Pour l’écrivain Jean D’Ormesson, « Simone Veil était au-dessus de la médiocrité et de la méchanceté du monde ». Un hommage fort en émotion pour celle qui aura marqué la classe politique Française.
Simone Veil, 89 ans, est décédée à son domicile, ce vendredi 30 juin 2017. Après avoir été hospitalisée quelques jours à Avignon pour des problèmes respiratoires en août 2016.
« Ma mère est morte ce matin à son domicile. Elle allait avoir 90 ans le 13 juillet », communiqua son fils, Me Jean Veil.
C’est une disparition qui vient émouvoir tout un pays, tant le parcours de cette femme brave est exemplaire. Elle représente « le meilleur de la France » pour Emmanuel Macron. Car Simone Veil vient unir toute la classe politique qui déversa un torrent d’hommages sur la toile.
« Puisse l’exemple de Simone Veil inspirer nos compatriotes, qui y trouveront le meilleur de la France », déclara le chef de l’Etat, en adressant ses condoléances. Pour François Hollande, la femme politique avait « incarné la dignité, le courage et la droiture. La France perd une de ses grandes consciences ». De son côté, Valéry Giscard d’Estaing se dit « bouleversé », tandis que Nicolas Sarkozy s’épanche un peu plus: « J’ai connu Simone Veil, j’ai admiré Simone Veil et je veux l’écrire ici, j’ai aimé Simone Veil, dont l’amitié ne m’a jamais fait défaut. »
L’Elysée l’a confirmé; une cérémonie officielle se tiendra mercredi 5 juillet prochain dans la cour des Invalides; au cours de laquelle, le chef de l’Etat prononcera un discours en présence de sa famille et des corps constitués de l’Etat. Les drapeaux européens seront mis en berne et les drapeaux Français parés d’un crêpe noir.
Du côté de la communauté juive, c’est une vive émotion. Certaines voix se sont également levées pour demander son inhumation au Panthéon, où seules quatre femmes reposent.
Retour sur un parcours de combattante
L’on se souviendra de Simone Veil pour son engagement en faveur de l’avortement, ayant même porté la loi en 1975. Mais aussi pour cette jeune fille d’à peine 16 ans, rescapée des camps d’Auschwitz-Birkenau avec ses deux soeurs, Madeleine et Denise. Née Jacob, le 13 juillet 1927 à Nice, Simone est issue d’une famille bourgeoise. Elle vient à peine de décrocher son Bac, qu’elle se fait arrêtée avec toute famille par les Allemands, au cours de la Seconde Guerre mondiale. Déportée dans des camps de concentration, elle y perdra ses parents et son frère, Jean.
« Soixante ans plus tard, je suis toujours hantée par les images, les odeurs, les cris, l’humiliation, les coups et le ciel plombé par la fumée des crématoires. Comme tous mes camarades, je considère comme un devoir d'expliquer inlassablement aux jeunes générations, aux opinions publiques et aux responsables politiques, comment sont morts six millions de femmes et d'hommes dont un million et demi d'enfants, simplement parce qu'ils étaient nés juifs. », déclarait-elle en 2005, à l’occasion du 60ème anniversaire de la libération des camps.
Ce terrible épisode de sa vie ne l’empêchera pas de briller dans ses études et dans sa carrière politique. Quelques mois après son retour de déportation, elle intègre la faculté de droit et Sciences Po, où elle rencontrera à 19 ans son futur époux, Antoine Veil, avec qui elle aura trois fils. Elle y aura pour professeur et mentor, Georges Pompidou.
Elle s’insurge peu à peu dans la politique, tantôt gauchiste pour finalement se tourner vers la droite. Ce sera en 1974 qu’elle sera dévoilée au grand public, élue ministre de la Santé par Valéry Giscard d’Estaing. Démarre alors le grand combat de sa vie politique; la loi dépénalisant l’avortement. Un combat mené dans une assemblée qui ne comptait alors que 9 femmes. Sans complexe, elle y prononcera l’un des discours les plus controversés de la République. Pari gagné, lorsqu’au bout de trois jours de débats, la loi sur l’IVG est votée. Simone Veil fait grimper sa cote de popularité et devient l’une des personnalités préférées des Français.
En 1993, c’est au tour d’Edouard Balladur de la nommer ministre de la Santé et de la Ville; un poste qu’elle occupera jusqu’en 1995, avant de se retirer peu à peu de la vie politique, sans pour autant abandonner ses engagements.
Elle occupera par ailleurs de 2000 à 2007, le poste de présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah tout en siégeant de 1998 à 2007 au Conseil constitutionnel.
« Son message est vivant aussi bien en ce qui concerne le droit et le rôle des femmes en Europe, qu’en ce qui concerne l’antisémitisme », a salué ce vendredi, Antonio Tajani, président du Parlement européen, qu’elle présida en amont jusqu’en 1982.
« Il s’agit là d’un grand honneur de devenir immortelle. Pour ma part, j’ai depuis longtemps dépassé l’idée de l’immortalité, dans la mesure où je suis déjà un peu morte dans les camps », avait-elle déclaré alors qu’elle devint la 6ème femme élue à l’Académie Française.
C’est indéniable, Simone Veil a marqué la nation Française tout comme l’Europe de son empreinte à l’histoire bouleversante. Alors qu’elle s’en est allée, ses mots et ses engagements perdurent.
Mais qu’est-ce qui ne passera jamais si bien que tout soit vanité ici-bas? La Parole de Christ.
De quoi nous appeler à la réflexion, chers lecteurs.
Que laisseront-nous au monde, nous, Eglise de Christ, porteuse de son message tout aussi bouleversant, mais davantage pour le salut des âmes de la mort? Alors que Dieu nous fit ambassadeurs de sa Parole ici-bas, attelons-nous à la propager, à nous battre pour elle, pour sa cause de grâce et de miséricorde. Car notre Dieu désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (1 Timothée 2 v.3).
La question est : par quoi sommes-nous motivés et jusqu’où irions-nous pour la cause de l’Evangile? Quel héritage lèguerons-nous aux futures générations une fois que nous nous en serons allés? Partirions-nous l’âme reposée en disant comme l’apôtre Paul: « j’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi » (2 Timothée 4 v.7).
Nos condoléances à la famille de Simone Veil, saluant son courage et son combat.
Audrey Wolber
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