglise Baptiste, Hopewell, dévastée par les flammes. En plus de l’incendie, la bâtisse a été vandalisée, et sur sa façade on pouvait y voir un graffiti, en faveur du président élu : « Vote Trump ». Ce slogan, sans équivoque, nous renvoie à l’électrique campagne présidentielle, qui s’est déroulée Outre-Atlantique. Et c’est dans un climat austère et fébrile, que vint s’inscrire ce sordide incident, à quelques heures, seulement des élections présidentielles.

Hasard ou coïncidence? : Une campagne sous haute-tension

Cet incendie criminel a choqué bon nombre d’habitants, ainsi que les 200 membres de cette congrégation, majoritairement afro-américains. Dans une ville, où les champs de coton rappellent à leur insu un passé esclavagiste, encore ancré dans la conscience collective; L’Eglise Baptiste Hopewell, âgée de 111 ans, a eu un impact proéminent dans l’histoire de la lutte des droits pour l’égalité des noirs. En effet, elle a servi de lieu de rencontre pour les organisateurs pendant le mouvement des droits civiques, comme nous le relate ABC news.

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De nombreux acteurs de la scène politique se sont insurgés, marquant à la fois leurs indignations, leurs interrogations mais aussi leur soutien aux membres de cette assemblée. Mais cela n’est guère rassurant, surtout lorsque l’on sait que le mouvement, Ku Klux Klan, a apporté son soutien au président Trump, déjà qualifié de raciste. Bennie Thompson un démocrate, a réagi en déclarant que «le feu et les graffitis nous ramènent à une journée beaucoup plus sombre dans le Mississippi». Cette déclaration, fit sans doute référence aux évènements survenus dans les années 50-60, où des actes de vandalismes avaient été dirigés contre les Afro-américains, dans tout le pays, pour les dissuader de voter. Il rajouta que «Le message politique du vandalisme est évidemment une tentative d'influencer l'opinion publique en ce qui concerne l'élection à venir», et invita, par conséquent, sa communauté à ne pas se laisser intimider.
La question se pose alors, que symbolise l’incendie d’une église, dite ‘’noire’’? Le pasteur Bobby Jean Jones, qui a lui même été victime de ce type de crime, en 2015 en Caroline du Sud, y répond dans un article publié dans le Washington post. Précisant que « Mettre le feu à une église est un acte symbolique qui remonte à la reconstruction de l'ère du Sud, lorsque les églises servaient de centres des communautés noires ». Par ailleurs, le journal explique que dans une période où l’apartheid faisait rage, les églises étaient devenues à la fois des lieux de prière, mais aussi de rassemblement, afin de sensibiliser les noirs, dans la lutte des droits civiques. Au regard de ces explications, l’incident de Greenville, laissa peu de place à la thèse d’un acte criminel, isolé et anodin.

Devons-nous craindre, alors, dans cette Amérique patriotique, une guerre raciale et un retour au ségrégationnisme ?
Le maire de Greenville, Errick Simmons, qualifia cet incident comme étant «un acte odieux, haineux et lâche» et «une attaque contre l'église noire et la communauté noire». Kristen Clarke, présidente d'une association pour les droits civiques, tira la sonnette d’alarme et accusa cette élection de raviver les terreurs du passé. «La rhétorique toxique de ce cycle électoral qui continue de jeter un nuage sombre»; Dans le dessein d’accentuer les tensions raciales déjà présentes, dans une Amérique à fleur de peau.

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Hopewell church : La reconstruction

Loin de tous ces débats, le pasteur d’Hopewell Church, Carolyn Hudson, semblait plus préoccupé par la reconstruction de son Eglise, que par tous ces conflits interraciaux. A l’instar du prêtre Esdras, qui avait pour mission de reconstruire le Temple de Jérusalem et de restaurer l’autel des Holocaustes; Carolyn Hudson, a semble-t-il reçu la même mission, et la prend très à coeur. Elle a d’ailleurs affirmé que l’édifice sera rebâti, au même endroit, et dans son intégralité. Et rajouta : «Nous sommes attristés, mais nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment le Seigneur» [Romains 8 v.28]. Cette déclaration est d’autant plus vraie, que la communauté noire de Greenville s’est mobilisée, et un élan de solidarité s’est emparé des citoyens de la ville, mais aussi de toute l’Amérique. Une page a même été crée, Repair the Hopewell Baptist Church (Réparer l’Eglise Baptiste Hopewell), dans le but de collecter des dons. Qui seront reversés à l’Eglise pour financer les travaux.
«Vous aviez médité de me faire du mal: Dieu l'a changé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui[…] » [Genèse 50 v.20]. Voici un verset qui résume parfaitement cette situation.

Le(s) auteur(s) de cette attaque, s’attendait(aient) certainement à un apitoiement de la part des victimes et c’est pourtant tout le contraire qui se produisit. Gloire soit rendue à Dieu! Cette tragédie nous enseigne, et nous démontre que La Parole de Dieu est efficace, et que derrière les tribulations se cache souvent une grande bénédiction. Le tout étant de se remettre à Lui, et de le laisser nous diriger en toutes choses, car c’est Lui qui combat pour nous, en toutes circonstances.

La Rédaction

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