Une exhortation écrite par Yannick NILA

Même devant les actes les plus ignobles, le pardon, aussi difficile qu’il puisse être, dégage une puissance qui libère tant l’agressé que l’agresseur! Et permet ainsi au Père d’actionner son oeuvre de restauration par son Esprit Saint. Terry Gobanga le témoigne.

« J’ai pardonné mes agresseurs », confie la jeune mère kényane à la chaîne BBC. « Cela n’a pas été facile, mais je me suis rendue compte que je me faisais avoir en étant contrariée par des gens qui eux, ne s’en souciaient même pas. Mai foi me pousse à pardonner et à ne pas rendre le mal par le mal mais par le bien. »

Terry Gobanga se réveille pourtant d’un véritable cauchemar. Quelques années auparavant, à Nairobi, encore jeune demoiselle, elle se rendait à l’église pour y célébrer son union avec son fiancé, Harry, devant sa famille et sa congrégation impatientes. Ce qui devait être le plus beau jour de sa vie fut dramatique. En route pour prendre le bus, la jeune fiancée est brusquement enlevée et trainée dans une voiture par un inconnu. Là, un groupe d’hommes se mit à la violer à tour de rôle pour finalement la laisser pour morte.

« J’étais en train de marcher quand je suis passée devant un homme assis sur le capot de sa voiture. Soudain, il m’a attrapé par derrière et m’a jeté sur le siège arrière. Il y avait deux autres hommes à l’intérieur de la voiture et ils ont commencé à rouler. Tout s’est passé en une fraction de seconde, se rappelle-t-elle. Ils ont mis un morceau de tissu dans ma bouche. Je les frappais et j’essayais de crier. Quand j’ai réussi à enlever le tissu, j’ai crié: ‘c’est le jour de mon mariage!’ C’est à ce moment-là que j’ai reçu un premier coup. Un des hommes m’a dit de coopérer ou il me tuera.
J’étais convaincue que j’allais mourir. Je me battais pour rester en vie et lorsque l’un des hommes a enlevé le tissu de ma bouche, j’ai mordu ‘sa virilité’. Il a crié de douleur et l’un d’eux m’a poignardé dans l’estomac. Ensuite, ils ont ouvert la porte et m’ont jeté dehors alors que la voiture roulait. »

Un enfant, témoin de la dernière scène, alerte sa grand-mère qui prévient la police. A moitié nue, couverte de sang, le visage roué de coups, tous la croyaient morte, jusqu’à ce qu’elle tousse. Conduite à l’hôpital, Terry sera prise en charge et sauvée. Alertés, son fiancé, sa famille et les invités accourent à l’hôpital. Là, les médecins annoncent que la jeune femme ne pourra jamais avoir d’enfants suite au coup de couteau dans le ventre. Déboussolée, elle ne pense qu’à Harry et leur projet de famille. Une culpabilité renforcée lorsque certains lui ont carrément jeté la pierre, disant que c’était de sa faute.

Et le cauchemar continue… En juin 2005, Terry et Harry s’unissent enfin. Mais ce dernier meurt le mois suivant, après avoir été intoxiqué au monoxyde de carbone. Le traumatisme.

« Revenir à l’église pour les funérailles a été terrible. Un mois plus tôt, je portais ma robe blanche et Harry son beau costume. Et là, j’étais en noir et il était dans un cercueil.
Je me suis sentie abandonnée par Dieu. J’ai été déçue par tout le monde. Je ne pouvais pas croire que les gens rigolaient, sortaient et profitaient de la vie. Un jour, j’étais assise sur le balcon en regardant les oiseaux chanter et j’ai demandé à Dieu pourquoi il prenait soin d’eux et pas de moi… »

D’autres évoqueraient la thèse de la malédiction; et c’est là toute la beauté de Dieu. Qui apparaît lorsque nous sommes démunis, au plus bas, et n’avons plus de force.
« L’esprit du Seigneur, l’Eternel, est sur moi, Car l’Eternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, Pour proclamer aux captifs la liberté, Et aux prisonniers la délivrance; Pour publier une année de grâce de l’Eternel, Et un jour de vengeance de notre Dieu; Pour consoler tous les affligés… », nous dit-il (Esaïe 61 v.1-2)

Et c’est une vraie restauration que notre Dieu miséricordieux opéra dans la vie de Terry. Trois années plus tard, la jeune femme retrouve l’amour et se marie avec l’un de ses amis jadis.
Et le bonheur continue… Terry tombe miraculeusement enceinte, un an plus tard. Le couple est aujourd’hui, heureux parents de deux filles, Tehille et Towdah.

A terre, Terry fut relevée par la droite triomphante du Seigneur. Servante de Dieu, elle partage son histoire dans un ouvrage intitulé « Crawling out of Darkness » (Sortir de l’obscurité), et fonde l’association « Kara Olmurani » venant en aide aux jeunes filles victimes de viols. Aux côtés de son cher époux, elle conduit le ministère pastoral « Stone to Rubies » .
« Nous avons tous une destinée qui nous attend; il faut se lever, avancer et la saisir ».
Les tragédies ne l’ont guère freiné. La foi de poursuivre, d’avancer, voilà ce que la servante de Dieu exhorte à ses auditeurs. Un témoignage saisissant.

Audrey Wolber

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