Kinshasa allume la flamme du soulèvement le 19 Septembre 2016 contre le régime de Kabila

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

Sous un ciel assombri, se crachent des coups de feu, les incendies des voitures et des affiches du président de la République brulées. Sur le boulevard Lumumba, le comble du drame étouffe les cris des jeunes gens blessés et tués par des balles perdues mais qui, sans moyens efficaces pour arrêter la rage et la détermination d’un peuple uni par l’effort, uni par le sang, uni par le sort pour la liberté.

Comme disait Emile-Auguste Chartier dans le Propos de politique (1934) : “Tout peuple qui s'endort en liberté se réveillera en servitude.”
La constitution de la République Démocratique du Congo prévoit que le peuple est dans le droit de résister avec tous les moyens qu’il aura à son actif, pour mettre en échec celle ou celui qui s’oppose à la loi en voulant violer la constitution et surtout prendre le pouvoir par force.

Article 64 de la constitution de la R.D. Congo.
“Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d'individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l'exerce en violation des dispositions de la présente Constitution. Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l'Etat. Elle est punie conformément à la loi.”

Article 70
“Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. A la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu.”

“Mais ma foi restera inébranlable. Je sais et je sens au fond de moi-même que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non au capitalisme dégradant et honteux, et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur”, déclarait Patrice Emery Lumumba
Le rêve de Lumumba s’est vu se réaliser le matin du 19 septembre 2016 dans les rues des quartiers kinois remplis d’une marée d’hommes et de femmes avec un seul coeur et une seule âme sous un soleil pur.

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Les forces de l’ordre de Kinshasa tirent des gaz lacrymogènes essayant de chasser les gens qui manifestent, réclamant le départ du président Joseph Kabila.
Sur les principales routes de la capitale se tirent des barricades en pierres et pneus en feu sous les vestiges d’un décor de voitures incendiées et le discours de la population : Monsieur Kabila est entrain de trainer le scrutin pour enfin rester au pouvoir en dehors de la limite fixée des deux mandats prévus dans la Constitution.

La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) était censée annoncer ce lundi, la date de l’élection présidentielle. Mais il semble que le président de la CENI, Corneille Nangaa n’ait pas vu l’intérêt apparemment de communiquer cette information capitale.
La marche de l’opposition avait normalement prévu de se diriger jusqu’au siège de la CENI, pour l’obtention d’un calendrier électoral précis. Mais sous l’intervention du gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, le siège de la CENI, ne peut être assiégé pour aucune raison selon la constitution. Mais nous constatons que vu son implication dans le but de sécuriser la population, il aurait pu éviter les tirs et les morts, étant en connaissance de l’itinéraire des manifestants.

Bilan lourd. 10 personnes arrêtées, et au moins 21 morts chez les manifestants de l’opposition; deux policiers tués avec des centaines de manifestants qui remplissent les rues de la capitale. Les écoles et les magasins sont fermés; Kinshasa se trouve dans un scénario très sensible et très accablant. Toutefois l’opposition déplore plus ou moins 80 morts.

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La CENI et le pouvoir en place stipulent que le scrutin peut être retardé en raison des difficultés à les organiser surtout dans l’idée de mettre toutes les dispositions en place par rapport au temps et surtout à la fiabilité du scrutin.
Pour résoudre la crise qui enchaîne le pays, le gouvernement propose une solution consistant à faire appel à un “dialogue national”, un dialogue qui apparemment n’a pu être inclusif car boycotté par la majeure partie de l’opposition en place principalement par celle considérée comme la fille ainée de l’opposition, l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) du président Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, également président du comité des sages, sorti du rassemblement de l’opposition au conclave de Genval 2016 en Belgique.

Nous voulons rappeler à l’opinion que le mandat de M. Kabila arrive à son échéance le 20 décembre prochain. L’inquiétude est tout autant normale pour certains car malheureusement la R.D. Congo ne vit jamais pacifiquement la passation du pouvoir et cela depuis l’indépendance de 1960 jusqu’aujourd’hui… pratiquement plus de 55 ans.
Avec une volonté de faire trainer l’organisation des élections, nous avons du mal à croire que le Gouvernement Congolais trouverait une solution dans ce dialogue. Loin de nous l’idée de vouloir faire un procès à qui que ce soit, nous pensons tout simplement que si le pouvoir en place désirait les élections dans ce pays, elles auraient déjà été organisées dans les délais prévus par la loi électorale; on n’évoquerait même pas de dialogue ou d’autres formes de solution.

“…Je n’ai jamais douté un seul instant du triomphe final de la cause sacrée à laquelle mes compagnons et moi avons consacré toute notre vie…” [Patrice Emery Lumumba]

Le souhait le plus cher veut que le comité international veille sur le bon fonctionnement des choses et surtout pour les personnes mortes depuis la crise électorale, les abus de Béni jusqu’aux victimes de la manifestation de ce 19 septembre. Il est donc requis des sanctions et des poursuites, des enquêtes de la Cour pénale internationale contre les personnes responsables. La population Congolaise s’est enfin prise en charge en toute responsabilité.

“Car les méchants seront retranchés, Et ceux qui espèrent en l'éternel posséderont le pays.” [Psaume 37 v.9]

Bien entendu, notre prière est que la justice s’établisse dans ce pays et que les choses se passent dans le calme en vue d’un état de droit ! Que la population manifeste dans cette perspective de droit constitutionnel et qu’elle se détourne des agressions de ses propres frères et des pillages inutiles qui n’engendreront rien de bon dans le futur. L’histoire nous en dit long.
Il est fort conseillé aux leaders politiques de l’opposition, une grande vigilance, afin de conduire le peuple à marcher dans la paix, d’un esprit éclairé et communiquer clairement les instructions et les objectifs à atteindre car “un peuple sans révélation est un peuple sans frein”.
L’information bien comprise sera bien appliquée et nous évitera la mort des congolais par les congolais; chose qui n’est pas juste et contraire même à l’idéal congolais.
L’enseignement du Christ qui est condensé dans l’amour, la justice et la liberté, devient une loi de l’esprit immuable qui doit être appliquée dans tout !
Que le Seigneur bénisse son peuple et le garde !

La Rédaction

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