Une exhortation écrite par Yannick NILA

Le monde de la philosophie est en deuil. L’une de ses têtes pensantes, Anne Dufourmantelle vient de perdre la vie.
53 ans et encore si jeune. Des idées plein la tête. Elle avait cosigné son premier ouvrage avec Jacques Derrida intitulé De l’hospitalité (1997). Mais pour sauver d’autres vies, la philosophe et psychanalyste, auteure de nombreux essais dont Eloge du risque (2011), Intelligence du rêve (2012), Puissance de la douceur (2013), Défense du secret (2015) ou encore d’un passionnant thriller L’envers du feu (2015), a sacrifié la sienne.

Le pays connaît quelques perturbations climatiques, si bien que le drapeau avait viré au rouge dans la région du Var la semaine dernière interdisant toute baignade.
En voyant deux enfants en difficulté sur la plage de Pampelonne à Ramatuelle, Anne Dufourmantelle n’a pas hésité une seconde à leur porter secours. Grâce à Dieu, les deux enfants sont sains et saufs; malheureusement ils ne pourront remercier leur sauveuse. Cette dernière emportée par la mer déchainée. Elle s’est noyée. Malgré tous leurs efforts, les maîtres nageurs ne parvinrent à la réanimer.

« Quand il y a réellement un danger auquel il faut faire face (…), il y a une incitation à l’action très forte, au dévouement, au surpassement de soi ». Anne Dufourmantelle

Des mots prononcés il y a deux ans mais qui résonnent particulièrement fort aujourd’hui. Lorsque l’on pense à celle qui officiait également au siège de chroniqueuse au quotidien de gauche Libération.
« Emotions suite au décès d’Anne Dufourmantelle. Grande philosophe, psychanalyste, elle nous aidait à vivre, à penser le monde d’aujourd’hui. », a réagi Françoise Nyssen, ministre de la Culture. Le philosophe Raphaël Enthoven, a quant à lui fait part de sa tristesse et sa stupeur face à la disparition de celle qui parlait si bien des rêves.

La mort reste si douloureuse mais elle n’est plus belle que lorsque par elle des vies sont sauvées. Voyons le Christ, notre Seigneur, dont la mort et la résurrection sont célébrées encore à ce jour. Car par lui, l’humanité, donc oui, vous et moi, chers lecteurs, avons été rachetés et sauvés de la mort qui entraine ce monde. Vous ne le saviez pas? Voici donc cette bonne nouvelle.
Il dit même: « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15 v.13)
De ce fait, soyons nous aussi, comme les disciples du Christ ou même comme Anne Dufourmantelle, prêts à nous sacrifier pour le salut de l’autre, n’aimant pas nos vies jusqu’à craindre la mort (Apocalypse 12 v.11).

Les obsèques de cette femme de science auront lieu ce mardi à 15h à Ramatuelle.
Nous adressons à la famille et aux proches nos sincères condoléances.

Audrey Wolber

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