Violences conjugales : une femme décède tous les trois jours

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

Qu’elles soient physiques ou psychologiques, les violences conjugales restent encore un sujet très sensible pour beaucoup de femmes. Parmi elles, certaines sont dans la crainte de dévoiler leur souffrance. Souvent par peur de se retrouver seule ou de s’attirer encore plus d’ennuis, elles se résolvent à supporter la situation. Mais le problème, est qu’elles le payent très souvent au prix de leur vie.

Après quelques observations, en 2016, on comptait près de 123 femmes perdant la vie à cause de violences conjugales ; des résultats en hausse de 9% par rapport à 2015. Des chiffres bien inquiétants, qui démontrent qu’une femme décède tous les trois jours. Et qui révèlent également un faible nombre de victimes masculines. Réel mais moins fréquent.
Les histoires sont quasi identiques ; l’homme au bord de la faillite et du divorce tue sa femme et ses enfants, avant de retourner l'arme contre lui ne supportant pas la rupture, d’autres tuent leurs épouses ou époux, après avoir découvert un message sur leur téléphone. Il a également été observé que le motif de l’acte fatal est souvent « le refus de la séparation ».

A ces drames, les enquêteurs estiment le profil type du tueur pour un homme, marié, âgé de 41 à 50 ans n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle ; le lieu du crime perpétré par arme à feu ou arme blanche, s’avérant être souvent le domicile familial. En ce qui concerne la femme, nous parlerons plus de concubinage, se situant dans une même tranche d’âge que l’homme, n’exerçant également pas ou plus d’activité professionnelle. Les chiffres estiment chez les femmes, 28 à commettre des violences conjugales allant jusqu’à l’homicide et 17 à en être victimes.
Et la présence d’un enfant ne restreint en rien ce rapport. Les enfants devenant même à leur tour des victimes. A défaut d’être malheureusement tués, beaucoup se retrouvent orphelins. Selon des statistiques, 54 orphelins de mère et 22 de père. On dénombre au total 252 personnes victimes de violences en 2016.

Pour la secrétaire d’état, Marlène Schiappa, les violences conjugales se déclenchent dès lors que le conjoint initie la première claque. En clair, c’est une porte ouverte laissant place à la maltraitance. Cependant, Azucena Chavez, psychologue clinicienne exerçant à l'Institut de victimologie de Paris, contredit cette pensée en définissant que « la violence conjugale est un long parcours, elle s'installe bien avant ce premier coup et prépare le terrain, notamment par l’humiliation. » Ce fut ainsi pour ces deux victimes, Marie et Alice. Prises au piège dans leurs relations respectives, c’est dans cette affliction qu’elles peinaient à avoir une vie ordinaire. Maltraitées, elles survivaient dans une ambiance lugubre. Rien de bien joyeux. Selon leurs témoignages, elles évoquaient qu’au début de leurs relations, tout allait pour le mieux avant qu’elles ne découvrent le vrai visage de leurs conjoints; elles mentionnent un changement radical de personnalité. Elles se retrouvaient face à un homme qui les humiliait, les traitait de manières indécentes voir les rabaissait. Abusant de leur faiblesse.

Dans ce type de relation, nombreuses sont les femmes à perdre confiance en elles. N’ayant pas le courage de se défendre ou bien d’aller porter plainte, elles se taisent face à cette injustice. La situation les rendant dépendantes de leur conjoint mesquin. La psychologue Azucena Chavez ajoutait également, que ce genre de situation entraînait les victimes à agir dans une sorte de mécanisme qui les poussait à être dans le déni en justifiant les actes de leur compagnon, par leur sentiment amoureux. En effet, la spécialiste précisait également que beaucoup parmi elles, coupent les ponts avec leurs proches afin de préserver la relation, malgré les avertissements.

Une situation bien délicate, qu’une grande majorité de femmes subit. Nous parlons chaque année d’environ 223 000 victimes. Bien heureusement, plusieurs mesures furent prises face à cette situation, qui reste néanmoins grave. Un numéro d’urgence a été mis à disposition et des centres d’hébergement d’urgence créés. Face à la gravité du problème, l’année dernière l’Etat avait promis un 5ème plan de lutte contre ces violences. Un plan qui vise les jeunes femmes de 18 à 25 ans. Le but était dans un premier temps de sécuriser et renforcer les dispositifs qui ont fait leurs preuves pour améliorer le parcours des femmes victimes de violences et assurer l’accès à leurs droits, puis de déraciner les violences par la lutte contre le sexisme, qui banalise la culture des violences et du viol et enfin d’accentuer les actions publiques là où les besoins sont importants. Il avait été également prévu d’améliorer les formations des policiers, médecins et juges pour que les victimes obtiennent justice face à leurs agresseurs.

Mais en ce jour, nous vous sensibilisons chers lecteurs, afin de prendre conscience de ce problème, encore tabou, et mettre fin à sa pratique. Dans cette démarche, ne soyons guère indifférents et prenons soin d’aller vers ces personnes abattues en tant qu’amis, pour conseiller, secourir et mettre en place des actions (réunions de partage et d’écoute, cellules de prière, etc.) qui pourront aboutir à rendre la vie meilleure à toutes ces victimes. Profitons également pour partager nos témoignages et expériences pour fortifier certains encore dans la crainte.

« Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficace. » [Jacques 5 v.16]

Surtout retenons bien que le véritable amour ne peut conduire à la maltraitance voire au meurtre. [Cela résulterait d’un excès et d’un écart fort nuisibles.] Cet amour nous venant de Dieu, qui en est même l’auteur, tout comme il est l’auteur du couple, de la famille. La base n’est-elle pas de faire à l’autre ce que nous voudrions que l’on nous fasse [Luc 6 v.31], traiter l’autre avec respect et bienveillance, car notre bonheur trouve sa source dans celui de notre bien-aimé.
Vient alors cette recommandation du Seigneur « Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l'Eglise, et s'est livré lui-même pour elle » [Ephésiens 5 v 25]. Il en va de même pour les femmes envers leurs époux, en toute obéissance ; ainsi dans cette marche à suivre nous agissons parfaitement comme notre Seigneur le veut et répandons le véritable amour.

Perla Kouam Waffo

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