Famille Troadec: le récit de l’horreur

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

Pendant plus de deux semaines, la France a été tenue en haleine par un feuilleton dramatique dont le dénouement est malheureusement des plus glaçants.
Ils étaient quatre membres d’une même famille. Pascal et Brigitte Troadec, les parents, Sébastien et Charlotte, leurs enfants. Alertées de leur disparition par la soeur de Brigitte Troadec, les forces de police réunies, ont déployé tous les moyens possibles pour retrouver cette famille, à l’apparence ordinaire et sans histoire.

Sur base de différentes pistes, ce sera finalement un aveu qui mettra fin au mystère de la disparition de la famille Troadec. Grâce à l’ADN retrouvé au domicile familial à Orvault. Celui d’Hubert Caouissin, 46 ans et beau-frère de Pascal Troadec. Après avoir été interrogé, le présumé meurtrier avouera finalement le quadruple meurtre. Le mobile? Un litige successoral.

Hubert C., compagnon de Lydie Troadec, soeur de Pascal Troadec, entretenait des relations plus que tendues avec la victime; accusée d’avoir dérobé chez sa mère des pièces d’or, appartenant à son défunt père. Dès lors, les repas familiaux se soldaient par de fortes altercations entre les deux hommes. Alors que M. C. prétendait avoir coupé les ponts avec son beau-frère, il semblerait que la rancoeur profonde ait été plus forte.
Le soir du 16 février, Hubert C. se serait rendu, muni d’un stéthoscope, au domicile des Troadec pour les espionner toujours dans l’espoir d’en savoir plus. Pensant la famille endormie, il pénétra le domicile, par le garage puis la buanderie. Mais entendant du bruit chez eux, les parents Troadec se réveillent et descendent. Pascal, le père, muni d’un pied-de-biche.
Suite à une altercation, Hubert C. parvient à saisir le pied-de-biche puis frappe à mort les deux époux, avant d’achever les enfants.

Le procureur de Nantes évoque une scène de grande violence. Même s’il reste des choses à préciser, l’on a appris que les corps avaient été démembrés, une partie enterrée et l’autre brûlée. Après avoir été transportés dans le véhicule de Sébastien Troadec. Parti avouer son crime à sa compagne, le soir même, Hubert C. bénéficia de l’aide de cette dernière, le lendemain pour effacer toute trace et tenter de nettoyer la scène de crime.

Placés en garde à vue, Hubert C., en arrêt maladie depuis 3 ans pour dépression, a été écroué pour assassinat à l’encontre des quatre membres de la famille Troadec et atteinte à l’intégrité d’un cadavre; et Lydie Troadec, secrétaire médicale en invalidité, pour modification de l’état des lieux d’un crime et recel d’un cadavre.

“Cet or a brisé notre famille”

C’est le désarroi du côté de la mère Troadec. Âgée de 76 ans, la vieille dame accepta de s’exprimer une seule fois, par téléphone, au Parisien. Recluse dans son domicile, elle a retiré son nom de sa boîte aux lettres, ainsi que la poignée de la porte du jardin menant à sa maison, tout en prenant soin de son petit-fils, âgé de 8 ans, né de l’union entre Hubert et Lydie, dont elle a obtenu la garde provisoire. Récit du témoignage d’une famille brisée.

“Cet or a brisé notre famille. Je sais que j’ai perdu Pascal. Et que Lydie, sa soeur, ma fille, risque de ne jamais revenir à la maison […] Cette affaire terrifiante trouve son origine dans un trésor composé de lingots et pièces d’or que mon mari avait caché dans le garage de notre maison.”

C’est en 2006 que son mari, décédé en 2009, avait découvert ce trésor, alors qu’ex-artisan-plâtrier, il effectuait des travaux chez une locataire dans un immeuble du vieux quartier de Recouvrance, à Brest. Un trésor qui daterait possiblement de la seconde guerre mondiale.
“En 2010, poursuit-elle, j’ai dû être hospitalisée et Pascal m’a demandé la clé de la maison et a profité de mon absence pour s’emparer de cet or! Il a spolié sa soeur Lydie! J’ai bien essayé d’intervenir et d’arbitrer. J’ai dit que je n’étais pas d’accord, mais Pascal est devenu très autoritaire et m’a dit de me taire.”

Elle poursuit en se souvenant d’une scène terrible survenue lors d’un déjeuner en 2014; “Pascal a menacé. Il a tapé violemment sur la table. Il a parlé de crises cardiaques, j’en ai fait deux, j’ai eu la peur de ma vie et je lui ai que je ne voulais plus le voir”.
Mais au-delà du conflit financier, généré par l’appât du gain, il semblerait, toujours selon la vieille dame, que son fils haïssait et jalousait profondément Hubert C. et son opulence.
Pascal Troadec serait devenu hautain et sans coeur. Tandis que sa soeur Lydie luttait contre un cancer, devenue handicapée au bras, et sa mère multipliait les accidents de santé avec une hanche cassée en 2012 et une épaule en 2015, “Pascal se vantait d’avoir placé l’or à Monaco et en Andorre et qu’il y en avait assez pour vivre longtemps. Mais qu’on ne pouvait pas y toucher. Je ne me faisais plus aucune illusion.”
Pour la vieille dame, aucun doute, cette richesse a complètement détourné son fils.

Bien sûr, rien ne peut justifier les meurtres commis par Hubert C. Mais nous ne pouvons ignorer les dégâts considérables que causa cet héritage, au point de transformer un homme et briser totalement une famille. Déjà que le coeur de l’Homme est bien tortueux.
C’est pourquoi l’apôtre Paul préviendra en ces mots: “Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux; et quelques uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et ses sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.” [1 Timothée 6 v.9-10]
Et exhorte de fuir ces choses et rechercher plutôt la justice, la piété, la foi, la charité, la patience et la douceur. Cette terrible histoire est un exemple parfait de la haine que peut générer l’appât du gain, au point de creuser un fossé si profond qu’on y enterre nos proches et nous-mêmes !

A méditer!

La Rédaction

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