421 Corps retrouvés dans une fosse commune à Kinshasa (RDC)
Voilà une affaire qui vient ternir une fois de plus le mandat de Joseph Kabila, actuel chef de l’Etat de la République Démocratique du Congo et
plus encore du pays lui-même, qui peine à se redresser.
Il y a dix jours, les habitants de la commune urbano-rurale de Maluku, à Kinshasa, furent saisis par une odeur nauséabonde qui se dégageait de la
fosse commune avoisinante. Après avoir fait appel à la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco), l’on découvrit que l’endroit
regorgeait de corps. En effet, dans la nuit du 19 Mars, comme en témoignent certains habitants, un camion vint enterrer pas moins de 421 corps. Les
premiers rapports font état de 300 mort-nés ou foetus, 23 corps abandonnés, 34 indigents et 64 personnes non identifiées.
Cette annonce alimenta les rumeurs aux quatre coins du pays. Pour la population, la fosse abriterait les corps des victimes des manifestations
survenues dans la capitale les 19, 20 et 21 janvier en représailles à la modification de la loi électorale susceptible de maintenir Joseph Kabila au
pouvoir au-delà de la fin de son second mandat, en décembre 2016.
Rumeurs qu’ont vite fait de démentir les autorités, affirmant, de leur côté, que cette fosse commune avait pour objectif de désengorger la morgue
générale de la capitale, d’une capacité totale de 300 places.
Par ailleurs, le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Evariste Boshab Mabudj, vient confirmer que, suite à une enquête administrative menée par le Procureur, les corps retrouvés sont ceux d’indigents, longtemps gardés à la morgue centrale de l’hôpital général de référence de Kinshasa, qui ont été inhumés à la demande de la direction de la morgue par la mairie de Kinshasa. Il poursuit en affirmant que le nombre des victimes des manifestations de janvier dernier était « bien connu », se situant entre 27 et 42 disparus.
Mais la version officielle ne convainc guère la population sur place autant que la diaspora congolaise, qui s’est chargée de faire part de son
indignation, en allant légèrement saccager les bureaux de l’ambassade de la RDC à Paris.
Sommées de s’expliquer sur cette affaire, les autorités congolaises font aujourd’hui l’objet d’une enquête judiciaire ouverte à la demande du bureau
conjoint de l’ONU pour les droits de l’Homme en RDC, visant à identifier chacun des corps enterrés à Maluku. L’organisation de défense des droits de
l’Homme « Human Rights Watch », des associations congolaises ainsi que la Belgique demandent une enquête crédible, indépendante et efficace.
Et pour faire la lumière sur cette affaire, prouvant la bonne foi du gouvernement congolais, M. Boshab s’est engagé à autoriser l’exhumation des corps
pour les besoins de l’enquête.
Rappelons tout de même que plusieurs familles n’ont toujours pas de nouvelles des dépouilles de leurs proches décédés lors des affrontements de janviers dernier.
Toutefois, quelle que soit l’issue de cette enquête, il est d’éthique de rappeler que chaque vie humaine est sacrée, à respecter et à protéger.
Indigents, mort-nés, foetus ou victimes des affrontements, ces 421 personnes n’ont pas été inhumées comme il se devait.
Nos pensées les plus chères aux familles à qui nous ne pouvons qu’apporter cette parole : « L’esprit du Seigneur, l’Eternel, est sur moi, Car
l’Eternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé […] » [Esaïe 61:1].
Dans de telles circonstances, confortons-nous en Christ, notre juste justicier.
Pensée
La pluie a cessé, elle s'en est allée. Les fleurs paraissent sur la terre, elles résorbent les eaux du ciel en un filtre évitant de flétrir. Le temps alors de chanter la gloire du Seigneur est arrivé; un chant empreint d’une grâce opiniâtre et comme le figuier embaume ses fruits, et les vignes en fleur exhalent leur parfum, je fais entendre ma voix du haut des cieux; et d'un cœur plein de joie, je t’apporte tout ce que je suis sur le rocher de notre amour.