Vérité et Justice pour Adama Traoré : près de 80 000 manifestants dans les rues de Paris

news-details
Société
VIA GETTY IMAGES - Photo : Bertrand Guay/AFP

Les appels à la justice s’intensifient et la communauté noire ne se fatigue de dénoncer le racisme dont elle est victime. Si le meurtre abject de George Floyd, rappelant terriblement ceux de Trayvon Martin, Eric Garner, Breonna Taylor, Ahmaud Arbery et tant d’autres, a suscité l’indignation mondiale et ravivé l’ardeur des activistes afro, en France, c’est au travers de l’affaire Adama Traoré que les protestations contre le racisme et les violences policières se sont faites entendre, ce mardi 2 juin 2020.
Le quotidien effrayant des afro-américains ponctué d’injustices, de violences, de peur, de bavures policières et de meurtre, est lourdement partagé par des millions de noirs à travers le globe, et la France n’est pas en reste. Ce que crie haut et fort, Assa Traoré, à l’origine du mouvement Vérité et Justice pour Adama.

Une révolte contre l’injustice semble s’être engagée dans le camp des opprimés. Si les combattants ne comptent lâcher prise, ils peuvent s’appuyer sur l’Eternel Dieu qui fait justice et fait droit à tous les opprimés ; qui est un refuge au temps de la détresse, qui apporte sa rétribution pleine d’amour, il dit : Que le faible dise : Je suis fort ! [Joël 3 v.10], il est aussi dit : Quand l'Eternel approuve les voies d'un homme, Il dispose favorablement à son égard même ses ennemis. [Proverbes 16 v.7] C’est donc l’Eternel qui a toute autorité qui sera capable de rassasier ces milliers de cœurs assoiffés de justice et de paix.

Parmi eux, considérée par beaucoup comme une ambassadrice du mouvement Black Lives Matter version Française, Assa Traoré se bat depuis près de quatre ans pour que justice soit rendue dans l’affaire du décès de son petit frère Adama. Souvenez-vous, le 19 juillet 2016, jour de ses 24 ans, Adama Traoré est décédé à la gendarmerie de Persan peu après son interpellation à Beaumont sur Oise (95). Son décès a provoqué la colère et l’incompréhension de ses proches et sa famille qui réclament que la lumière soit faite quant à son interpellation. Très vite plusieurs plaintes sont déposées évoquant un homicide involontaire de la police, des entraves à l’enquête et une non-assistance à personne en danger. Des expertises s’enchainent et se contredisent. Des manifestations se succèdent attirant les projecteurs médiatiques et politiques et le débat est soulevé quant au recours au plaquage ventral lors des interpellations policières.

news-details Pierre Suu/Getty Images

Près de 80 000 personnes dans les rues de Paris

Le rendez-vous était donné sur le parvis du palais de justice dans le 17ème arrondissement de Paris, suite à la publication d’une nouvelle expertise qui met en cause les gendarmes à l’origine de l’interpellation du jeune homme. «  Les conclusions de ce rapport sont très claires : le décès d’Adama Traoré résulte du plaquage ventral exercé par les trois gendarmes », a affirmé l’avocat de la famille Yassine Bouzrou. Sur ce fond de crise, le rassemblement, bien qu’interdit par la préfecture de Paris dans le contexte du Covid-19, visait à réclamer justice. Sur son compte Instagram, Assa Traoré a salué la participation massive de près de 80 000 personnes, un rassemblement historique pour une telle cause.

Car c'est notre combat à tous, issus de tous horizons que de rappeler la justice à son devoir. Certains tenteront de minimiser l'événement, de détourner l'attention, mais la vérité est qu'ils sont conscients de notre pouvoir à tous, réunis autour de ce combat plus grand que nous. Qui que nous soyons, d'où que nous venions, nous ne formions qu'un tendant vers un unique but. La justice doit s'appliquer à tous et pour tous. C'est un fait. Et nous ne la mendions pas, nous l'exigeons. Ce n'est pas un cadeau, c'est un droit absolu. L'impunité policière est un mal auquel nous devons mettre un terme […] Pour cela, il nous faut rester forts, nombreux et Unis. Le combat n'est pas terminé. [..] Au nom de mon petit frère qui continue d'exister grâce à vous, je vous remercie infiniment.
news-details Crédit Photo : Stéphanie De SAKUTIN /AFP

Au milieu des manifestants, plusieurs personnalités ont répondu présentes, telles que la chroniqueuse télé et cheffe d’entreprise Hapsatou Sy, les actrices Aïssa Maïga, Leïla Bekhti, Adèle Haenel ou encore le chanteur Mokobe. « On n’est pas contre la police, on est contre les violences policières », a déclaré Hapsatou Sy sur le plateau de BFMTV au lendemain de la manifestation. « Assa Traoré n’est pas responsable que des gens soient venus dans la rue hier, le gouvernement est responsable. Et nous continuerons à le faire jusqu’à ce que cesse cette violence policière, ces injures, ce racisme permanent », a-t-elle ajouté.
Certains politiques ont dénoncé ce rassemblement interdit en plein état d’urgence. Le préfet de Paris a d’ailleurs porté plainte. Mais de son côté, la maire de Paris, Anne Hidalgo s’est dite « troublée » par l’ampleur de cette mobilisation. Au micro de France Inter, elle a mis en lumière les fractures importantes de notre société qu’il faut absolument résorber. « Les actes de racisme, d'antisémitisme, d'homophobie, de sexisme n'ont cessé d'augmenter dans notre société […] Lorsqu'il y a des actes commis par des personnes qui incarnent l'autorité publique et qu'ils ont été défaillants, qu'ils ont blessé, voire même tué, et bien il faut les condamner. Et la justice doit être là et au rendez-vous. Nos sociétés, notre pays, ont été traversés par beaucoup de crises qui ont porté atteinte au pacte social, et qui ont sans doute attisé les différences. Il faut retrouver le chemin d’une cohésion et ça passe par le droit et la justice. »

« S’il n’y a pas de justice, il n’y aura pas de paix. »

D’après plusieurs vidéos et témoignages sur les réseaux sociaux de manifestants, la marche se déroulait dans le calme jusqu’au moment où des policiers postés sur le toit du palais de justice se seraient mis à asperger la foule de gaz lacrymogène, provoquant des débordements et tensions en fin de manifestation.
Le fait est que ces milliers de jeunes majoritairement noirs ont décidé de braver l’interdiction sanitaire pour se faire entendre, pour dénoncer l’injustice permanente, les contrôles au faciès incessants, les violences policières impunies et un manque de sécurité au quotidien.

news-details Crédit Photo : Anadolu Agency Via Getty Images

Sans le vivre il est difficile de le comprendre. Plusieurs septiques préfèreraient pointer du doigt le caractère délinquant d’une jeunesse de banlieue qui ne respecte pas la police, clamant que la réalité des Etats-Unis n’existe pas en France. Une affirmation quelque peu douteuse quand on entend et voit des bavures physiques, verbales et judiciaires de la part de certaines autorités publiques.
Comme le clament les manifestants, il ne s’agit pas d’un affront de haine contre la police mais d’un cri au remaniement du système social, judiciaire et policier, pour que l’égalité et la justice s’appliquent à chaque citoyen sans distinction.
Nous sommes tous concernés par ces faits et en tant que croyants animés de l’amour du Christ, nous prions le Seigneur d’éveiller les consciences de notre pays sur ces fléaux que sont le racisme et les discriminations et exhortons chacun à cette parole : On t'a fait connaître, ô homme, ce qui est bien; Et ce que l'Éternel demande de toi, C'est que tu pratiques la justice, Que tu aimes la miséricorde, Et que tu marches humblement avec ton Dieu. [Michée 6 v.8 - Bible].

Aimez notre page Facebook
author

Audrey Wolber

Artistes Press

Artiste ~ Chantre 🎼🎤Journaliste & Correctrice chez Artistes Press 📇🗞📰 ~ Entrepreneuse 👩🏽‍💻

Partagés récemment

Ajouter un commentaire