Etienne Tshisekedi s’est éteint !

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

L’opposition congolaise est orpheline. Son chef mythique, Etienne Tshisekedi, surnommé “Tshitshi” par ses partisans, s’est éteint ce 1er février 2017, à Bruxelles. Il avait 84 ans. Cela fait près de deux ans que le regretté “sphynx de Limete” bataillait avec la maladie. Devenu faible et vieillissant, une embolie pulmonaire l’aura finalement emporté. Au grand dam de ses fidèles partisans. Les combattants comme les parlementaires debout, qui réunissaient la majorité de la population congolaise et de la diaspora, pleurent aujourd’hui leur icône, leur Messie, pour certains. Il rejoint à présent l’histoire aux côtés des dirigeants ayant marqué la nation congolaise depuis son indépendance en 1960.

Face à un régime dictatorial et totalitaire, Etienne Tshisekedi a, jusqu’à son dernier souffle, brandi l’étendard de la liberté du peuple. Pilier du régime du dictateur Mobutu, il se mua en éternel opposant aux dirigeants en place. L’icône de la résistance et de l’espoir, dirigeait d’une main de fer, depuis Limete à Kinshasa, son fief, son parti politique l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). 34 ans de règne qui viennent de s’achever, pour un homme qui n’aura rien lâché, affirmant qu’il était le seul légitime à gouverner le plus grand pays d’Afrique francophone. Un pays qui n’a véritablement jamais palpé une gouvernance politique pacifique.
Et le peuple le suivait. Il faut dire qu’il avait un don remarquable pour mobiliser les foules. Sa voix résonnait particulièrement chez les délaissés de Kinshasa, qui n’hésitaient pas à défier les forces de l’ordre et mourir pour leur idole. Lui qui n’avait pour arme que sa parole.

Malheureusement, bien qu’elle ait porté ses fruits parmi le peuple, sa parole n’aura suffi à faire chanceler le gouvernement en place, nourri d’arrangements, complots, corruptions et trahisons. En 2011, il est battu à la présidentielle par Joseph Kabila, au cours d’un scrutin peint d’irrégularités et de fraude. Depuis, c’était lui, le président élu du peuple, rejetant avec fermeté la légitimité de Joseph Kabila. Qui sans s’arrêter là, poursuit ses machinations. Pour exemple, le 19 décembre 2016 signait la fin du second et dernier mandat du président Joseph Kabila, qui n’a voulu quitter le pouvoir, comme le stipule pourtant la Constitution. Les soulèvements et manifestions, quoique encouragés par l’opposant ont été telle à Kinshasa, qu’affaibli, Etienne Tshisekedi aurait même fini par accepter le dialogue, sous la direction de l’église catholique congolaise. Son parti négociait actuellement un partage du pouvoir avec le président Kabila, jusqu’à la prochaine élection, censée avoir lieu fin 2017. Un accord politique, maintenant Kabila au pouvoir, a finalement été signé en décembre 2017.

Son ascension politique

Né le 14 décembre 1932 à Kananga, au sein du modeste famille du Kasaï, il bouillonne aux heures de l’indépendance de la République Démocratique du Congo. A ses 27 ans, premier diplômé en droit de son pays, Etienne Tshisekedi marche aux côtés de Mobutu Sese Seko et rejoint sa politique dictatoriale qui durera 32 ans sur le rebaptisé Zaïre. 1965, il est propulsé au rang de Ministre de l’Intérieur. Partisan de ce régime, il ne manifestera aucune opposition à l’assassinat, survenu quatre ans plus tôt, de Patrice Lumumba, premier chef du gouvernement du Congo indépendant, ni de la pendaison de quatre politiciens en 1966, dénommés les “martyrs de la Pentecôte”. Mais très vite, la roue tourne, et le brillant politicien, ambitieux, mais tout aussi têtu et autoritaire, retourne sa veste et réclame aux côtés d’autres députés, la démocratisation du Congo. L’opposition démarre. Il dénonça les violations des droits humains, ce qui lui vaudra d’être traqué, arrêté et emprisonné par Mobutu. Des épreuves qui rendront ce nouveau “martyr” plus coriace et populaire que jamais.

Lorsque le Zaïre vit ses dernières heures, et que Laurent-Désiré Kabila s’empare du pays et s’autoproclame président de la nouvelle République Démocratique du Congo, Tshisekedi est convié à cette révolution. Mais farouche opposant de la prise de pouvoir par les armes, il décline et fait cavalier seul. Même s’il n’est jamais parvenu à conquérir le pouvoir, jamais il n’a cessé pour autant de dénoncer les dérives politiques de la dynastie Kabila. Mais la dégradation soudaine de son état de santé, le contraint à se retirer à Bruxelles, le 24 janvier dernier.

Le dernier espoir des congolais

En 2014, le “vieux” s’était retiré paisiblement dans sa maison à Wolowue-Saint-Pierre, à Bruxelles. On le disait fini, jusqu’à son retour à Kinshasa le 27 juillet 2016. Une arrivée aux airs du Christ adulé à Jérusalem. Des milliers de sympathisants l’ont accueilli comme un nouvel espoir pour accélérer le départ de Kabila. Malheureusement, aujourd’hui le “sphynx” nous a quittés et Kabila trône encore et toujours. Mais le peuple congolais doit savoir, qu’il n’est un espoir qui ne faillira jamais, et ce n’est qu’en Christ. Car que peut faire un Homme sans l’aide de Dieu ?
Nous reconnaissons et applaudissons le courage et la bravoure de ce brillant politicien, pour la défense du peuple. Mais voilà ce que nous dit la Parole de Dieu: “Béni soit l'homme qui se confie dans l'Eternel, Et dont l'Eternel est l’espérance!” [Jérémie 17 v.7].
La culture évangélique embrase depuis toujours la nation congolaise. A elle, alors, soutenue par l’Eglise à ne point relâcher la persévérance dans la prière. Retourner vers son Dieu. Car un peuple sur qui est invoqué le nom de l’Eternel obtient sa faveur et la guérison de son pays. L’Homme n’est que poussière mais la parole de Dieu demeure éternelle. Et autant que M. Tshisekedi s’appuyait sur sa parole et ses convictions, le peuple congolais détient à portée de main, une arme plus puissante, qui est la Parole de Dieu. Ainsi en ce jour, nous remettons le destin de cette nation entre les mains de Dieu, de qui vient toute autorité. Et adressons nos condoléances à la famille et aux proches d’Etienne Tshisekedi; dont les oeuvres parleront encore.

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La Rédaction

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