En Corée du Nord, les chrétiens sont détenus et torturés dans des camps de prisonniers

En Corée du Nord, le témoignage d’un certain Timothy Cho vient mettre en lumière ce que vivent depuis des années les chrétiens de ce royaume ermite où il ne règne selon le Figaro qu’un seul dieu, Kim Jong-Un. C’est l’histoire tragique de 50 000 chrétiens détenus dans ces camps de travaux forcés sur les 300 000 chrétiens présents en Corée du nord, soit 1,2% de la population.
Peu de personnes ont pu s’enfuir de ces camps destinés en majorité aux chrétiens, dans ce pays où avoir la foi chrétienne est un crime contre le régime, qui qualifie les chrétiens d’hostiles et considère que « pratiquer une autre religion » est passible d'un emprisonnement en camp de travail forcé ou d'une exécution. Timothy Cho ou encore Hea Woo (noms fictifs, Ndlr) racontent leurs tristes histoires dans ces camps où ne règnent que peine et souffrance, rapportées par le Figaro et le site La Lumière du Monde.

Nous avons en effet été prévenus de ces temps où à cause de notre amour pour Jésus-Christ, nous serons détestés et persécutés. Parce que le message de paix qu’il veut transmettre à ce monde pour qu’il retrouve l’espoir et l’amour perdu n’est pas accueilli dans la plupart de nos sociétés.
Ce fut alors une rude épreuve et un parcours plus qu’épineux que Timothy Cho laisse derrière lui. Du haut de ses 26 ans, et résidant à présent au Royaume-Uni, Timothy Cho fut abandonné par ses parents qui fuirent le pays, lorsqu’il était à l’école primaire. Livré à lui-même, il vécut à la rue pendant des années, tenta d’intégrer l’armée sans succès, car considéré comme appartenir à la classe « hostile » en raison de la fuite de ses parents. Sa seule alternative était de travailler dans les mines de charbon du pays. Il parvint à s’enfuir et trouver refuge dans une maison de missionnaires au nord de la Chine.

Ce fut son premier contact avec le christianisme, en 2004. Mais interpellé par les autorités Chinoises à la frontière avec la Mongolie, il est renvoyé en détention en Corée du Nord. Interrogé sur ses croyances, maltraité et torturé, Timothy Cho vécut un enfer pendant deux semaines. « J’étais effrayé, je pensais que j’allais mourir comme lui », parle-t-il d’un co-détenu qui s’appuyait encore sur son dos, la veille de sa mort. Car à 50 détenus dans une cellule, nul ne pouvait s’allonger.
Il s’évade. Nous sommes en 2014. Le jeune fugitif trouve un abri dans une école américaine de Shanghai. De nouveau arrêté, il est placé dans une prison internationale, où il se convertira au christianisme. Il partage sa cellule avec un ex-gangster sud-coréen qui avait pour lecture la Bible. Prier, « c’est quand on veut quelque chose très fort et qu’on demande à Dieu de nous aider à l’avoir », lui apprit son co-détenu. Pas moins de 20 fois par jour, Timothy priait le Seigneur pour sa liberté. Après deux mois de détention, il reçut la visite d’un représentant des Nations-Unies et de l’ambassade de Corée du Sud, qui organisèrent son extradition.

Quelque soit le plan de l’ennemi contre la vie de tous ceux qui s'attachent à Christ, la Parole de Dieu vient nous rassurer qu’en défendant la cause du Seigneur et proclamant son évangile, bien que nous soyons persécutés ou abattus, nous ne sommes ni abandonnés ni perdus [Cf. 2 Corinthiens 4 v.9]. Le Seigneur nous fera triompher de nos épreuves aussi difficiles qu’elles puissent être, et nous envoie son Esprit de consolation qui nous épaule et nous fortifie lorsque notre force nous abandonne, et l’espoir s’évanouit.

Ces épreuves, Hae Woo, les a aussi vécues. Aujourd’hui libre, elle a enfin pu échapper au calvaire et vit actuellement en Corée du Sud. Dans son témoignage, elle évoque plus en détail les conditions déplorables dans lesquelles vivent les personnes détenues dans ces camps. Ce dont elle se remémore en particulier, c’est la famine, le travail acharné et les coups qui étaient son quotidien. Le travail était particulièrement pénible, et ils ne recevaient qu’une poignée de maïs pourri ; « les prisonniers meurent de malnutrition et d'autres dans des accidents pendant le travail », raconte-elle. Et si l’un d’entre eux ose se révolter, il est soit attaqué par les soldats, soit enfermé dans une petite pièce sans la possibilité de se coucher ni se lever. Battus, interrogés presque tous les jours pour ceux dont la foi a été découverte dans ce camp, ils ont été mis à l’écart des autres prisonniers et également enfermés dans cette même petite cellule.

Si elle en ressort aguerrie, son souhait est de partager son expérience à travers le monde afin que l’église de Christ se lève dans la prière « pour ceux qui souffrent encore dans les camps de prisonniers nord-coréens ». En effet, l’organisation Portes Ouvertes avait relevé en 2019 près de 260 millions de chrétiens persécutés dans le monde. Dans ce tumulte alarmant, gardons une ferme pensée pour nos frères et sœurs dans la foi.