Massacre des civils en RDC

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

Le sang coule en République Démocratique du Congo. Les massacres plus odieux les uns que les autres ne cessent d’être perpétrés. Et devant l’acharnement militaire, des civils tombent jour après jour. A l’est comme à l’ouest, les ethnies se déchirent; dans un peuple en proie à une crise politique et économique.
Il est triste de le dire mais au regret d’espérer une fin, ceci ne marquerait que le commencement des douleurs. N’en soyons point surpris, notre Seigneur, le Christ nous en avertit.

“Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres: gardez-vous d’être troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin. Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre. Tout cela ne sera que le commencement des douleurs.” [Matthieu 24 v.6-8]

Ce qui ne nous empêche guère, épris de compassion, de prier pour ces âmes sacrifiées jour après jour. De prier pour la paix en République Démocratique du Congo.
La situation s’envenime davantage lorsque les cibles de ces terribles attaques sont des civils. Dès lors le gouvernement de la RDC fait l’objet d’une pression internationale pour que cessent ces exécutions. Mais qu’à cela ne tienne, se refusant à toute enquête interne, il dénonce quant à lui de grossiers montages audiovisuels.

Pour vous préciser la situation, chers lecteurs, sur la toile circulent moult vidéos illustrant des militaires, supposés du gouvernement congolais, des FARDC, exécutant en direct des civils. Les massacres se déroulent précisément au Kasaï, province de la RDC. C’est la consternation générale. Il va de soi que la thèse du complot soulevée par le gouvernement, via son ministre de l’Information, M. Lambert Mendé, paraît tout à fait absurde et insultante.
Ce dernier aurait admis des excès lors d’une opération militaire du 21 décembre 2016, de la part de certains militaires qui auraient été punis, “conformément au code pénal militaire”, mais a qualifié cette vidéo de “montage réalisé après ces accrochages par des pourfendeurs du gouvernement”.

Il y a environ une semaine, l’on découvrait la vidéo en question, filmée et postée sur Internet certainement par l’un des huit soldats présents, qui sans retenue ni hésitation tirent à vue sur des hommes et femmes. Certes l’on ne peut identifier la date de cette réalisation macabre mais d’après les propos du caméraman, la scène se déroule à Mwamza Lomba, un village du Kasaï-Oriental, situé à une trentaine de kilomètres de Mbuji-Mayi, la capitale provinciale.
Les militaires chantent devant des civils droit devant eux, puis se mettent à tirer après que l’un d’entre eux ait déclaré: “Ils n’ont pas peur de mourir, donc on va leur montrer”. Se rapprochant de leurs victimes à terre, c’est avec leur kalachnikov qu’à bout portant ils achèvent celles qui respirent encore.

Dans cette vidéo l’on aperçoit des jeunes hommes et femmes, certains le visage serré d’un bandeau. La théorie voudrait qu’il s’agisse de miliciens du mouvement Kamwina Nsapu, considéré comme un groupe terroriste par les autorités congolaises qui ont abattu en août 2016 leur chef coutumier, qui a osé se révolter contre le pouvoir de Kinshasa. Ce qui déclencha apparemment de vives tensions entre les fidèles et les forces de sécurité, gagnant le Kasaï-Oriental et le Kasaï-Occidental. Mais les victimes au sol n’étaient armées que de bâtons, de gourdins et de lance-pierres. Au total, quinze morts. Qui viennent se rajouter au plus de 200 depuis septembre 2016.
Suite à cela, une autre vidéo vient d’apparaître. En héros du film, les militaires congolais; au sol des enfants abattus dans un village, toujours au Kasaï. Encore une fois, les militaires se vantent en osant filmer et partager sur Internet. Un degré de haine à en couper le souffle.

Il est vrai qu’outre le Kasaï, un autre conflit meurtrier oppose deux ethnies dans la province du Tanganyika, sans oublier à l’est au Nord-Kivu. L’on ne compte plus les centaines voire milliers de morts à déplorer chaque jour en RDC.
Ces civils sont certes soupçonnés d’appartenir à des milices locales, mais cela donne-t-il le droit aux militaires d’user excessivement de leur autorité pour abattre des personnes non armées et sans défense. C’est un génocide et une violation totale des droits de l’Homme.
Voilà ce qui dénonce la démocratie masquée de l’Afrique. En somme, s’opposer librement au régime totalitaire et dictatorial en place peut encore aujourd’hui coûter la vie.
France, Etats-Unis, Union Européenne, ONU, tous se lèvent contre cette situation. Et l’Eglise?

Face aux cris à l’agonie, l’appel à la justice, à la dignité, à la paix de ces populations, l’heure n’est-elle pas à l’unité dans la prière ? Devant la mascarade des politiques. Car le respect doit bien être mutuel. Autant nous devons respecter les autorités en place, mais ceux-ci ne doivent pas outrepasser la Constitution. Ce qui est malheureusement le cas.
Frères et soeurs, d’un coeur uni prions pour la population congolaise, dont les massacres ne peuvent nous laisser insensibles. Car dans la détresse nous disons de l’Eternel, force de son peuple et rocher des délivrances : “Il fera droit aux malheureux du peuple, Il sauvera les enfants du pauvre, Et il écrasera l’oppresseur” [Psaume 72 v.4].

La Rédaction

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