Migrants aux Etats-Unis : que deviennent les 2300 enfants séparés de force de leurs parents ?

Si Donald Trump se revendique chrétien, pour beaucoup, il aurait oublié le principe même de l’hospitalité. Pour un petit rappel, voici ce que nous exhorte la Bible : « Si un étranger vient séjourner avec vous dans votre pays, vous ne l'opprimerez point. Vous traiterez l'étranger en séjour parmi vous comme un indigène du milieu de vous; vous l'aimerez comme vous-mêmes, car vous avez été étrangers dans le pays d'Égypte. Je suis l'Éternel, votre Dieu. » [Lévitique 13 v.33].

Malheureusement la dernière mesure de « Tolérance zéro » du président américain en matière d’immigration a soulevé l’indignation mondiale. Loin de prôner l’immigration illégale, nous ne sommes sans savoir à quel point les législations actuelles peuvent être très difficiles pour beaucoup de populations souffrant amèrement dans leurs pays. Si bien que les vagues de migrants à terre comme en mer ne cessent d’affluer. Si en Europe, la situation reste critique, aux Etats-Unis, c’est un traitement inhumain qui a choqué le monde entier. A tel point que personnalités publiques comme politiques, et citoyens se sont levés pour dénoncer une mesure qui rappelle effroyablement le temps d’Hitler et des camps de concentration.

Les images et enregistrements consternants viennent certes d’être dévoilés mais il semblerait que cette situation durerait depuis au moins mi-avril dernier. A la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, Donald Trump a ordonné aux autorités présentes d’arrêter les familles qui tentent d’entrer illégalement sur le territoire américain. Si ce n’était que ça. Mais les autorités ont aussi eu pour ordre formel de séparer parents et enfants. Tandis que l’immigration illégale aux Etats-Unis est un crime pénal, les parents arrêtés sont placés en détention provisoire dans des prisons dépendant du ministère de la Justice, en attendant de passer devant un juge fédéral. S’exposant à une condamnation de six mois de prison pour une première infraction et jusqu’à deux ans en cas de récidive. Leurs enfants, eux, pouvant être âgés de huit ou neuf mois, sont conduits dans des camps d’accueil, gérés par le département de la Santé et des Services sociaux des Etats-Unis. On parle d’une centaine de centres répartis dans 17 états. Par la suite, les services sociaux peuvent placer des enfants dans des familles d’accueil.

Ce terrible secret mené depuis plus de deux mois a séparé près de 2300 enfants de leurs parents, envoyés aux quatre coins des Etats-Unis. Le maire de New York aurait déclaré avoir été choqué d’apprendre l’arrivée nocturne et en secret de 239 enfants dans sa ville. De même, les compagnies aériennes United, American et Frontier Airlines ont déclaré qu’elles refuseraient de transporter des enfants de migrants. Selon le témoignage d’un Stewart de Dallas, un agent d’ICE avait présenté une dizaine d’enfants comme une équipe de foot.

Devant le tollé mondial et les protestations en masse, Donald Trump qui avait pourtant affirmé n’avoir aucun pouvoir sur cette situation, a finalement cédé à la pression, et signé ce mercredi, un décret présidentiel mettant fin aux séparations des familles, mais pas à la politique « Tolérance zéro », donc aux arrestations.
Bonne nouvelle, certes, mais qu’en est-il des 2300 enfants déjà répartis dans plusieurs états et séparés de leurs parents depuis mi-avril. Devant la presse, le ministère de la Justice a décliné toute responsabilité indiquant que l’affaire ne relevait pas de sa juridiction. De plus, un porte-parole des services sociaux a déclaré au New York Times qu’ « il n’y aura pas d’effet rétroactif du décret », donc aucune mesure en place pour réunir les familles séparées.

Vous imaginez-vous la douleur atroce de ces familles et le traumatisme pour avoir tenté le tout pour offrir à leurs enfants une meilleure vie ? Inconsolables, lorsqu’en fin mai dernier, les services sociaux ont avoué avoir perdu la trace de 1500 mineurs placés en foyer, après être arrivés seuls à la frontière. Sans compter le système judiciaire américain dont les failles rappellent le nôtre. Tandis qu’un adulte peut être expulsé en quelques mois, pour un enfant la procédure peut s’allonger sur plusieurs années. Et ce sont des juges différents qui examinent les dossiers des parents et des enfants. Face à tous ces points noirs, John Sandweg, directeur de la police de l’immigration sous le mandat de Barack Obama, estime que certaines familles ne seront jamais réunies.

Si vous êtes parents, immigrés ou simplement humain, vous ne pouvez rester indifférents face à cette situation. Bien sûr les gouvernements ne cessent de mener en catimini des actes dénués d’humanité, hélas. Si les stars, les politiques, et les citoyens lambda se sont levés, où se trouve l’Eglise ? Sans doute, agit-elle mais nous ne l’entendons pas ! Et qu’en est-il du collège pastoral entourant fièrement Donald Trump ? Beaucoup se demande si cette administration aurait oublié que les Etats-Unis sont une nation d’immigrés ? Aurait-elle oublié son histoire ? Son histoire et sa constitution bâties sur la Bible. Ce même livre saint qui nous exhorte de « persévérez dans l’amour fraternel. N'oubliez pas l'hospitalité; car, en l'exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir. Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez aussi prisonniers; de ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous-mêmes dans un corps. » [Hébreux 13 v.1-3]
Une question : Quelle est donc cette force qui peut animer et conduire M. Trump et son administration à enlever des bras d’une mère son bébé ? Parce qu’elle a bravé, par désespoir, un interdit.

L’amour a définitivement déserté le cœur de l’Homme, mais on le puise dans le cœur de Dieu, le cœur de notre Père, alors nous vous invitons, vous tous qui pouvez être touchés par cette situation, Eglise de Jésus-Christ, à prier Dieu de manifester sa grâce qui ne condamne pas les opprimés, en faveur de toutes ces familles, de consoler ces parents abattus et protéger ces enfants dispersés. Car il est le Dieu de la famille [Psaume 68 v.6-7 – La Bible].

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