Fin du combat pour François Hollande

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

Le jeudi 1er décembre 2016, nous étions plus de 14,2 millions de téléspectateurs devant nos postes de télévision. Un record d’audience pour les chaines nationales (TF1, France 2 et M6) sans compter les chaînes d’information (BFMTV, Itélé, LCI et FranceInfo). L’évènement incontournable de la soirée ? A 20h00, le chef de l’Etat, François Hollande a annoncé, ému, en direct depuis l’Elysée, qu’il ne se représenterait pas à la prochaine élection présidentielle.

“Je suis conscient des risques que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle. Aussi, j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle.”

Cette annonce, à effet de tonnerre, vient amorcer les primaires de la gauche, après la victoire de François Fillon, à celles de la droite et du centre.
Courage, lucidité, c’est ainsi qu’est qualifiée la démarche du président, par les médias français. Une décision tout à fait inédite et historique sous la Vème république. C’est bien la première fois, qu’un président en exercice décide de ne pas briguer un second mandat.

“Respectable. Rares sont les hommes politiques suffisamment lucides pour s’écarter volontairement du pouvoir au nom d’un intérêt plus grand, d’une solidarité nécessaire. On retiendra l’élégance du geste”. [Laurent Joffrin, Libération]

“[…] En agissant ainsi, François Hollande rehausse la dignité de l’action publique et cela inspire le respect.” [Guillaume Goubert, La Croix]

“François Hollande a fait preuve de lucidité, d’un courage. Le renoncement dans la dignité.” [Michel Urvoy, Ouest-France]

Dans la classe politique, les avis sont bien évidemment mitigés mais le président peut compter sur le soutien infaillible de son premier ministre, Manuel Valls. “Je veux dire à François Hollande mon émotion, mon respect, ma fidélité et mon affection.”, a-t-il déclaré tout en saluant le “choix d’un homme d’Etat.”
Au micro d’RTL, Emmanuel Macron déclara que “la décision de François Hollande est une décision courageuse et une décision digne”.

“J’ai éprouvé à la fois une immense émotion mais aussi une très grande fierté de voir un président de la République être capable, dans un contexte qu'il sait mieux que quiconque à quel point il est difficile pour le pays, dire qu'il préfère son pays, l'État, le sens de sa fonction, le rassemblement, sur toute considération personnelle”, a pour sa part, déclaré Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur.

Alors que certains saluent la dignité et le courage, l’opposition dénonce l’aveu d’un énorme échec politique, à l’instar de Jean-Luc Mélanchon, Olivier Besancenot, Bernard Accoyer ou encore Jean-François Copé.
Et malheureusement, la décision du chef de l’Etat ne peut être dissociée de sa cote d’impopularité atteignant son paroxysme, là aussi, historique. Car ce n’est sans enthousiasme qu’une majorité du peuple a accueilli la nouvelle.

Le bilan de son quinquennat

Dans son allocution télévisée, qui aura duré une douzaine de minutes, le Chef de l’Etat a dressé le bilan de son mandat, depuis son arrivée au pouvoir en mai 2012. Il y revendique les avancées, reconnaît les retards et admet certaines erreurs. “Je porte un bilan et j’en assume toute la responsabilité“.
Il introduit son discours en précisant qu’à l’heure actuelle, “les compte publics sont assainis, la sécurité sociale est à l’équilibre et la dette publique a été préservée”.
Pour l’éducation, le chef de l’Etat a multiplié les moyens, tant pour les enseignants que les élèves. Tenant ses promesses, il balaya l’héritage controversé de la droite. Il pourra également se féliciter d’avoir permis à la France d’accueillir, sur son sol, la COP21, et signer, à Paris, l’accord historique entre 195 pays, contre le réchauffement climatique.
Comme promis lors de sa campagne, la fin du cumul des mandats est effective, la modernisation de notre démocratie s’inscrit par la réforme territoriale, la transparence des élus, commençant par lui-même.

Très controversée, la loi Taubira du 17 mai 2013 ouvrant la porte légale au mariage pour tous en France, favorise à son humble avis, l’ouverture des libertés, et amplifie la lutte contre les discriminations.
Côté santé, le peuple, au détriment des médecins, le remercie pour l’adoption de la généralisation du tiers payant. De même que les travailleurs, pour la retraite ramenée à 60 ans. Mais côté travail, nous retiendrons les deux grandes lois de son quinquennat: 2013, la loi sur la sécurisation de l’emploi et 2016, la loi travail. Cette dernière aura chamboulé le pays entier.
Mais son mandat aura été également scruté à la loupe pour son résultat face à la courbe du chômage en France. Il l’avait promise pour 2013, mais ce sera trois ans plus tard que nous assisterons à la baisse du chômage. Certes, depuis ce début d’année, il recule mais demeure malheureusement massif.

Il poursuit. Comme il n’a pas manqué de le rappeler, son mandat aura été marqué par les tragédies des attentats perpétrés à Paris, Saint-Denis, Nice, entre autres. Face à cela, l’arsenal pénal a été durci, les forces armées renforcées, et ce, sans mettre en cause nos libertés. Dans cette lutte contre le terrorisme, la France a alors mobilisé des troupes au Mali, en Centrafrique, en Irak et en Syrie.
Mais résultant de cette situation, le président évoque un seul regret. “Je n’ai qu’un seul regret, et je veux ici l’exprimer, c’est d’avoir proposé la déchéance de nationalité, parce que je pensais qu’elle pouvait nous unir alors qu’elle nous a divisé”.

C’est alors, en toute sagesse ou par stratégie politique que François Hollande achèvera son combat présidentiel dans les mois qui arrivent. Il faut dire qu’il laisse, par ce sacrifice, une chance à la gauche de se réunifier et parvenir à relever le défi.
Marc Lévy disait : “partir n’est pas toujours un abandon, c’est aussi une façon de préserver ce qui a été vécu si l’on sait s’en aller avant qu’il ne soit trop tard.”

De ce dénouement, quelles qu’en soient les causes ou les aléas, ressort toutefois une morale. Car quoiqu’il en soit, la démarche de M. Hollande, pourrait laisser entrevoir une certaine humilité et une honnêteté face à ses erreurs. Contrairement à bon nombre de chefs d’état, il n’hésite pas à renoncer au pouvoir, ne voyant guère l’appât du gain, ni son intérêt mais avant tout celui du peuple. La Bible nous exhorte sans équivoque : “celui qui cache ses fautes ne réussira pas. Mais celui qui les reconnaît et les abandonne est pardonné.” [Proverbes 28 v.13]. Nous le savons, il est toujours d’une grande richesse et bénédiction d’admettre nos échecs, les comprendre et les reconnaître pour se relever d’un nouvel élan. Le bilan est primordial, pour le progrès et l’avancement.
“Une âme honnête et franche est celle qui est conquise par l’Eternel”, dira le poète, philosophe chrétien, Yannick NILA.
Toute autorité venant de Dieu, nos prières ne cessent de s’élever pour l’avenir de cette nation.

La Rédaction

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