La Bible serait un manuel de guerre contre l’Afrique selon un écrivain

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

Romancière de profession, écrivain engagé défendant une culture littéraire, une inspiration et une créativité Africaine, sur le papier comme à l’écran en promouvant l’Art et les artistes africains, Calixthe Beyala est une personnalité publique médiatiquement connue dans la francophonie de par ses nombreuses récompenses littéraires, mais aussi parmi la communauté dite panafricaine, pour son franc-parler et son engagement pour la défense des intérêts du peuple noir vu comme une minorité dans le monde occidental.

En 2013, alors éloignée des réseaux sociaux, la romancière refait surface en publiant un article sur mediaafrik.com, intitulé : « Calixthe Beyala : La Bible est un manuel de guerre utilisé contre le peuple Africain. » Un titre très provocateur, marque de fabrique de l’artiste, qui ne tarda pas à soulever de nombreuses réactions. En voici un extrait :
« … oui “Dieu est pardon” sans tenir compte du fait que Dieu est d’abord vengeur. Qu’il faut punir un enfant fautif avant de lui pardonner, que le pardon sans punition est une imbécillité ! Ils oublient que les Croisées faisaient la guerre, la bible à la main gauche, l’épée à la droite. Qu’ils ont versé des tonnes de sang pour gagner ! Pour piller ! Pour s’imposer ! Ils ne comprennent pas que tendre l’autre joue est pure folie, car Dieu protège tout le monde, même les meurtriers ! Oui, les bons comme les méchants sont aussi des enfants de Dieu. Que notre situation en France ne changera jamais si nous n’adhérons pas tous au MAF et si ensemble on ne se bat pas ! Oui, Dieu est amour et paix, mais les deux sont aussi une conquête, qu’il faut faire la guerre nécessaire pour avoir la paix quelquefois. Oui, Jésus-Christ, le magnifique est aujourd’hui un poison meurtrier pour les africains descendants. Ils passent les nuits entières à prier au lieu de se mobiliser. »

Des phrases dures, révélant la colère de l’artiste. Toutefois, bien que sa prise de position dénigrant le christianisme ne soit pas acceptée de tous, il s’avère que dans le fond, celle-ci n’a pas tout à fait tort. En effet, il est à ce jour démontré que le christianisme mais pas seulement, fut imposé dans les peuples colonisés par la violence. Les intérêts des occidentaux colonisateurs ayant trouvé comme eldorados la Terre Mère, riche de toute forme de minerais et substances sous ses sols, dans les airs et dans ses eaux, vinrent sur le continent peuplé d’indigènes, avec des intérêts purement politiques, animés d’un esprit de conquête et d’assouvissement. Des historiens confirment bien que des missionnaires avaient pour fonction d’instruire le peuple, dans la culture des nouveaux maîtres. Ce qui reste à jamais regrettable, cet enseignement spirituel ne fut guerre dans la volonté de transmettre la Vie incarnée en Jésus-Christ mais a contrario, les soumettre à une idéologie esclavagiste, justifiée par un ordre divin. Un Dieu qui n’est certainement pas celui que des milliards d’hommes et de femmes adorent dans ce monde. 

Le Christ, à l’origine des malheurs de l’Afrique ? Certainement pas

Nullement dans l’intérêt de dénigrer le point de vue de madame Beyala, l’écrivain ne prend-elle pas néanmoins le christianisme comme bouc émissaire? En tant que croyant, comment se positionner face à ces écrits? Devons-nous donc accepter de croire que le Christ est un manipulateur des peuples, des peuples d’Afrique en trotte? Le christianisme est-il la véritable raison du mal-être de ce continent ? Observons, avec notre regard peu averti, le statut de l’Afrique aux yeux du monde. Comment apporter un discours fondé si nous ne sommes pas de ce peuple, ou ne portons pas en nous le combat d’une liberté, d’une totale indépendance? Nous pouvons toutefois avoir un jugement sur ce sujet. Avant d’apporter une critique, prenons un exemple. La Chine. Elle connut son vent de colonisation et de missionnaire, pourtant sa volonté et sa ferveur nationaliste l’ont conduite à la place de première puissance actuelle, devançant l’Amérique. Préserver leurs intérêts en se fermant aux influences extérieures est leur prise de risque. Puis, vint la mise en place d’une méthode purement Made in China. Prendre les richesses intellectuelles de l’Occident, et les utiliser à leur profit. Bien que sa politique intérieure et extérieure ne plaise aux occidentaux, sa rigueur et son éducation bâties sur le sens du travail font de la Chine, une Nation redoutable et respectée.

Et l’Afrique, traumatisée, vivant encore sous les séquelles d’une direction totalitaire peu respectueuse de l’être humain, ne semble pas avoir tiré des leçons de ces échecs du passé, des manipulations mentales et physiques qu’elle subit encore à ce jour. Ce qui le prouve, ses dirigeants, soucieux de leur bien-être, piétinant la nation sous leur direction, des hommes placés à la tête, par des puissances multi-nationalistes, s’intéressant, comme au temps de la colonisation, plus au profit et aux gains récoltés. Les citoyens effrayés, plongés dans une forme d’inconscience sur leurs conditions de vie, refusent de prendre en main leur destiné, de peur de subir des représailles sévères d’un gouvernement corrompu. Aveuglé, manquant d’instruction, la faiblesse intellectuelle du peuple noir servirait les intérêts des puissances occidentales et des dictateurs au pouvoir. Ainsi, voici que toute l’Afrique noire, se retrouve avec les mêmes symptômes que nous connaissons, pauvreté, misère intellectuelle, incapacité de subvenir à ses besoins bien qu’elle regorge de richesses naturelles, de par sa faune et sa flore, la liste est longue… Une civilisation encore et toujours sous-développée. La position anti-christique de Calixthe Beyala peut alors être revue.

« Jésus-Christ, Roi d’Israël, Fils de Dieu, Dieu fait homme serait-il la pire des choses pour les Africains et les Africain-descendants ? Force est de constater qu’à l’heure où la souffrance des africains descendants n’a jamais été aussi forte, à l’heure où les pays africains sont bombardés, que les peuples sont tués, que les richesses sont spoliées, que les africain-français sont exclus de tout centre de décision, à cette heure de si énormes douleurs, de si terribles humiliations, les africains descendants prient, partout, dans les caves des sous-sols de Saint-Denis ou de Marseille, de Douala ou d’Abidjan. Ils prient à genoux, les yeux fermés, le front transpirant pour que le Christ par son sang purifié vienne à leur aide, que des anges intercèdent en leur faveur, punissent leurs adversaires, leur trouve un logement, du travail, des papiers, de la nourriture et j’en passe. Et ils prient. Et ils attendent. Que Dieu remplisse leur CV ! Que Dieu magiquement mette à mort leurs meurtriers ! Que Dieu, que Dieu, que Dieu… Sans aucunement se poser la question de savoir si ce même Dieu n’est pas fatigué ! Et les pasteurs dont les Eglises pullulent çà et là, les enfoncent dans ces insanités, dans ces absurdités à faire pisser de rire le diable et ses cornes.  »

Historiquement et géographiquement parlant, il est prouvé que le message du Christ était déjà entendu par les peuples d’Afrique, dès les premiers siècles, au temps d’une Afrique ancestrale puissante. Jésus-Christ et ses anges ne sont certainement pas la raison de l’échec de ce continent. Bien qu’il y ait enfin des signaux encourageant, grâce l’Angola et le Nigéria montant en flèche économiquement parlant pour ne citer qu’eux, ou le Benin et sa dernière élection démocratique, réussie, l’Afrique baigne encore dans les ténèbres et dans le sang. Comment pouvoir se faire entendre auprès de ces gouvernements majoritairement corrompus ? Des populations qui ne connaissent que la répression lorsqu’elles osent réclamer leurs droits ? Peu instruite, seule la jeune génération arrive tant bien que mal à se défendre, révélant à ce monde toujours à la course vers le progrès, ces génies sortant des pseudos écoles techniques, qui se débattent pour trouver une place dans l’univers si impitoyable de l’innovation.
L’africain préfère prier plutôt que remplir son curriculum vitae ? Où est le mal ? Avant de le rédiger, faut-il encore que les dirigeants à leur tête veuillent rebooster l’économie en créant et améliorant l’accès à l’emploi, retrouver une identité et une fierté nationale pour enfin contrer cette citation, « L’africain est paresseux », citation populaire, outil d’humiliation des occidentaux, et qui semble être une vérité. Pourtant, la réalité est tout autre. Que faire alors dans ces conditions si ce n’est qu’implorer Dieu, lui seul au-dessus de tout gouvernement et principauté ?

« Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles… » [Hébreux 4:12]

La parole de Dieu n’est point un simple livre, philosophique. Ses récits sont vrais et attestés. Ses enseignements élèvent les Hommes et les nations ou à contrario, les rabaissent. Par sa Parole, falsifiée ou non, Dieu instruit, fortifie, brise et reconstruit, pour une domination certaine en Jésus-Christ, Maître des Nations. Il est vrai que la ferveur que les disciples du continent portent à l’égard de la personne du Christ, impressionne. Néanmoins, cette ferveur reste comparable à celle des adeptes de la sorcellerie, pratique occulte et traditionnelle héréditaire, exercée volontairement ou inconsciemment par tous. La bonne question alors serait : l’Afrique aurait-elle véritablement accordé une place à Christ ? Car les fruits résultant de cette Afrique laisseraient croire à un abandon total du Dieu Créateur me direz-vous. Le mépris que porte alors l’écrivain à l’égard du corps du Christ est alors malheureusement fondé, en partie. Cette puissante parole divine est utilisée, hélas par des pasteurs fourbes, assoiffés de reconnaissance et de pouvoir, pour assouvir leurs fidèles, les maintenir dans la misère et prendre ce qu’ils arrivent à gagner. Des responsables faisant vivre leur ministère d’escroquerie grâce à l’ignorance et l’innocence des familles en attente ardente d’un miracle, seul recours à leurs dramatiques situations. En effet, pour ceux qui se refusent aux pratiques de sorcellerie afin d’obtenir un changement rapide, Jésus-Christ est véritablement tout ce qui reste de concret, de vrai pour les croyants d’Afrique.

Des témoignages confirment que la prière évince les plans les plus sanguinaires

« Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie et cherche ma face, et s’il se détourne de ses mauvais voies, je l’exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché et je guérirai son pays » [ 2 Chroniques 7 :14]

En effet, nombreux sont des témoignages de citoyens de la République démocratique du Congo affirmant que « La prière fervente du juste a une grande efficacité » [ Jacques 5:16 ].
Des frères racontent qu’après la chute de Mobutu orchestré par Kabila Père et son armée, le peuple congolais eut peur. Une peur qui conduit toute la nation, d’un commun accord à prier pour la paix, allant jusqu’à s’arrêter dans les rues pour implorer la grâce de l’Eternel sur un dénouement politique qui s’annonçait être, comme à son habitude, une période conflictuelle, bain de sang garanti. Un plan bien-heureusement écarté par la main droite du Très Haut.
Cependant des années plus tard, quelques membres de la milice ayant conduit Kabila père au pouvoir décidèrent de se retourner contre lui. Une croisade de plusieurs ethnies, Ougandais, Rwandais et Burundais, s’avance en direction de la capitale pour créer la pagaille. Le peuple au courant qu’une guerre se prépare entra en prière. Le miracle s’opère. Ces soldats connaissant pourtant le pays finirent par être frappées d’aveuglement, raconte notamment un témoin. Cherchant la capitale pour attaquer le palais présidentiel les soldats, arrivés pourtant à bon port, mais complètement désorientés, finirent par se faire désarmer par… des femmes et des enfants. L’Afrique baigne dans l’échec, mais elle compte aussi des victoires grâce à la main de Dieu. Ce témoignage n’est qu’un exemple de la présence du Christ sur la terre africaine, bien qu’Il ne soit vu de tous, pour le moment.
« C'est pourquoi ainsi parle l'Eternel: Si tu te rattaches à moi, je te répondrai, et tu te tiendras devant moi; Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche. C'est à eux de revenir à toi, Mais ce n'est pas à toi de retourner vers eux. 20Je te rendrai pour ce peuple comme une forte muraille d'airain;Ils te feront la guerre, mais ils ne te vaincront pas; Car je serai avec toi pour te sauver et te délivrer, Dit l'Eternel. Je te délivrerai de la main des méchants, Je te sauverai de la main des violents. » [  Jérémie 15:19-20 ]

Farouche patriote aux idéologies nationalistes, l’artiste Calixthe Beyala, outragée par l’attitude fervente de ces croyants, et indignés par la malice dont font preuve certains dirigeants censés guider un peuple vers la liberté spirituelle et physique tels que Martin Luther et Luther King, planta ses dents dans le Corps du Christ au travers de son article. Toutefois, bien que ses propos soient d’une brutalité sans mesure, un constat reste vrai. En effet, l’église d’Afrique et du monde d’ailleurs, a un problème, qui s’avère être tant la paresse que la manipulation. Elle a peur de prendre position et se voit obligée de se cacher suite à ses nombreuses persécutions. Sur le sol africain, elle attise la colère au lieu d’apporter la lumière, non pas à cause du Seigneur. Les agissements provenant du mauvais coeur de certains Hommes, responsables d’églises auto-proclamés qui utilisent à mauvais escient le pouvoir qui leur est conféré au travers du nom de Jésus et de sa Parole. Naissent des fruits regrettables, dénigrant malheureusement la communauté chrétienne de cette gigantesque Nation africaine. Ainsi, la Bible serait-elle un manuel de guerre contre l’Afrique ? Manuel de guerre? Non ! Penseront de nombreux croyants mais ce livre guide spirituel, voit ses capacités à changer les choses, sous-estimées par ses propres fidèles. Si les principes de l’Evangile seraient réellement établis en Afrique, ce continent n’aurait rien à envier à l’Amérique !

La Rédaction

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